Au delà de la politique

Chapitre 21

Si vous pensiez que Jordan Bardella était un homme politique totalement indépendant et sans intérêt particulier, et bien vous vous trompez ! Ce matin encore, lorsqu'il se réveilla lentement aux aurores dans la chambre d'hôtel du Premier Ministre, il sentit son cœur se gonfler d'amour.

Il ne s'y habituerait sûrement jamais. Enfin...C'est ce qu'on pense tous lorsqu'on tombe amoureux, réellement amoureux. Cependant, par je ne sais quelle force surhumaine, c'était une chose sûre entre le président du RN et le Premier Ministre.

Voyant encore son amant dans un sommeil qui semblait pourtant paisible, il décida d'y mettre fin, une idée malicieuse derrière la tête. Il ne se décolla pas de Gabriel, faisant monter sa jambe contre celle du plus petit, se rapprochant encore un peu plus. Son intimité était alors collée contre le côté du bassin d'Attal, il glissa sa jambe entre celles du plus vieux, titillant au passage son sexe.

Lorsque le trentenaire grogna, les yeux encore fermé et la mine étrangement énervée, il ne put que savourer sa victoire. Le macroniste avait un terriblement mauvais jeu d'acteur, tellement que Jordan avait compris depuis plusieurs minutes qu'il était réveillé. Il l'avait alors titillé, frottant son genou, sa jambe et même parfois l'intérieur de sa cuisse contre le membre déjà dressé du plus petit.

Il avait préféré jouer de la sorte dès le réveil, voulant éviter une potentielle conversation quant aux aveux qu'il avait fait hier soir. Et puis, personne ne serait pour un peu de sexe matinale, surtout pas lorsqu'on pouvait voir la bouille du Premier Ministre encore endormi se déformer de désir.

Il ne fallut bien sûr pas beaucoup plus de temps pour que la jouissance les atteigne, l'un et puis l'autre. Jordan savoura cet orgasme du mieux qu'il pouvait, bien conscient que la trêve qu'il avait déclaré ne pouvait pas durer éternellement. Il le regretta aussitôt qu'il se dissipa, pourquoi s'imposait-il une telle torture, déjà ?

Il se plaça au dessus de son amant, les deux jambes du même côté mais les bras comme appuis de part et d'autre de la tête du Premier Ministre. Il déposa un chaste baiser sur les lèvres de son aîné. Il signifiait pourtant tant de choses. Il aurait pu être un bonjour, un je t'aime, une habitude, une obligation, mais il n'était rien de tout ça. Juste une envie irrépressible de poser ses lèvres sur les siennes, d'éprouver cette connexion qui les lie déjà bien avant le geste. Jordan avait l'impression de se répéter, et il savait pertinemment qu'il le faisait, mais il ne saurait jamais décrire ce qu'il se passait entre eux.

Il en déposa un deuxième, tout doucement sur les lèvres du Premier Ministre. Celui-ci, il avait par contre la certitude de sa signification.
  -Je vais me laver, déclara l'italien la voix encore endormie.

Le plus petit se tourna complètement face à lui, la mine renfrognée et geigna :
  -Mais non...il est trop tôt...reste encore avec moi...allez...recouche toi...
-Je dois aller prendre ma douche Gabriel, j'ai un avion à prendre, expliqua le président du RN, amusé.

L'autre gémit comme un enfant avant de trouver une autre argument pour convaincre son amant :
-Juste 5 minutes...Je te le promets, juste 5.
-Je les connais tes 5 minutes, Attal. Je ne joue pas à des loisirs de la sorte lorsque mes obligations sont en jeu, se convaincu lui même le plus jeune.
-Mais merde, se plaignit le plus vieux face à la résistance du plus grand. Le lit est trop froid sans toi.
-Alors lève toi, déclara simplement l'italien.

Il était terriblement amusé par la situation. Il avait l'impression d'être un père sermonnant son enfant le matin parce qu'il ne voulait pas mettre ses pieds en dehors de draps chauds. Il n'avait jamais connu ça, étant donné l'absence d'enfant en bas âge avec qui il était proche, dans sa vie. Il était cependant sûr que ça devait avoir le même goût. A une seule chose près, bien sûr, et cela élargis complètement son sourire en une demie-lune. On n'était pas amoureux de son enfant.