Chapitre 19

268 11 1
                                    


La journée était terminée et avait également signé la fin du séjour mouvementé à Strasbourg. Tout devenait long pour tout le monde. Chacun s'était attelé à des tâches différentes, chacune épuisantes à leurs façons et ils étaient tous heureux de la fin de ce voyage.

Gabriel décida de passer encore une nuit à l'hôtel, mais il devait régler des affaires de Premier Ministre, Matignon ne l'attendrait jamais. Matignon n'attend jamais personne. Alors, dès qu'il mit les pieds dans la chambre, il ne prit même pas la peine de se changer ou de ranger ses affaires. Il alluma son ordinateur, se lançant dans des travaux dont il ne verrait certainement jamais la fin.

Ses pensées divaguèrent quelques instants, le télé portant quelques heures avant. Si Valérie n'était pas intervenue, bien que ce ne soit pas volontaire, il ne sait pas jusqu'où il aurait été. Les sensations qu'il avait ressenties étaient bien trop grisantes et l'illusion de contrôle sur Bardella bien trop satisfaisante. Un frisson lui parcourut l'échine rien qu'en y repensant, mélangeant désir et frustration. Il aurait voulu pouvoir aller plus loin, ressentir l'extase en la provocant chez son amant. Cependant, le jeu de torture qu'ils avaient instaurés de lui permettait pas une telle bénédiction.

Il explorait sa libido incontrôlable comme celle d'un adolescent découvrant le plaisir sexuel. Il n'avait plus aucun contrôle. Jamais il ne savait prévoir exactement les prochaines actions de Jordan, et cela l'énervait beaucoup. Jordan avait bien trop de contrôle sur lui, d'ailleurs. Il ne cessait de se le répéter mais c'était la première fois qu'il désirait quelqu'un de la sorte et ça le déroutait. Ses jambes tremblaient de plaisir rien qu'aux souvenirs de leurs ébats.

Il pria également intérieurement pour que son cadet craque. Il n'en pouvait plus et chaque attaque qu'il orchestrait menaçait de le faire céder. Il avait atteint ses limites depuis bien trop longtemps. Il ne savait pas résister à son amant, malgré sa volonté dure comme fer.

Il chassa toutes ses pensées parasites dans un secouement de tête, jugeant que ce n'était pas le moment pour penser à des choses pareilles, prêt à se plonger complètement dans les dossiers. Même s'il savait mieux que quiconque que ses bonnes résolutions ne tiendraient point.

                                             ***

Après des centaines de mots écrit, des mails envoyés et des décrets rédigés, Gabriel senti son téléphone vibrer. Il le prit, ses yeux le piquant dû à la fatigue. Il était 23h20, il n'avait décidément pas fait attention à l'heure qui s'écoulait, absorbé par son travail. Son sourire apparut directement lorsqu'il vit que c'était un message de la part de son cadet. Il abandonna alors pour l'espace de quelques instants ses occupations pour répondre à son amant.

"Dans quelle chambre es-tu ?"

Ses battements de cœur s'accélérèrent rien qu'à la pensée que Bardella puisse débarquer dans sa chambre ce soir. Cependant, par question de fierté, il ne préféra pas lui donner une réponse qui pouvait supposer qu'il était dans l'attente de cette question.

"J'ai du travail. On est pas tous président d'un parti, il y en a qui sont ministre, ici ;)."

Tant qu'on y était, autant glisser une petite provocation.

Gabriel attendit la réponse encore quelques instants, espérant une conversation fluide. Néanmoins, ce ne fut pas le cas. Jordan écrivait, pour ensuite abandonner la rédaction de se message, recommençait encore et encore. Cela déçu tout autant que réconforta le Premier Ministre. Cela flattait son ego, il aimait mettre son opposant dans la difficulté et lui clouer le bec de temps en temps. Mais de l'autre côté, il voulait vraiment d'une conversation avec Jordan. En fait, il voulait tout tant que cela impliquait son cadet.

Au delà de la politique Où les histoires vivent. Découvrez maintenant