Les premières semaines à l'école se passent bien pour Gabi. Il se lie d'amitié avec ses camarades, adore ses professeurs et s'adapte rapidement à sa nouvelle routine. Cependant, les choses prennent une tournure inattendue lors de sa première soirée pyjama avec ses amis.
Un après-midi, Gabi invite trois de ses camarades, dont Marc, Sacha et Léa, à passer la nuit chez lui. L'excitation est palpable alors que les enfants jouent, mangent des snacks et regardent des dessins animés. La soirée se déroule sans accroc jusqu'à ce qu'une question imprévue survienne.
Marc, curieux, se penche sur le fauteuil roulant de Thomas qui est stationné dans le salon. « Pourquoi ton papa est tout le temps assis ? » demande-t-il, en regardant le fauteuil avec une fascination mêlée d'étrangeté.
Gabi se fige, un peu désemparé par la question. Il n'a jamais vraiment eu à expliquer à ses amis pourquoi son père utilise un fauteuil roulant. Il réfléchit un moment, puis répond avec une détermination qu'il espère rassurante : « Mon papa... il ne peut pas marcher. Mais il est super fort et il sait faire plein de choses ! »
Sacha, qui écoute attentivement, intervient pour ajouter un commentaire positif. « Ouais, mon papa dit que les gens dans des fauteuils roulants sont des héros parce qu'ils continuent à faire plein de trucs cools même s'ils ne peuvent pas marcher. » Ses mots semblent apaiser un peu la situation, et les autres enfants acquiescent.
Malgré les remarques réconfortantes, Gabi ressent une gêne subtile dans l'air. Les questions de Marc et la réaction de ses amis l'amènent à se poser des questions sur ce qu'ils pensent réellement. Plus tard dans la soirée, alors qu'ils sont rassemblés pour regarder un film, Gabi se tourne vers son père, qui aide à préparer les lits pour la nuit. Il murmure timidement : « Papa, tu penses que mes amis trouvent ça bizarre que tu sois en fauteuil roulant ? »
Thomas s'arrête et regarde son fils avec une tendresse infinie. Il prend un moment pour réfléchir avant de répondre. « Peut-être qu'ils ne sont pas habitués, mais ce qui compte, c'est que toi, tu sois à l'aise avec qui je suis. Et si jamais ils ont des questions, je serai là pour y répondre. »
Les paroles de son père apportent un certain réconfort à Gabi. Il hoche la tête, mais le sentiment d'être un peu différent persiste. Le soir, alors qu'il se prépare à se coucher, il réfléchit à ce que cela signifie d'avoir un père en fauteuil roulant dans les yeux de ses amis.
Thomas, voyant la tristesse dans les yeux de son fils, s'approche et le prend dans ses bras. « Gabi, il y aura toujours des gens qui ne comprennent pas tout de suite. Mais ce qui importe, c'est la façon dont nous vivons ensemble et la manière dont nous montrons aux autres ce que signifie être une famille. »
Gabi se serre contre son père, sentant la chaleur et la sécurité de son étreinte. « Merci, Papa. Je suis content que tu sois là. »
Thomas sourit et lui ébouriffe doucement les cheveux. « Moi aussi, Gabi. Et n'oublie pas, tu es mon héros, et je suis fier de toi. »
Les enfants se blottissent dans leurs sacs de couchage, et la soirée continue avec des rires et des jeux. Gabi trouve du réconfort dans les bras de son père et dans l'assurance que, malgré les défis et les questions, leur famille est forte et unie.