Jordan Bardella a demandé à vous suivre, annonça la notification qui venait de faire vibrer le téléphone de Gabriel.Ce dernier ouvrit Instagram, accepta l'invitation et en envoya une en retour. Bardella faisait à présent parti de ses amis, puisque sa demande avait été acceptée dans la seconde. Une notification apparu sur son écran de téléphone et il cliqua directement dessus, voyant qu'elle provenait du même homme qui lui avait envoyé une invitation, quelques secondes plus tôt.
Une photo de sa cravata remplit le fil de conversation suivi d'un message "oh mince...J'ai oublié de vous la rendre..."
Gabriel savait que c'était faussement innocent, mais à quoi il jouait ?
"Ce n'est qu'une excuse pour vous pour me recroiser, n'est-ce pas ? Non mais à quoi vous jouez ?"La réponse de son opposant prit un peu plus de temps à arriver que les autres messages. "Ce n'est en aucun cas un prétexte, Monsieur Attal. Je n'ai aucunement besoin d'excuses pour venir vous voir si je l'ai décidé."
Gabriel coupa son téléphone, agacé. Il le balança un peu plus loin et décida de se concentrer dans ses papiers. Il avait énormément de paperasses devant lui et devait absolument s'en débarrasser. Alors il se plongea dans le travail pour une durée indéterminée, écrit, encore et encore, jusqu'à perdre la notion du temps. Il plongea dans ses responsabilités tout en s'oubliant soi-même, ignora sa fatigue et ses yeux qui le piquaient. Il avait du travail à faire, il n'avait pas le choix.
***
Jordan essaya tant bien que mal de se concentrer dans ses tâches, supervisé par Marine mais il n'y parviendra guère.
"Tu es né, Jordan"
"Tu es né, Jordan"
"Tu es né, Jordan"Ces mots qui tournaient en boucle dans sa tête lui perforaient le cœur de part en part, lui provoquant une douleur atroce incurable. Il avait voulu éviter cette situation actuelle en essayant de penser à autre chose. Il avait débarqué chez Gabriel dans l'espoir de pouvoir tout camoufler, tout oublier, fuir la réalité qui faisait bien trop mal pour qu'il ne puisse l'affronter.
L'homme avait mal parce qu'il était rejeté, non-voulu, qu'il avait été né d'une union qu'il avait détruite, par sa propre présence. Il se sentait trahi, anéanti, tout un tas d'émotions bien plus que noires tournaient en lui. Il était en plein conflit intérieur, la tempête en lui l'assiégeait. Elle le forçait à remettre les armes, à casser toutes les barrières qu'il avait construite à force de larmes et coups endurés.
Il avait mal également parce que pendant 28 ans de sa vie, il avait essayé de remplir des cases qu'il ne pouvait même pas effleurer. Il s'était façonné pour plaire à son père, pour répondre aux attentes et faire le moins de vagues. Il avait adopté la même façon de penser que son père par peur d'être abandonné ou encore frappé. Il avait tout fait pour, mais il n'était jamais parvenu et rendre son père fier. Il avait mendié un amour qui n'arrivera jamais.
Encore aujourd'hui, Jordan était dans la politique pour son père. Dès qu'il était né, son chemin avait été tout tracé vers un avenir aux allures radieuses, qui vendait du rêve. Il avait été poussé à abandonner ses rêves dès qu'il eu l'âge de les réaliser, privé de liberté et d'émotions, étant donné qu'il n'était pas autorisé à les ressentir. Il s'était engagé dans un parti qu'il n'aimait pas, qui n'était pas en adéquations avec ses valeurs qu'il avait dû enfuir au plus profond de son être. Il ne pouvait pas se permettre de ressentir, réfléchir, agir, autrement que son père aurait voulu.
C'était impensable pour sa survie.-Jordan ! Concentre-toi ! ordonna Marine, se rendant compte qu'elle parlait dans le vide depuis un moment, déjà.
Ce secoua la tête comme pour tenter de chasser cette parole qui tournait en boucle et cette douleur qui anesthésiait tous ses membres. Il réfléchissait lentement, et pas de manière assidue à cause de la douleur qui se propageait un peu plus à chaque instant dans son corps, comme le sang qui s'écoule dans ses veines. La douleur coulait dans son sang depuis qu'il était petit, s'insinuant dans chacun de ses muscles, ligaments, chaque molécule de son être. Il avait été façonné dans la souffrance et elle semblait imprégnée en lui, et qu'elle ne le quitterait jamais.
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Au delà de la politique
FanficOn dit souvent qu'il y a deux types d'amour : 1) "le coup de foudre", un amour transperçant, inévitable, présent à la première seconde. 2)"tomber amoureux", une chute lente et fracassante, nourrissant l'amour qui grandit au fur et à mesure des jou...