Dans la vie d'Azra, rien n'est facile. Son quotidien se voit brutalement perturbé par une série d'événements qu'elle n'aurait jamais pu anticiper et les nouvelles responsabilités qu'on lui administre du jour au lendemain ne la facilitent en rien.
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Un poing calé sous mon menton, je riais doucement en regardant Alycia qui essayait de noyer Joao alors que ce dernier se débattait déjà pour esquiver les attaques d'Isaac. Tandis que moi, j'étais bien au sec sur un des cinq transats disposés dans l'espace de piscine intérieure.
La maison de Joao au Portugal était énorme, il y avait suffisamment de chambres pour y faire dormir la sélection de son pays et je ne comptais même pas le nombre de pièces insolites qu'il avait. Si j'avais d'abord écarquillé les yeux face à la piscine d'intérieure, la salle de sport souterraine et le cinéma miniature m'avaient complètement mis à terre.
On restait seulement ici pour la journée et j'étais persuadée que si on m'avait laissé une semaine entre ces murs, j'aurais pu me perdre une ou deux fois, minimum.
- Tata, Joao il veut pas couler ! s'énervait Alycia en battant des bras dans l'eau avec ses bouées fermement accrochées à ses biceps.
- Azra, viens me sauver ! riait la pauvre victime avant de me faire un clin d'œil discret quand les enfants me regardaient tous les deux.
Ce simple geste réussissait à faire rougir mes joues et je préférais grommeler dans ma barbe plutôt que de m'avouer que ce genre d'attention me faisait bêtement cramoisir. À la place, je me contentais de secouer la tête de droite à gauche, faisant rire Joao qui se laissait couler deux petites secondes avant de remonter à la surface.
L'eau perlait sur son torse nu et je me perdais dans la contemplation des gouttes qui ressortaient vachement sur sa peau naturellement hâlée. Ça se voyait qu'il avait profité du soleil de Barcelone pour prendre des couleurs puisqu'à cette période, à Viseu, il ne faisait vraiment pas chaud. La température ne dépassait pas les quinze degrés et je remerciais le chauffage intérieur qui me permettait de rester en maillot de bain avec un paréo autour de la taille.
- Tu veux pas venir dans l'eau ? me proposait Isaac, tout essoufflé et les deux mains posées sur le rebord de la piscine, juste en face de moi.
- Non mon cœur, je suis bien ici.
- Mais elle est chaude.
- J'imagine.
- Alors viens.
- Non, je fais des photos pour tonton.
En guise de preuve, j'attrapais mon téléphone d'une main et prenais en photo mon neveu qui râlait en jetant sa tête en arrière avant de continuer à essayer de me persuader de venir. Sauf que j'avais tout sauf envie de faire trempette aujourd'hui, j'avais lavé mes cheveux hier et il était hors de question que je me tape une nouvelle séance démêlage et soins à cause du chlore agressif de la piscine.
Et alors que je me tuais à répéter à Isaac que je n'allais même pas glisser un orteil dans l'eau, j'avais juste le temps d'apercevoir une ombre sur ma droite que déjà, mon corps quittait le transat. Les enfants explosaient de rire dans la piscine tandis que je me déchirais les poumons à hurler pour que Joao me redépose au sol.
