Chapitre 7 -Selena

10 5 2
                                    

Il est 2 heures du matin, et je me retourne encore et encore sur le lit, incapable de trouver le sommeil. Kai n'arrête pas d'envoyer des messages et de m'appeler. Mon téléphone s'allume une nouvelle fois, illuminant la chambre de sa lumière agaçante.
À cet instant, je suis heureuse d'avoir quitté Manhattan. Si j'étais restée, qui sait... Peut-être que je lui aurais donné une seconde chance. Il a été mon premier amour, après tout.
Je pousse un soupir et me lève. Je m'approche de la fenêtre et j'observe la lune lumineuse et ronde, entourée de milliers d'étoiles scintillantes. L'image est belle, presque apaisante. Mais je n'ai toujours pas envie de dormir.
Direction la cuisine. Je décide de me préparer un grilled cheese. Pendant que le pain grille, j'allume mon ordinateur sur le comptoir et ouvre Teams pour vérifier mes messages.

En parcourant la liste des nouveaux employés, un nom étrange attire mon attention : Christian Bourguignoff. Je glousse à voix basse.

— Bourguignoff ? Sérieusement ? murmuré-je à moi-même, amusée. Ça sonne tellement faux.

Je ris, incapable de m'en empêcher. Le genre de nom qu'on imagine dans un mauvais roman d'espionnage, avec un agent secret ridicule en costume mal ajusté.
Et plus j'y pense, plus le fou rire m'envahit, incontrôlable. Je ris tellement fort que mes épaules tremblent, et je dois poser ma main sur ma bouche pour étouffer le son.
Les larmes me montent aux yeux, et je m'essuie rapidement le visage, toujours secouée par des éclats de rire.

— Bourguignoff, bordel... soufflé-je, à moitié étranglée par mon hilarité.

Je m'affaisse presque sur la chaise, le souffle court après cette crise soudaine. Le rire, bien que futile, fait du bien, même si je ne peux m'empêcher de trouver ça absurde.

Une petite voix dans ma tête ne me laisse pas tranquille. Qui est ce Christian ? Il y a quelque chose d'intrigant chez lui, une curiosité que je n'arrive pas à réprimer.
Je me mets à l'aise, prenant une bouchée de mon sandwich, et commence à faire des recherches en ligne. Je fouille dans toutes les bases de données publiques que je connais, cherchant à découvrir quelque chose sur ce Christian Bourguignoff.

Rien.

Je vérifie les registres de plusieurs états, je passe en revue les réseaux sociaux – Facebook, Instagram, LinkedIn – et rien. Aucune trace. Ce type est un fantôme.
Mon cœur bat un peu plus vite. Un homme sans passé ? C'est intriguant. Et inquiétant à la fois.
Un bruit étrange interrompt mes recherches. Un gémissement étouffé, suivi d'un grognement profond. Je fronce les sourcils et tends l'oreille. Le son vient du voisin.
Je m'approche du mur, les bruits deviennent plus forts. Des jouissements intenses, accompagnés de grognements gutturaux. Chaque son résonne à travers mon appartement.
Mon cœur s'emballe. C'est... inconfortable, et beaucoup trop bruyant pour cette heure de la nuit. Il est 2 heures du matin !

Je serre les dents. C'est du tapage nocturne, ni plus ni moins. Je ne vais pas laisser passer ça.
Je prends mon courage à deux mains et décide d'aller frapper à la porte du voisin.




Je sors de mon penthouse et me retrouve dans le couloir silencieux, éclairé d'une lumière tamisée. Je m'approche de la porte voisine et frappe trois fois, fermement. Pas de réponse. Deux minutes passent, et je commence à m'impatienter.
Enfin, j'entends des pas lourds se rapprocher. La porte s'ouvre doucement, et je me retrouve nez à nez avec un torse nu, luisant légèrement sous la lumière douce du couloir. Chaque muscle semble sculpté avec soin, sa peau tendue sur des pectoraux parfaitement dessinés et un ventre strié d'abdominaux profonds. Un tatouage serpente le long de sa clavicule gauche, une inscription en latin mystérieuse qui disparaît sous l'ombre de son épaule puissante.
Mon regard descend, suivant les lignes de son corps comme un tracé inéluctable. Sur son bras droit, un dragon noir s'enroule du biceps à l'avant-bras, chaque écaille finement détaillée, contrastant avec l'éclat de sa peau. Son poignet est marqué par une ligne fine et géométrique, un tatouage subtil qui attise ma curiosité.
Un short noir tombe négligemment sur ses hanches, laissant entrevoir une partie de son bassin et la courbe musclée de ses cuisses. Ses jambes sont fermes, puissantes, et chaque mouvement semble calculé, dégageant une force tranquille. Son odeur boisée, intense et familière, flotte dans l'air, enveloppante et troublante, comme une invitation silencieuse. Mon cœur rate un battement.
Je relève lentement les yeux, suivant la courbe précise de sa mâchoire, un mélange brut de force et de sensualité. Son cou est tatoué d'un symbole discret, presque caché sous sa mâchoire. Chaque détail de lui semble chargé de mystère.
Je continue mon inspection , jusqu'à ce que mes yeux rencontrent enfin les siens. Des yeux bleus perçants.
Je reste figée, la surprise me cloue sur place: Christian.

— Euh... Bonsoir, dis-je maladroitement, tentant de garder mon sang-froid.

Il m'observe avec une expression énigmatique, une ombre de désir danse dans son regard, et je sens un frisson remonter le long de mon échine.

Il reste immobile un instant, comme s'il évaluait la situation. Puis, un sourire amusé étire légèrement ses lèvres.

— Désolé si je t'ai dérangée, dit-il d'un ton calme mais nonchalant. Je vais faire attention.

Je sens mes joues chauffer sous la tension subtile qui s'installe entre nous. Il dégage une aura magnétique, irrésistible, et je lutte pour ne pas perdre pied.Je jette un coup d'œil furtif par-dessus son épaule et aperçois une silhouette féminine enroulée dans les draps sur le canapé. La blonde.

— Bonne nuit, alors, dis-je rapidement, me raclant la gorge, essayant de dissimuler mon embarras.

Christian acquiesce, toujours avec ce petit sourire énigmatique sur le visage.

— Bonne nuit, Selena.

Mon cœur manque un battement en entendant mon prénom glisser doucement de ses lèvres. Je me force à reculer, la tête pleine de questions que je n'ose pas poser.

Je retourne dans mon appartement, le cœur battant et l'esprit troublé. Cet homme est un mystère, et je sais déjà que je ne vais pas réussir à l'oublier si facilement.

Sombre attirance Où les histoires vivent. Découvrez maintenant