Chapitre 21 : Prise au piège...

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De l'autre côté, de cette effroyable représentation de la divinité des enfers, s'étend une étroite galerie. Nous nous engageons tous trois, avant de nous engouffrer dans une allée exiguë avant de déboucher sur un dégagement.

« Ces anciennes salles de classes étaient autre fois des cellules. L'ambiance est pour le peu oppressante, mais ne t'en fais pas tu es en sécurité ici et nous allons t'apporter tout ce dont tu as besoin. Tu seras sorti en moins de temps qu'il ne faut pour le dire et tout reviendra à la normal j'en suis sûre. »

Elle veut rire là ? On m'accuse injustement de complotisme ou je ne sais quoi ! On m'enferme dans un cachot avant de me faire passer un pseudo ''procès'' ! Mais à part cela Gladys ose me dire que va redevenir comme avant ! Quel culot monumental ! Je ne sais pas, si elle croit elle-même à ses inepties, si elle les prononce pour me rassurer par empathie ou si elle tente de se convaincre elle-même. Quoi qu'il en soit, rien ne sera plus comme avant. Je suis bien trop excédée pour répondre et puis à quoi bon puisque personne ne m'écoute. Je pénètre alors dans une grande pièce qui autrefois devait être en mesure de contenir une bonne vingtaine de prisonniers. Un cachot de luxe...

« Si tu as besoin de quoi que ce soit, monsieur Nilses sera juste derrière le battant. » Sur ce Gladys disparait dans l'embrasure de la porte et referme cette dernière. Me laissant seule, en plan, comme une moins que rien.

Je ne saurai exprimer ce que j'éprouve au moment présent, si ce n'est autre qu'un abominable mélange de rage et d'incompréhension. Je repense à toute cette soirée, à l'attaque de ces hommes infames, à la fléchette qui s'est logée dans mon corps et au fait de m'être fait tirer dessus. Je songe à Jason qui est arrivé à temps, qui s'est battu pour moi au risque de sa propre vie et à Alyson. A son corps inerte dans les bras de monsieur Ruud. A la dispute avec James, puis Jason. A la rencontre avec Harcourt, toutes les révélations et les accusations qui en découlent, alors que je déambule, captive, enfermée comme une vulgaire criminelle. Je me demande de quelle manière va se dérouler ma rencontre avec les membres du conseil. Je sais que les heures qui viennent vont être décisives pour le reste de mon existence. Mais par-dessus tout, je repense à mon frère. Notre conversation ressurgit en boucle dans mon esprit, je suis tétanisée par l'idée d'avoir tout inventé, de dérailler et que ne fut qu'une irréprochable pathétique illusion.

Les heures passent et monsieur Nilses le surveillant m'apporte de quoi petit-déjeuner et contenter ma soif. Bien que je ne sois aucunement en capacité d'ingurgiter la moindre bouchée. Mon garde improvisé me fait savoir qu'il me reste moins de vingt-minute avant mon ''jugement dernier''. Je revête alors le pantalon et le chemisier délicatement repassés dont on m'a expressément intimé de m'accoutrer. Sans crier gare, mon crâne se met à me faire atrocement souffrir et mes tympans en profitent pour beugler à tue-tête. J'agrippe mon visage des deux mains et me recroqueville sur le sol en tuffeau glacial. La douleur est affligeante. Aimée. Cette intonation si familière. Aimée. Tu m'entends ? Les vertiges s'apaisent et le vacarme de mes acouphènes également. Oui, Evan. Je suis soulagée de ne pas avoir tout imaginé. Mon frère est en vie, pour de vrai. Aimée, tu te souviens du service que je devais te demander ? Nous continuons de dialoguer via note lien de Psychose. Oui. Je réponds. Et bien, j'aurais besoin que tu récupères un document qui se trouve dans le bureau du directeur d'Alambria pour moi. Si seulement il savait. J'ai bien peur de pas pouvoir t'aider malheureusement. Je commence. Explique. Il le sait, il sent que quelque chose ne va pas, il me connait par cœur, même s'il ne me voit pas, je reste la moitié de sa chaire, il a compris. Mais je ne réponds pas, je ne veux pas l'inquiéter, je dois le préserver. Aimée. Dis-moi ce qu'il t'arrive. Je prends une profonde inspiration, rien ne sert de tourner autour du pot avec mon frère, il finit toujours par réussir à me tirer les vers du nez. Monsieur Harcourt et les membres d'un certain conseil sont convaincus que j'ai pactisé avec des ''grands méchants'' dénommés Asclépios. J'explique avec détachement en espérant qu'il prenne cela avec un peu plus de légèreté. C'était sans compter sur le tempérament bien trempé d'Evan. C'EST DU DELIRE ! ET MERDE ! MERDE ! MERDE ! Mon frère hurle si fort en pensée que j'ai l'impression que mon cerveau va lâcher. Evan, calme-toi tu veux. Tu es dans ma tête je te rappelle. Il se radoucit. C'est juste que... Tu es où là ? Je ne vois pas de manière plus délicate de lui annonce, alors je me lance. Je suis dans une ancienne cellule de prison dans l'aile du lycée qui est fermée au public. On va bientôt venir me chercher pour m'amener devant le conseil afin d'éclaircir toute cette histoire. Une larme roule et finit sa course contre mes lèvres. Okay. Tu vas aller au procès et tu fais profil bas. Tu clames ton innocence tant que tu peux. Fais-moi confiance, je vais te sortir de là petite sœur. Il parait si sûr de lui que cela refrène légèrement mon angoisse.

Le surveillant Nilses me libère de ma cage en argent pour me conduire jusqu'au lieu du purgatoire. Il me guide hors du lycée, la bise matinale fouette mon corps peu couvert en comparaison de la base température environnante. Les locaux du conseil sont construits en contrebas du château, nichés entre deux étroits pans de montagne. Nous regagnons le bâtiment en franchissant l'une des multiples passerelles suspendues qui peuplent le paysage singulier d'Alambria. Des gardes sont postés à l'entrée et nous incitent à pénétrer dans la résidence. Il semblerait que nous soyons bel est bien attendu... Je déglutis péniblement, de plus en plus oppressée par le stress. Inspire. Expire. Tout va bien se passe. Tu n'as strictement rien à te reprocher. Ils vont très vite s'apercevoir de leur erreur. Nous continuons d'avancer avant de nous introduire dans l'auditorium.

« Aimée, je vais devoir te laisser ici, je n'ai pas le droit d'assister à la réunion. Gladys et monsieur Harcourt ne devraient plus tarder. Ta place est juste devant là-bas, tu peux aller t'installer, ils vont te rejoindre dans un instant. »

Nilses s'adresse à moi de façon bienveillante et douce, cependant je perçois dans son intonation la colère. Je devine qu'il est contre ce coup d'autorité, mais suis consciente également qu'il ne peut que courber l'échine devant ses supérieurs. Je l'observe s'éloigner avant de m'armer de tout le faible courage dont je dispose à l'instant présent et fonce droit sur la chaise qui m'est attitrée. J'évite volontaire tout contact visuel avec les membres présents dans cette pièce et qui me dévisages sans vergogne sur mon passage. Je prends place et me grignote nerveusement la lèvre inférieure. Soudain, les bavardages cessent instantanément, me forçant à sortir de ma position d'autruche et à relever la tête. Une femme d'environ une quarantaine d'année élégamment apprêtée vient de faire son apparition suivit du directeur. La quadragénaire se glisse derrière le pupitre qui nous fait tous face, avec à ses côtés le proviseur.

« Ça va aller Aimée. » je remarque alors seulement la présence de Gladys installée à ma droite.

Permettez-moi d'en douter.

« Bonjour à tous. Nous vous avons réuni monsieur Harcourt et moi-même madame Scey-Montbéliard, respectivement proviseur d'Alambria et présidente du conseil national ! L'heure est grave ! Je vous saurais gré de bien vouloir prendre place, la séance va commencer. »

La présidente porte le même nom de famille que Jason. Je serai prête à parier qu'il s'agit de sa mère. Je comprends qu'il soit si froid et distant avec ses camarades... si cette femme est sa génitrice, son enfance ne devait pas être joyeuse tous les jours, c'est le moins qu'on puisse dire. Madame Scey-Montbéliard inspire deux choses, l'aversion et la domination. Nul besoin de préciser le climat sinistre qu'elle vient de propager dans l'assemblée.

« Mademoiselle Capétiens présente parmi nous, est accusée d'avoir participé à l'assaut que les Asclépios ont orchestré contre Alambria la nuit précédente. Ces incriminations sont très alarmantes étant donné la tournure dramatique qu'on prit les évènements. »

On dirait bien que l'heure de mon procès a sonné.


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Quelle tournure va prendre la séance ?

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