𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟑

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« 𝒜 𝐠𝐞𝐧𝐨𝐮𝐱. »


Il y a des jours où tout devient un peu trop

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Il y a des jours où tout devient un peu trop... glissant. C'est comme marcher sur une ligne fine, entre ce qu'on peut contrôler et ce qui nous échappe. Aujourd'hui, c'est une de ces journées. Aaron s'est pointé de bon matin dans la chambre. Je suis même sûr qu'il m'a vu, les bras autour d'Emma.

Je l'observe de loin, accoudé à la fenêtre. La lumière pâle de la fin de journée dessine son ombre sur les murs en bois de la pièce. Ses traits sont durs, marqués par les affaires qui ne cessent de s'empiler. La tension, je la sens jusque dans mes tripes. Mais ce n'est pas l'urgence du jour qui me dérange. Non, c'est ce putain de sentiment qui me ronge, ce truc que j'ai trop longtemps essayé d'étouffer.

- Tu veux boire un truc ? lui demandé-je en m'allumant une clope, l'air décontracté.

Je sais qu'il ne dira pas non. Pas à une heure pareille.

Aaron tourne lentement la tête, me dévisage avec cette méfiance habituelle, celle qu'on a tous appris à cultiver. Les yeux plissés, il hoche la tête, et je sors une bouteille de whisky poussiéreuse de derrière le bar. Nos verres tintent dans le silence de la pièce. Le liquide ambré coule lentement, et je sens le poids de ce que je suis sur le point de dire. Ou plutôt, ce que je ne devrais pas dire.

On boit en silence quelques minutes. La fumée de ma cigarette danse entre nous, et je sais qu'il attend que je parle. Quoi que ce soit. Aaron n'est pas du genre à tourner autour du pot. Moi non plus d'ailleurs, sauf sur un point précis. Une personne.

Il s'appuie contre le dossier de sa chaise, croise les bras sur sa poitrine et me dévisage, son expression mélangeant curiosité et inquiétude.

- Bon, Elyo, comment elle s'appelle ? dit-il enfin, brisant le silence avec un calme trompeur.

Je fronce les sourcils, feignant l'ignorance, mais il sait que je comprends exactement de quoi il parle. Je prends une longue bouffée de ma cigarette, laissant la fumée envahir mes poumons avant de l'expulser lentement.

- De quoi tu parles ? Je fais comme si de rien n'était, essayant de détourner l'attention.

Mais il n'est pas dupe. Il ne lâche pas l'affaire. Ce n'est pas son genre de lâcher. Pas quand il sent une faiblesse, et encore moins quand il s'agit de moi.

- Arrête tes conneries, Elyo, dit-il plus fermement. T'as changé, et je le vois. C'est à cause d'une fille, pas vrai ? Comment elle s'appelle ?

Je le fixe, luttant contre l'envie de tout lâcher, de vider mon sac. Le poids de ce secret, de mes sentiments, devient presque insupportable. Je sais que garder tout ça pour moi me ronge, mais dans ce monde, l'amour, c'est comme un poison. On n'a pas le droit à l'erreur. Pas quand chaque geste, chaque parole peut être exploitée contre toi.

𝐀𝐍𝐆𝐄𝐋 𝐂𝐀𝐈𝐃𝐎 [ EN REECRITURE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant