Vérité

141 7 17
                                    

L'encre de tes yeux - Francis Cabrel

J'entrais dans la douche, et allumais l'eau. Le liquide perlait sur mon corps, me réchauffant de la fraîcheur extérieure. J'entendais au loin des bruits de casseroles, de discussions et de cuillères en bois.
Je me savonne le corps avant de me rincer et de m'envelopper dans une serviette chaude qui était contre le chauffe-serviette.
J'enfile le maillot d'entraîneur qui me va deux fois trop grand, il m'arrive plus bas que les genoux. Je continue mon chemin jusqu'à la cuisse. Je vais dans la cuisine et tombe sur Paul qui remuait quelque chose dans la casserole.

- Ça sent bon !, m'exclamais-je en rentrant dans la pièce.

- Beh, c'est ... Ces vêtements, c'est à Paul, non ?, me demande Jules.

- Oui, je lui ai prêtés, elle reste dormir là.

Jules devait être très très excité au fond de lui mais pour ne pas épuiser son frère, il se canalisa.

- Tu veux regarder quoi à la télévision Agathe ?, demande Paul.

- Je ne sais pas trop Paul, il y a un match ?

- Oui, Stade Français - Racing.

- Mets ça alors.

Le grand blond apporta les assiettes sur la table basse à côté du canapé. Il lança Canal + et vit que le match n'avait pas commencé.

- On mange sur le canapé ?, questionne Jules.

- Oui, allez-viens, lui-dit Paul.

Agathe était installée au milieu avec Paul à sa gauche et Jules à sa droite, dégustant le repas qu'avait préparé Paul.

- Alors avec Kiara, ça passe bien ?

- Oui, me répond l'athlète en attrapant une pâte, elle passe son concours dans quelques jours donc je suis un peu stressé.

- Ne t'inquiètes pas, je suis sûre qu'elle va le réussir, lui répond Agathe.

- Après, Kiara n'est pas très sérieuse dans son travail donc je dois lui rappeller !

- Je comprends, mais moi, j'ai confiance en elle.

- Toi ?, rigole le plus grand.

- Ce n'est pas parce qu'elle ne m'aime pas que je dois la détester !

Bien-sûr qu'Agathe la déteste mais elle fait des efforts pour ne pas le montrer à Paul. Elle pourrait avoir des problèmes.

- Par contre, tu ne dis à personne que tu as dormi ici !, rappelle Paul.

- Pourquoi ?

- Kiara va très en colère et je vais me faire gronder.

Agathe ne se posait qu'une question : Pourquoi l'avait-il invité alors que sa petite-amie lui interdit ?

- Pourquoi tu m'as invité alors ?

Paul restait pensif, ne sachant quoi répondre. Enfaite, c'était clair. Paul préférait passer du temps avec Agathe qu'avec sa petite-amie à qu'il doit écouter, en permanence. Elle jalouse sur la moindre fille, femme qui vient me parler. Ça, ça a le don de m'énerver mais je ne le dis pas, je le garde pour moi.
Parce que je sais qui est la vraie Kiara...
La vraie Kiara, c'est celle qui est gentille et attentionnée.
Mais le souci, c'est que je n'ai pas vu la vraie Kiara depuis longtemps.
Je repousse toutes les dates qu'elle me propose, Jules ne s'entend pas avec elle.

Et c'est à partir de ce moment-là, que je pose également une question :
Comment j'en suis arrivé à là ?

Comment je suis arrivé au fait que je repousse chaque proposition pour ne pas la voir ?! Pourquoi je ne suis pas comme tous les autres, qui ne voient que leur copine. Pourquoi je ne suis pas comme eux !
Ça serait tellement plus simple ! Ou peut-être que le caractère de Kiara n'est pas fait pour moi.
Que j'ai besoin de quelqu'un de plus " doux " et de moins jaloux.
Non, stop je veux que toutes ses pensées s'en aillent, mais c'est plus simple à dire qu'à faire.

- Paul, ça va ?, me demande Agathe avec ses magnifiques yeux bruns.

Wouah ! Faut que j'arrête de pense comme ça ! Je suis en couple, je suis en couple, je suis en couple !
Mais ses yeux marrons pétillaient et je ne pouvait pas m'empêcher de les observer.

- Il faudrait que tu arrêtes de baver devant Agathe, Paul !, ricane Jules.

Cette phrase qui avait pour but d'être pris à la rigolade, affole Paul, ce qui le sort de ses pensées.

- Arrête Ju'.

- Je vais dans ma chambre, répond Jules.

- D'accord, répond Paul.

Agathe avait très froid, mais il n'y avait pas de couvertures. Donc elle ne disait rien, et essayait de ne pas laisser d'indices sur son visage.

- Tiens une couverture, lui tend Paul.

Comment a t-il su ? Il me connaît autant pour savoir que j'ai froid ?
Pourtant cela ne fait que 4 mois que je suis arrivée. Fin que 4 mois, ça commence à faire beaucoup.

Je regarde le match, pas silencieusement, j'espère que les voisins du bas ou du haut ne seront pas trop énervés.

- Carton JAUNE !, s'écrie Paul sur le canapé.

- Tu penses comme ça quand tu joues ?

- Oui, sauf que je le garde pour moi-même, c'est trop compliqué sinon.

- Je comprends.

La tête de canapé n'était pas du tout confortable, donc je tenais ma tête en suspens devant la tête.

- Si tu veux, tu peux poser ta tête sur mon épaule, ça ne me dérange pas.

- Tu es sûr ?

Paul souffla, baissa ma tête et s'appuya sur son épaule.
Nos échines partagèrent un frisson au moment où ma tête de posa sur l'épaule de Paul.

Point de vue de Paul :

J'observais Agathe s'assouplir, ses iris marrons foncés étaient rivés vers le match. Le score était serré : 31 - 30.
Agathe était très intéressée par le match.
Moi, moins, j'étais assez passif. J'attrape mon téléphone et voit que j'ai un SMS de Kiara.

Kiara :

/ On se rejoint à la Place Wilson demain matin ❤️?

/ Désolé mon cœur, je ne suis pas dispo demain.

/ Mardi alors ?

/ Non plus, quoi que demain matin à midi, si tu veux.

/ Ok 😁.
Je serai là à midi pas de soucis.

/ Parfait.

/ Bonne nuit mon cœur.
Je t'aime.

/ Bonne nuit ! Moi aussi.

Je ne me sentais pas de lui répondre " Je t'aime " alors que j'étais avec une fille.
Le parfum d'Agathe me revenait dans le nez, cela sentait très bon.
Le Racing 92 avait marqué un nouvel essai ce qui fit réagir Agathe.
Elle était heureuse, elle était clairement pour les Franciliens. Elle n'aime pas le Stade Français, telle une vraie Toulousaine.

J'aime bien quand elle réagit comme ça. Elle est vraiment attaché au rugby, et elle s'est installée à Toulouse assez vite et s'est habituée très vite. J'étais impressionné par elle, par son courage d'avoir accepté du jour au lendemain de partir dans une ville presque inconnue pour elle et de s'accrocher.
Moi, je ne serai pas comme ça. Je le sais, je me connais bien.

J'ai remarqué quelque chose ce soir. Quelque chose qui paraît extrêmement bizarre ou pas selon les personnes.
Ce n'est pas que l'attaque Parisienne est désorganisée, non !
C'est un détail plus particulier.

Je suis amoureux d'une fille.
Et elle se nomme Agathe...

___________________________________________

Je pense que c'est le chapitre que vous attendiez tous !!!

Bravo à l'Ubb et allez le Stade Toulousain !!!

Que pensez-vous du :

Le fait qu'Agathe soit restée dormir ->

La déclaration de fin de Paul ->

J'espère que ça vous a plu !!!

Au prochain chapitre !

ForeverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant