Sombre attirance

Chapitre 9 -Selena

Cela fait maintenant plus de trois mois depuis cette nuit, et j'ai fait tout mon possible pour éviter Christian. Une gêne s'est installée entre nous depuis notre dernière rencontre. Ou peut-être que c'est juste moi, incapable de contrôler cette obsession croissante qui m'envahissait à chaque fois que je pensais à lui. Mon esprit revenait sans cesse vers lui, au point où je devais m'imposer des limites. J'avais besoin de reprendre le contrôle, de ne pas me laisser happer par cette attirance dangereuse.

Malgré tout, le travail avançait bien. Le projet Nexus se décomposait en trois phases et nous venions de terminer la première phase avec succès. L'environnement de travail me plaisait de plus en plus. Je m'étais rapprochée de Rosie et Sarah, et nous étions devenues de bonnes amies. Avec elles, je me sentais enfin moins seule dans cette grande ville.

Aujourd'hui, c'était vendredi et nous avions prévu une sortie entre filles. Marianne devait arriver ce soir pour passer le week-end avec moi. Nous avions décidé de nous introduire dans un club VIP où ne se retrouvaient que les gens les plus influents. Rosie était déterminée à y trouver l'homme de sa vie.

— Quoi de mieux qu'un bel homme avec un yacht ? avait-elle plaisanté. Un homme riche, un bateau, et une bonne assurance. Ça, c'est le jackpot !

Nous avions éclaté de rire à sa remarque, amusées par son enthousiasme et son optimisme naïf. J'étais ravie d'avoir ces filles avec moi, elles rendaient cette ville plus légère, plus vivable.

Il n'y avait pas de problème à entrer dans ce club, pas pour moi en tout cas. Un pare-feu ? Rien que des lignes de code à contourner. Durant ma pose , je  m'installe à mon bureau, connecte mon VPN, et commence à manipuler le système du club. Je désactive leur sécurité et m'introduis dans leur base de données, ajoutant nos noms à la liste des invités.

— Et voilà, c'est fait ! murmuré-je avec un sourire satisfait.

Marianne arrive en fin d'après-midi, et nous décidons de passer une journée entre filles. Nous commençons par faire du shopping, à la recherche des tenues parfaites pour la soirée. Dans la cabine d'essayage, les rires fusent tandis que nous essayons des robes plus provocantes les unes que les autres.Après le shopping, nous allons nous faire coiffer et manucurer. Rosie opte pour des boucles blondes souples, Sarah pour un chignon élégant, tandis que Marianne et moi décidons de laisser nos cheveux détachés, coiffés en vagues naturelles. L'énergie entre nous est légère et complice.

— Ce soir, je suis sûre qu'on va s'amuser ! déclare Marianne en se regardant dans le miroir.

Nous terminons la journée en déjeunant dans un petit café chaleureux. La conversation dérive inévitablement vers les garçons. Rosie, comme à son habitude, parle avec enthousiasme de son désir de rencontrer un homme riche.

— Je veux qu'il ait un yacht, c'est tout ce que je demande, plaisante-t-elle en riant. C'est trop ?

Marianne éclate de rire, mais Sarah reste silencieuse. Je remarque la tristesse qui voile brièvement ses yeux.

— Ça va, Sarah ? lui demande doucement Marianne.

Sarah secoue la tête et force un sourire.

— Oui... C'est juste que parler de relations me rappelle de mauvais souvenirs.

Nous respectons son silence et changeons rapidement de sujet, continuant à profiter de notre après-midi.En rentrant à l'appartement, Marianne et moi avons deux heures pour nous préparer avant que Rosie ne passe nous chercher. Nous nous installons dans la chambre, entourées de vêtements et de maquillage, en riant et bavardant comme des adolescentes.

— Qu'est-ce que je ferais sans toi ? dis-je à Marianne en riant, alors qu'elle tente de me coiffer correctement.

— Probablement te perdre dans tes pensées sur Christian, réplique-t-elle avec un sourire en coin.

Je la pousse doucement en riant, mais elle n'a pas tout à fait tort.

Pour ce soir, je choisis une robe audacieuse et sensuelle. Elle est d'un rouge profond, presque écarlate, coupée dans un tissu léger et fluide qui caresse ma peau à chaque mouvement. La coupe asymétrique dévoile une partie de mon ventre, tandis qu'un décolleté plongeant, maintenu par un fin lien de strass scintillants, expose juste ce qu'il faut sans jamais en montrer trop.Le bas de la robe est fendu jusqu'à la cuisse, et à chaque pas, mes jambes apparaissent avec une élégance provocante. De délicats ornements en dentelle ornent les bords de la robe, ajoutant une touche de féminité raffinée. Cette robe est un aimant à regards, conçue pour attirer l'attention et la retenir. Ce soir, je veux oublier mes responsabilités, ne plus me soucier de rien, et plonger dans l'obscurité tentante de Portland.Mon maquillage est audacieux, en parfaite harmonie avec ma tenue. Mes lèvres sont peintes d'un rouge carmin, vibrant et séduisant, tandis que mes paupières sont ornées d'un léger smoky eye, accentuant l'intensité de mon regard. Une touche de highlighter illumine mes pommettes, et un trait fin d'eyeliner donne à mes yeux un air félin. Je me sens puissante, irrésistible.À côté de moi, Marianne opte pour une élégance plus subtile. Elle porte une robe noire moulante, avec un dos nu plongeant qui laisse entrevoir la courbe délicate de sa colonne vertébrale. Elle a relevé ses cheveux en un chignon faussement négligé, laissant quelques mèches s'échapper, encadrant son visage. Son maquillage est simple mais impeccable : un gloss nude sur ses lèvres et un léger fard doré sur ses paupières.

— On est prêtes à faire tourner des têtes ce soir ! lance Marianne en riant, en appliquant une dernière couche de mascara.

Nous échangeons un regard complice devant le miroir. Nous sommes prêtes, non seulement à briller, mais à conquérir la nuit.