Chapitre 20

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Encore allongés sur le lit de leur ébat bien plus qu'éprouvant, Gabriel n'avait pas répondu à Jordan, laissant sa question en suspend dans l'air.

Le silence était juste parfait. Chacun se remettait petit à petit de ses émotions, se rendant compte de ce que l'autre venait de lui offrir. Chose qu'aucun n'avait encore jamais expérimenté. C'était tout nouveau et tout bonnement magique.

La nuit était tombée depuis un bon moment mais impossible de trouver le sommeil. L'adrénaline anesthésiait encore trop leurs corps. Ils étaient tous les deux couchés sur le dos, en petit étoile de mer, fixant le plafond. Comme s'ils étaient encore paralysé, ne voulant sûrement pas brisé la bulle dans laquelle ils étaient, aucun ne s'était rhabillé ou recouvert de la couverture.

Ils étaient encore nu, n'ayant aucun problème de pudeur ensemble. Au contraire, cela rendait encore plus la situation authentique. C'était une preuve de plus que ce n'était pas qu'un simple coup d'un soir. Ils n'avaient pas peur de créer des liens inconscients dû par la confiance qu'ils accordaient l'un à l'autre en restant dans leur tenue d'adam.

C'est Gabriel qui osa bouger en premier, se tournant simplement vers son amant. A la vision de ce dernier, il ne put réprimer un large sourire. L'italien tourna la tête, afin de planter son regard dans celui de son partenaire. Lui aussi un sourire s'accapara de ses lèvres, déformant sa moue d'habitude rigide en de traits béats. C'était plus fort que lui, il ne pouvait pas résister. Il ne pouvait jamais résister.

Gabriel pouvait faire ce qu'il voulait du plus jeune, même si ce dernier ne l'avouerait jamais. Le Premier Ministre avait directement cerné le plus jeune, comprenant son comportement. Alors, même si Jordan savait mieux que quiconque que jamais Gabriel n'aurait de mauvaises intentions, il ne put s'empêcher de ne pas aimer.

Alors, comme s'il livrait littéralement son cœur à Jordan, dans une respiration il glissa tout doucement un :
-Je t'aime.

C'était clair, net et précis. Il n'en fallut pas plus au président du RN pour que ses muscles soient à nouveau à bout, voulant encore se préparer à l'assaut qui allait suivre. Sauf que cette fois, c'était différent. Sa gorge se serra, dévoilant les émotions qu'il ne pouvait clairement plus refouler. Des milliers de papillons s'envolèrent d'abord dans son estomac, provocant une remontée d'adrénaline époustouflante. L'essaim se dispersa lentement dans tout son corps, provocant des décharges électriques jusqu'à dans ses orteils.

Il reprit alors sa respiration qu'il avait coupé par surprise quelques instants plus tôt. On ne lui avait encore jamais dit de manière aussi sincère. Du moins, il ne l'avait jamais encore ressenti de cette manière.

Cela venait de le toucher en plein cœur, comme une claque. Quelqu'un l'aimait.

Alors ce fut comme une révélation. A ce moment précis, il se rendit vraiment compte de tout l'amour qu'il portait au Premier Ministre. Gabriel n'était pas juste une amourette ou un amusement sexuel, non, Gabriel était tout à présent. Parce que pour la première fois de sa vie, Jordan avait le sentiment et la certitude d'être amoureux.

S'il pouvait redéfinir la définition de l'amour dans le dictionnaire, il parlerait automatiquement de ce qu'il se passait entre son adversaire et lui. C'était comme ça, ça ne pouvait pas être autrement. C'était tellement évident, depuis tout ce temps tout était sous son nez mais il ne pouvait pas se résigner à l'accepter.

Ils pensa les mots tellement fort alors, comme pour les transmettre mentalement à son opposant. La phrase ne voulait pas sortir de sa bouche. C'était la première fois qu'un "je t'aime" avait autant de sens. Là était l'évidence : c'était pour les "je t'aime" de Gabriel Attal qu'il était né.

Au delà de la politique Où les histoires vivent. Découvrez maintenant