Chapitre 22

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La soirée avait été encore une fois chargée d'émotions. Gabriel était épuisé, n'assumant plus le train de vie à 50 à l'heure que lui coûtait son métier qu'il aimait tant. Il se sentait vraiment toucher la corde raide, avec le premier tour des élections et le retard de sommeil qui ne faisait que s'accumuler. Il ne pouvait également nier que la présence de Jordan dans sa vie le perturbait. Il avait prit rapidement une place importante, n'alertant rien ni personne.

Seulement, malgré l'amour rare qui éclosait entre eux, ils restaient des adversaires. Ils enchaînaient les débats, se provocant toujours, ne quittant jamais l'envie de prendre le dessus sur l'autre et j'en passe. Parfois, lorsque la fatigue prenait le dessus sur la concentration, ils s'autorisaient quelques petits sourires et parfois même des regards, pour se reprendre de suite. Ils ne pouvaient pas prendre ce risque. C'était inadmissible.

Aujourd'hui, on était dimanche. Gabriel trainassait dans les draps de son amant, cherchant la force de quitter ce cocon de chaleur. Et, par dessus tout, il ne voulait pas quitter les couvertures qui étaient imprégnées de l'odeur qu'il aimait tant. Sérieusement, il ne pensait pas possible d'être aussi accroc à quelque chose de si simple. Les odeurs, il y en avait partout et tout le temps. Celle de Jordan faisait partie de celles qu'il ne se lasserait jamais de sentir, presque à même échelle que celle d'une tarte au pomme chaudes à la cannelle.

Leur train de vie se répétait. Ils allaient l'un chez l'autre, s'envoyaient en l'air, dormaient, se réveillaient, mangeait et s'envoyaient en l'air. Le Premier Ministre avait cependant envie de changement. Il adorait se réveiller quand la matinée était déjà bien entamée en sentant l'odeur des préparations de son amant, certes, mais il voulait profiter.

Il était le plus conscient des deux, par rapport à leur relation. Enfin, pas vraiment, Bardella savait que c'était un jeu bien trop dangereux qui ne s'arrêtait pas qu'à eux, mais il ne pensait pas une seule seconde de ce qui allait leur arriver. Gabriel, lui, voulait profiter. Il savait, grâce à ses expériences, que ce qu'il se passait entre lui et son adversaire était loin d'être commun. Il savait aussi pertinemment que quoi qu'il arrivait, le temps leur était compté avant que quelque mette la main dessus. Son cœur le faisait souffrir rien qu'à cette pensée, mais il ne pouvait pas se permettre le luxe de plonger dans le déni. Alors il voulait profiter, tout vivre, tout découvrir. Il voulait courir, partout, n'importe quelle distance, malgré ses poumons qui lui brûleraient certainement, ses muscles qui n'en voudront plus, la transpiration qui se dégagerait de lui, la fatigue, mais il le voulait. C'était plus fort que lui.

Alors il se leva, une idée derrière la tête. Il ne s'était pas encore bien décidé, il hésitait encore entre plusieurs possibilités mais une chose était sûre : l'après-midi allait être artistique !

Il se dirigea alors vers la cuisine, circulant dans l'appartement qu'il connaissait maintenant par cœur. Il rougit comme un ado lorsqu'il vit son partenaire torse nu, attelé à la préparation de leurs plats.

C'était maintenant habituel pour l'italien. Il se réveillait toujours bien avant la marmotte avec laquelle il partageait son lit, alors il profitait. Il profitait du calme du matin, des rayons de soleil qui s'infiltraient dans sa chambre et surtout de la présence du Premier Ministre. Il ne pouvait pas se détacher du trentenaire, il le tenait dans ses bras comme si c'était la chose la plus précieuse du monde. Il était bien conscient qu'un comportement pareil n'était pas dans ses habitudes, il en était lui même surpris. D'habitude, il faisait tout pour éviter n'importe quel contact qui ne se limitait pas à une poignée de main. Aujourd'hui, il serait capable de passer des heures entières avec l'homme qu'il aimait dans ses bras.

Environ une demie-heure avant que le plus petit ne se réveille, Jordan se levait à contre cœur et allait préparer leur déjeuner. Il adorait croiser le regard de son amant, subitement, lorsque ce dernier franchissait la porte de la cuisine. Et puis, Gabriel était toujours sincèrement heureux lorsqu'il le voyait cuisiner pour lui. L'italien remarquait tout de suite cette lueur particulièrement dans ses yeux qu'il ne retrouvait qu'à ce moment-ci. Le président du RN espérait que son adversaire interprète ça comme une preuve d'amour, également.

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