Chapitre 21 -Selena

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Je me levai précipitamment, le besoin urgent de fuir me submergeant. Chaque pas me semblait vacillant, comme si mes jambes refusaient de m'obéir. Mon cœur battait à tout rompre, et mon esprit était en proie au chaos. Tout ce que je voulais, c'était rentrer chez moi et m'éloigner de cette folie.

Alors que j'atteignais enfin la sortie du bâtiment, une voiture noire s'arrêta brusquement devant moi. Une berline élégante et intimidante, reconnaissable entre mille. La vitre teintée descendit doucement, révélant le visage de Christian, calme et impassible.

— "Monte. Je vais te déposer," dit-il d'une voix ferme, teintée d'une étrange autorité.

Je restai figée, mon esprit en alerte. Tout en moi me criait de ne pas obéir. S'il était vraiment le tueur, monter dans cette voiture était la dernière chose à faire.

— "Non," murmurai-je en reculant légèrement.

Son regard se fit plus perçant, presque glacial. Un éclair de colère passa dans ses yeux, comme si ma réticence l'irritait profondément.

— "Selena," grogna-t-il, la mâchoire serrée, "j'ai dit monte dans cette putain de voiture."

La menace dans sa voix était indéniable. Un frisson glacial parcourut ma colonne vertébrale. Mon souffle se bloqua, et je sentis une vague de panique monter en moi.

Je jetai un coup d'œil autour de moi, mais il n'y avait personne. Juste moi, lui, et cette nuit oppressante.

Je savais que je n'avais pas vraiment le choix. Alors, avec une hésitation tremblante, j'ouvris la portière et glissai à l'intérieur.

L'ambiance dans la voiture était lourde, presque suffocante. Mon cœur battait si fort qu'il semblait vouloir exploser. Mon esprit était en ébullition, chaque pensée se heurtant à la suivante. Est-ce qu'il avait vraiment tué ces hommes ?

Christian resta silencieux, concentré sur la route, comme s'il voulait éviter cette conversation à tout prix. Mais moi, je ne pouvais pas fuir la vérité. Je devais savoir.

— "Christian," l'appelai-je doucement, tentant de capter son attention. Il fixait la route devant lui, le visage fermé, comme s'il savait exactement où cette conversation allait mener mais qu'il s'y refusait. Chaque minute passée dans cette voiture resserrait un étau autour de mon cœur.

Le silence dans l'habitacle devenait de plus en plus pesant, presque insupportable. Mon esprit bouillonnait. Comment avais-je pu être si aveugle ? Ce Christian, celui qui m'avait réconfortée quand j'étais à terre, qui avait murmuré des mots doux à mon oreille... était-il le même homme que celui qui venait de commettre l'impensable ?

Je le dévisageai en coin, fascinée malgré moi par la perfection troublante de ses traits. Sous la lueur de la lune, il semblait irréel, une sculpture vivante mêlant beauté et danger. Comment pouvait-il être à la fois ce refuge et ce prédateur ? Je me sentais prise au piège entre l'homme dont j'étais en train de tomber amoureuse et le monstre qu'il semblait être.

— "Pourquoi on s'arrête ici ?" demandé-je, la voix tremblante.

Christian coupa le moteur et tourna lentement la tête vers moi. Son regard, sombre et insondable, pénétrait jusqu'à mon âme. Un frisson parcourut ma colonne vertébrale. Je ne reconnaissais plus l'homme que je pensais connaître.

Le silence s'étira entre nous, lourd, oppressant, étouffant. Je sentais que le sol se dérobait sous moi. Il y avait quelque chose d'inéluctable dans cet instant. Je devais poser la question, même si chaque fibre de mon être redoutait la réponse.

— "Christian..." murmurai-je en cherchant son regard. "Tu te souviens du Delecte ?"

Un sourire discret apparut au coin de ses lèvres, comme une ombre glissant sur un visage d'ange déchu.

Sombre attirance Où les histoires vivent. Découvrez maintenant