Mise au point

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Game Over - Vitaa et Gims

Je regardais Jules faire ses devoirs et l'aidait quand c'était nécessaire. Il avait fait de vrais progrès en Mathématiques donc ça me faisait vraiment plaisir.
Je restais chez Paul pour surveiller Jules et l'aider.

- J'ai fini ! On peut goûter maintenant ?, me supplie Jules.

- Oui, fin tu vas goûter. Moi je n'ai pas faim. Mais c'est pas grave.

- Ok.

Je le voyais prendre une crêpe qu'ils avaient fait hier, il prit le sucre et le versa sur sa crêpe.
Il l'engloutit et me demanda si on pouvait discuter un peu.

- Bien-sûr qu'on peut discuter ! Alors le collège s'était bien ?

Jules commençait à avoir les larmes qui montaient. Ça me fut bizarre, je ressentais un mal que je n'avais pas beaucoup ressenti dans ma vie. Jules était comme le petit frère que je n'ai jamais eu. J'avais développé une vraie relation avec lui.

- Je ... C'est dur à dire, bégayait t-il en pleurant.

- Dis-moi, je te promets que je ne te jugerai pas.

- Je me fais harceler au collège.

Quoi ? Mon cœur se mit à battre de plus en plus vite, je ressentais un choc. Jules allait mal, c'est pour ça qu'il n'est pas bien. Tout a une réponse, je suis tellement désolée pour ce qu'il vit quotidiennement. Et je voulais faire du mal à celui ou celle qui lui fait ça.

- Viens-là, lui dis-je tandis qu'il se précipitais dans mes bras.
Ça va aller, qui c'est qui te harcèle ?

J'avais envie de tuer la personne qui avait infligé ce mal à Jules. J'allais me débrouiller seule pour que Jules ne vive plus ce calvaire de harcèlement.

- C'est Elliot Lafitte, un troisième. Il est en troisième 5.

- Est-ce que tu peux me dire ce qu'il t'a fait ?

- Il... Accroche toi, me dit-il en tremblant, il m'a insulté, il a lancé mes cahiers sur le toit d'un des préfabriqués, je me suis pris une observation par mon professeur d'Anglais parce que j'avais pas mon cahier. À chaque fois qu'il me voyait, il me prennait par mon sac, me lançait en l'air et me refaisait tomber comme un...

J'étais à deux doigts de pleurer tellement je trouvais ça grave. Et puis, Jules ne méritait strictement pas ça, ni tous les autres adolescents qui en sont victimes.

- Rien. Je te promets que tu vas y arriver Jules. Déjà, tu me l'as dit c'est très très important, et bravo Jules. Tu peux être fier de toi ! Moi, je suis fière de toi.
Moi, mon rôle, c'est de gérer la situation, demain tu ne vas pas aller au collège, tu vas venir avec moi au Stade. Ok ?
Tout va bien se passer d'accord Jules, je te le promets.

- Tu pleures ?, me demande Jules.

- Oui. Je pleure parce que je ne peux pas imaginer ce que tu vis. Ça fait combien de temps ?

- 4 mois, tous les jours depuis le 4 septembre.

Sachant qu'on était le 4 décembre, ça faisait exactement 4 mois.

- Pourquoi tu n'en as pas parlé à tes parents ?

- J'ai du mal à dire mes soucis, mais c'est la rentrée, Maman va partout, Papa est très occupé donc c'est compliqué.
J'en ai parlé à des surveillants, à ma professeure de Français mais ils ne m'ont pas cru.

- Ok, dis-moi le numéro de téléphone de ton professeur principal pour que je lui parle un peu.

Jules me dictait le numéro, tandis que j'appuyais sur les chiffres. Son professeur s'appellait Mr Petit.

ForeverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant