Un espoir de Grand Chelem

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Freed From Desire - Gala, Molella & Phil Jay

Twickenham Stadium, Angleterre, 10h30 :

J'étais dans ma chambre, réfléchissant au match. Si nous gagnons contre les Anglais, nous gagnerons le Grand Chelem. C'est un jour très spécial pour moi, Fabien a décidé de me mettre en tant que titulaire sur la feuille de match. Ça me demande une grande responsabilité, les trois-quarts centres sont assez importants dans l'équipe, même si on nous surnomme souvent les coffres à ballons, nous sommes de machines à plaquage.
Sans les centres, ça serait tout le jeu qui serait bouleversé.

Le Top 14 a été stoppé pour l'occasion, la plupart des clubs de rugby sont réunis pour regarder le match. Et puis, ce qui me fait encore plus plaisir, c'est qu'Ugo a accordé trois jours de congés à Agathe. Elle en a donc profité pour acheter un billet d'avion et des places à Twickenham. Elle ne devrait pas tarder, Jules et mes parents sont là aussi.
Agathe était très contente, de la décision d'Ugo mais aussi du voyage en Italie que j'ai organisé, elle m'a répété que j'étais exemplaire.

C'est vrai que j'ai essayé de s'intéresser à sa famille, à leur culture, et ça lui a plu. Je trouve ça normal, elle fait pareil pour ma famille, je ne comprends pas pourquoi je ne devrais pas faire la même chose. Je continuais de rassembler mes habits dans ma valise, ce sont les derniers jours en Angleterre et je ne veux pas avoir à ranger mes affaires après, surtout si on gagne.
Je commence à avoir l'habitude des titres, le doublé Coupe d'Europe/Top 14 est toujours gravé dans ma mémoire, ça fait partie de mes meilleurs souvenirs. Et la plupart du temps, on fait la fête. Avec des lunettes de ski qui nous empêchent de prendre des jets de champagne ou de bière dans les yeux.

J'attrape mon tee-shirt d'entraînement et un short et les enfile. Je cherche mes crampons, dans mon bazar qui est finalement très mal rangé, mais je n'ai pas du tout le temps de ranger. Je lace mes crampons, attrape mes straps dans la foulée et me dépêche de descendre les escaliers. Le bruit des crampons crépitant sur le sol me faisait mal aux oreilles mais le groupe se dirigeait déjà vers le terrain d'entraînement.

- J'ai raté des explications ?, demandais-je à Thomas, qui se tenait prêt à commencer l'entraînement.

- Aucune, ils nous a juste répété " Est-ce que vous vous voulez être la génération qui gagnera le 11ème Grand Chelem ? Même si vous jouez ce soir, on continue à s'entraîner ".

- Thomas, Paul, je vous dérange peut-être ?, s'écrie notre sélectionneur.
C'est important ce que je dis, alors c'est soit vous écoutez, soit vous rentrez chez vous, c'est clair ?

- Très clair, répondirent les deux hommes à l'unisson.

- Bien, je continue, comme vous le savez, ce soir nous jouons contre les Anglais, il faut absolument travailler les ballons hauts, les contres et le travail au pied pour les arrières, c'est la spécialité des Anglais, c'est très important d'être au point.
Et pour les avants, travaillez les combinaisons de touches, je ne veux pas en voir un qui ne fait rien.
Allez tout le monde au travail, les ballons sont là.

Nous séparions en deux groupes : les avants et les trois-quarts.
Fabien vient d'abord nous voir.

- Ok, on sépare en deux le groupe des trois-quarts, équipe bleue : Nolann, Léo Berdeu, Théo Atissogbe, Yoram Moefana, Émilien Gailleton, Gabin Villière et Léo Barré.
Équipe rouge : Antoine, Romain, Louis, Paul, Gaël, Damian et Thomas.

- En premier, ce fut l'entraîneur des arrières qui prit le relais, l'équipe bleue, vous allez faire 2 tours de terrain et garde Nolann, Léo Berdeu et Léo Barré.
Allez les autres.

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