Chapitre 16

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Lorsque le Premier Ministre vit son cadet entrer dans la salle largement après tout le monde, s'excusant pour son retard, il dû réprimer un rire. Cependant, l'amusement qui s'était emparé de lui et qui faisait sauter silencieusement ses abdominaux se dissipa lorsqu'il croisa le regard du président du RN. Un frisson lui avait parcouru tout l'échine, le plongeant directement dans l'intensité et complexité des sentiments de Jordan. En un seul regard, il put sentir toute la frustration qui occupait le plus grand, qui par ailleurs était causée par sa propre faute.

Bardella était hors de lui mais, même s'il ne l'avouerait jamais, devait s'incliner face au coup de maître que lui avait assigné Attal. C'était divinement bien joué et si cette attaque ne l'aurait pas noyé dans des sentiments bien trop forts, il aurait même pu rire de la réplique "restez élégant Monsieur Bardella".

Le coup d'envoi venait d'être lancé et Gabriel avait frappé fort. Le plus jeune savait qu'en jouant de la sorte, bien que ce soit lui qui offrit la première offensive, le Premier Ministre allait finir par s'essouffler. Il se mordait cependant les doigts, il avait participé à sa propre souffrance en pensant gagner d'avance et n'avait donc pas prêté attention à la subtilité à laquelle Attal l'avait soumis.

Après tout, la vengeance est un plat qui se mange froid, n'est-ce pas ?

Jordan avait à présent la tête ailleurs, l'esprit toujours focalisé sur la délivrance à laquelle il n'avait pas eu droit. Son esprit était embrumé suite au plaisir intense qui lui avait conquit le corps. Attal avait fait naître en lui une volupté encore inconnue, qui avait explosé dans un acte de libération, comme si ce désir était depuis trop longtemps enfuit dans un coin de son être. Il était également complètement dérouté face à Gabriel et tout ce qu'il pouvait lui offrir. Il se découvrait en même temps, explorant un peu plus les limites de son désir et de sa libido.

Il était attaqué de part et d'autres et n'avait pas le droit de baisser sa garde, pourtant, c'était comme s'il était dans un état second. En fait, un léger désintérêt s'était faufilé entre ses entrailles ce qui énerva encore plus ses adversaires. Ils l'attaquaient, voulant le faire sortir de ses gonds et le pousser à la faute mais il restait de marbre, semblait complètement dédaigner son environnement. Il ne prenait même pas la peine de répliquer.

Il ne pouvait pas se focaliser sur autre chose que la frustration et le désir qui emplissaient son ventre. Ce jeu était vachement excitant, rendant la chose encore plus dure. Là même résidait l'essence du jeu, d'une relation qui était née dans la provocation, seulement l'interdît était encore inconnu et révélait bien trop de sensations complexes en lui. Dans un élan de folie, il s'empara de son téléphone et écrit un message à Attal :
"Si j'avais le droit je t'aurais pris, là, maintenant, tout de suite et devant tout le monde."

Il guignait de l'œil la réaction précieuse du plus vieux. Le désir gravit encore un échelon lorsqu'il vit le Premier Ministre prendre son téléphone et expirer tout l'air de ses poumons. Il savait l'effet qu'il avait sur son aîné et c'était juste aphrodisiaque. Quand il vit le trentenaire taper sur son clavier un sourire aux lèvres, il ne put s'empêcher de sourire et de le fixer.

Il prit un moment avant de se munir de son téléphone lorsque ce dernier vibra, voulant profiter de l'adrénaline qui cavalait dans ses veines. Les battements de son cœur s'accélérèrent et il se rendit compte que l'homme avait un effet considérable sur lui.

"S'il n'y avait pas de gens je t'en aurais supplié..."

Il comprit alors pourquoi le Premier Ministre avait expiré de la sorte quelques instants plus tôt. Ils s'imposaient une torture à eux même. Il en vint même à se demander si le plus vieux ne l'avait pas rendu masochiste.

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