Chapitre 6 -Christian

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Je gare ma voiture discrètement devant l'immeuble miteux où vit ma cible du soir : Martin Galloway. Un prédateur qui a échappé à la justice trop longtemps, un homme que la loi a laissé filer à plusieurs reprises. Cette nuit, je vais m'occuper de lui.
Je sors un petit brouilleur électronique de ma poche et l'active. Toutes les caméras de surveillance dans un rayon de 30 mètres sont neutralisées. Je n'ai que quelques minutes avant que le système ne se rétablisse, mais c'est plus qu'il n'en faut. C'est devenu une routine : entrer, exécuter, disparaître. Aucun témoin, aucune trace.
Je pousse la porte de secours sans effort – verrouillée à moitié, comme je m'y attendais. Je monte les escaliers en silence, chaque pas calculé. Mon cœur reste régulier, mes mains calmes. Je suis en contrôle.

Quand j'atteins l'appartement, je jette un coup d'œil à l'intérieur. Galloway est affalé sur le canapé, une bière à la main, inconscient de ce qui l'attend. Je m'approche sans un bruit. En un instant, je frappe à sa tempe avec la crosse de mon arme. Il s'effondre comme un sac de pierres. Net et précis.
Quand il se réveille, il est solidement ligoté à une chaise en métal, les poignets et chevilles attachés avec soin. Un bâillon enfoncé dans sa bouche étouffe ses cris. L'appartement est plongé dans une semi-obscurité, la seule lumière venant d'une lampe posée sur une table bancale.
Je m'avance vers lui, la lame d'un couteau jouant entre mes doigts. Son regard est paniqué, il sait ce qui l'attend.

— Tu sais pourquoi tu es ici ? demandé-je calmement, le regard fixé dans le sien.

Il se débat, tirant désespérément sur ses liens, mais ça ne sert à rien. Il est piégé.

— Les types comme toi croient toujours s'en sortir, dis-je en m'accroupissant près de lui. Mais il y a toujours quelqu'un pour vous rattraper.

Je pose la lame contre sa joue et la fais glisser lentement, traçant une fine coupure. Pas assez profonde pour tuer, juste assez pour faire peur. Il suffoque derrière son bâillon, le corps secoué de spasmes.

— Ce soir, c'est la fin. Personne ne viendra pour toi.

Pendant une heure, je l'interroge, le torture, jouant avec sa douleur et sa peur. Le silence de la pièce est brisé uniquement par ses râles étouffés. Il finit par s'éteindre, le corps sans vie, pendu mollement à la chaise.
Je me redresse, essuie calmement la lame sur sa chemise, et quitte l'appartement sans une once de remords. Le travail est fait.





Dehors, l'air de la nuit est frais, mais l'insatisfaction persiste. La chasse aurait dû m'apaiser, mais quelque chose manque. Je ne ressens rien. Juste ce vide, ce foutu vide.

Et puis, elle revient dans mon esprit. Selena. Son visage, son regard. Impossible de l'oublier. J'ai passé la soirée à traquer un monstre, mais c'est elle qui occupe toutes mes pensées.Je serre les dents en montant dans ma voiture. Je dois la sortir de ma tête. Cette obsession n'a pas sa place ici.Je me rends dans un bar discret, un endroit où le jazz flotte dans l'air et où la lumière tamisée cache les âmes perdues. Je commande un whisky et m'enfonce dans le cuir usé du tabouret, espérant que l'alcool fera le travail.Je porte mon verre à mes lèvres quand une blonde s'assoit à côté de moi. Elle porte une robe qui semble conçue pour attirer l'attention, et son parfum sucré flotte dans l'air, envahissant mes sens.

— Salut, beau gosse. Elle me lance un sourire invitant. Je peux t'offrir un verre ?

Je lève un sourcil sans enthousiasme.

— J'ai déjà ce qu'il me faut.

Elle rit doucement et effleure mon bras du bout des doigts.

— Un homme comme toi ne devrait pas boire seul.

Je la regarde du coin de l'œil. Je n'ai pas envie de jouer ce jeu, mais je dois oublier Selena.

— Tu es du coin ? demande-t-elle avec un sourire charmeur.

— De passage, je réponds, sans émotion.

Elle croise les jambes lentement, s'assurant que je ne manque rien du mouvement.

— Alors, il faut en profiter. Son sourire devient plus appuyé. Je peux rendre ta nuit bien plus intéressante.

Je prends une dernière gorgée de whisky et la regarde enfin, impassible, détaché.

— C'est ça, ton approche ?

Elle rit doucement, visiblement amusée par mon ton froid. Elle aime le défi.

— Ça dépend. Est-ce que ça marche ?

Je soupire, las. Elle ne m'intéresse pas vraiment, mais j'ai besoin d'une distraction.

— Viens, dis-je en déposant mon verre sur le comptoir. Je t'emmène quelque part.

— Avec plaisir, dit-elle avec un sourire satisfait, ses yeux pétillant de malice.

Je règle l'addition et quitte le bar avec elle à mes côtés. Ce n'est qu'une autre nuit, une autre distraction.

Sombre attirance Où les histoires vivent. Découvrez maintenant