Vendredi 8 mars
Leyanna était à l'hôpital depuis la nuit précédente, étendue dans un lit aux draps immaculés, les machines autour d'elle émettant un léger bourdonnement rassurant. La lumière froide de la pièce contrastait avec le chaos qui régnait encore dans son esprit. Elle fixait le plafond, incapable de chasser les images de la nuit passée. Tout ce qui s'était passé semblait flou, irréel, comme si elle avait assisté à ces événements de l'extérieur, spectatrice impuissante d'un cauchemar qui refusait de s'éteindre. Le visage de Jason, déformé par la rage, ses cris, sa violence.. tout cela revenait en boucles dans son esprit.
Le bruissement des infirmières, le claquement des portes de l'hôpital, tout semblait si lointain, presque comme si elle était dans une bulle. La douleur physique qui l'avait clouée au lit pendant des jours était toujours présente, mais elle était devenue presque secondaire face à la confusion et à la trahison qu'elle ressentait.
Les heures précédentes avaient été un tourbillon. Après avoir été admise, les médecins avaient procédé à une série d'examens poussés pour comprendre ce qui la rendait si malade. Et ce matin, ils lui avaient enfin apporté une réponse. Une réponse à laquelle elle ne s'attendait pas. Jason l'empoisonnait. Leyanna n'arrivait toujours pas à s'y faire, à accepter cette réalité brutale.
Les résultats étaient clairs : Jason lui administrait de faibles doses de thallium dans ses repas. Ce métal lourd, autrefois utilisé comme poison, provoquait des symptômes insidieux mais terrifiants en quantités réduites. Douleurs musculaires, nausées persistantes, fatigue extrême. Tous ces maux qui la clouaient au lit depuis des jours ne venaient pas de son surmenage, comme elle l'avait cru, mais d'une tentative délibérée de l'affaiblir. Jason avait méthodiquement contaminé chaque repas qu'il lui avait préparé, chaque geste soi-disant attentionné dissimulant un dessein bien plus sombre.
Elle se souvenait encore de ces moments où il venait vers elle, un sourire sur le visage, lui apportant des plats préparés avec soin, la rassurant sur le fait qu'elle devait simplement se reposer, que tout irait mieux après une journée de tranquillité. Comment avait-il pu ? La trahison la déchirait. Elle n'arrivait pas à se détacher de ces souvenirs empoisonnés, littéralement.
Les détails donnés par les médecins tournaient en boucle dans sa tête : le thallium, un poison utilisé autrefois dans les assassinats, connu pour son efficacité silencieuse. Jason ne voulait pas la tuer, mais il avait cherché à la contrôler, à l'affaiblir suffisamment pour qu'elle perde pied, pour qu'elle ne puisse pas photographier ce concert si important pour elle. Il voulait qu'elle échoue, qu'elle devienne dépendante de lui. Ce n'était pas seulement une question de jalousie ou de rivalité professionnelle, c'était un désir de la détruire de l'intérieur, de la rendre impuissante.
Leyanna frissonna à cette pensée, sentant une vague de froid parcourir son corps. Elle avait partagé sa vie, ses rêves, ses espoirs avec lui. Elle lui avait fait confiance, l'avait laissé entrer dans ses moments les plus intimes et il avait tout perverti. Chaque repas qu'il avait préparé pour elle, chaque tasse de thé, chaque sourire complice, tout cela était désormais entaché par l'ombre de ce poison.
Elle regarda ses poignets, toujours marqués par les mains violentes de Jason. Les contusions étaient encore visibles, souvenirs douloureux de sa dernière confrontation avec lui. Mais au-delà de la douleur physique, c'était la blessure émotionnelle qui la torturait le plus. Elle ne savait plus à qui elle pouvait se fier. Jason avait été une présence si rassurante à ses côtés et maintenant, il n'était plus qu'un monstre dans son esprit.
Un médecin entra dans la pièce, coupant le fil de ses pensées. Il lui sourit doucement, s'approchant avec précaution. « Mademoiselle Nicholson, comment vous sentez-vous aujourd'hui ? »
VOUS LISEZ
Just Pretend
FanfictionSur scène, les artistes ressentent et vivent chaque émotion, qu'elles soient sombres ou lumineuses. Et chacune de leurs chansons en représente une différente dont elle pouvait s'emparer. Elle aimait ça, ressentir les choses en même temps que l'artis...