Chapitre 4

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Gabriel se leva de son lit du mauvais pied, sa journée commençait mal. Il venait de se réveiller à 10h15 à cause des rayons de soleil qui tapaient bien trop fort sur ses vitres, il faisait une chaleur abominable. Il avait persisté, ne voulant pas se lever, il força sa chute, en vain, dans les bras de Morphée. Il transpirait bien trop dans ses draps...

Il fut pris de léger vertiges une fois sur ses deux jambes, certainement dûs à sa consommation sans limite de champagne hier soir, mais ça allait encore, c'était supportable. Il se dirigea d'un pas lourd vers sa cuisine, cherchant un verre d'eau pour désaltérer sa soif ardente. Tant qu'il y était, il croqua dans une ou deux biscottes qu'il trouva, ne se réveillant pas complètement. Il voulu croquer à nouveau quand une sonnerie qu'il ne connaissait que trop bien se mit à retentir dans son appartement.

Il trouva rapidement son cellulaire et décrocha sans se poser de questions :
  -oui allô ?
  -Bonjour Monsieur Gabriel, c'est Isabelle !
  -Bonjour, répondit l'homme, ne comprenant pas très bien ce que sa secrétaire lui voulait un samedi matin.
  -Je vous appelle car j'avais besoin de deux, trois confirmations de votre part afin d'organiser le planning de la semaine à venir de manière clémente.
  -Oh, oui, bien sûr. Je vous écoute.
  -Alors, tout d'abord, je sais que dans les règles de l'art on ne fait pas travailler le Premier Ministre un samedi mais.
  -Mais ? incita Gabriel.
  -Mais il s'avère que vous devez obligatoirement faire des essayages de costumes, et, si nous devons caler ça durant la semaine, soit ce serait sur plusieurs trous horaires, soit le soir, ou bien aujourd'hui...
  -C'est bon, mettez ça aujourd'hui, mais, je ne veux pas passer ma journée à ça ! Quitte à convoquer une équipe entière ! se permetta le trentenaire.
  -C'est entendu, Monsieur. Je vais appeler une équipe et prévenir votre chauffeur. Vers 12h30-13h, ça vous va ? Comme ça vous pourrez pleinement profiter de votre fin d'après-midi.
-C'est très bien, merci Isabelle.
-Avec plaisir, Monsieur. Passez une bonne journée.
-Également.
Elle raccrocha. Bien sûr, l'homme n'était pas ravi de devoir essayer des costumes un samedi, déjà qu'il n'aimait pas ça en temps normal...alors un samedi, le week-end quoi...

Gabriel termina ses biscottes et il se servi un verre de cacao par la même occasion. Il le savoura lentement tout en écoutant les infos de la radio, qui lui passaient par une oreille pour ressortir de l'autre. Il était vaseux, profitant simplement d'un réveil libre couronné par les rayons de soleil qui envahissaient son appartement. Il profitait du silence reposant qui lui faisait un bien fou. Avec son train de vie, Gabriel n'avait pas le temps de faire ce qu'il faisait à l'instant présent. Il n'avait le temps pour rien à part son boulot, en fait.

Il se leva, pris une douche et toutes les formalités qui allaient avec. Il s'accoutra d'un costume 3 pièces comme à son habitude, pour ne pas changer...Il était 11h45 quand il reçu un appel de son chauffeur Henri :
-Bonjour Monsieur, le salua l'homme qui l'avait appelé.
-Bonjour Henri
-Madame Isabelle m'a prévenu pour un essayage qui a lieu dans trois quart d'heure, je serai chez vous dans 15 minutes histoire d'être à l'heure.
-Bien, c'est parfait, merci Henri, dit Attal un sourire dans la voix pour raccrocher ensuite.

Il balança son téléphone, voulant retrouver son état de béatitude avant cet appel. Il savoura le silence qui était maintenant devenu si précieux, maintenant qu'il avait tout. C'était bien ça le problème, Gabriel avait tout, mais quelque chose lui manquait. Quelque chose que le temps ni l'argent ne pourrait combler, quelque chose qu'il ne savait pas exprimer.

Soudain, il se leva, pris d'une idée totalement folle. Gabriel alla dans sa garde robe si impersonnelle, balança tout par terre, pris d'une rage profonde encore inconnue, tout balancer, tout recommencer, tout goûter. L'homme voulait d'une nouvelle vie, d'un nouveau départ, et si ça commençait par se rhabiller complètement, alors il allait commencer par là.

Au delà de la politique Où les histoires vivent. Découvrez maintenant