Chapitre 16 -Christian

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Les confidences de Selena ont éveillé quelque chose en moi. Pas de la pitié – je ne suis pas ce genre d'homme. Mais voir cette force brisée en elle, la douleur qu'elle portait, ça a planté une épine quelque part dans mon esprit. Un poids que je ne peux ignorer. Jusqu'à présent, la seule personne pour qui j'avais ressenti le besoin de protéger était ma mère. Mais maintenant, c'est Selena qui provoque cette même impulsion, une volonté brutale de tout anéantir pour qu'elle soit en sécurité.

Je la regarde dormir paisiblement, le visage détendu, comme si le poids de sa douleur s'était temporairement envolé. Cette fois, ce que je ressens n'a rien de charnel. C'est autre chose, quelque chose de plus fort, de plus doux.

Est-ce de l'amour ?

Le mot se glisse dans mon esprit, et je le rejette immédiatement. Pas encore. Pas ça. Mais ce qui est certain, c'est que je la veux à mes côtés, et je détruirai quiconque essaiera de la blesser.

Je me lève doucement, évitant de la réveiller, et quitte l'appartement. J'ai besoin de me vider l'esprit. Trop de choses m'ont déplu ce soir, et chacune d'elles résonne comme une gifle. À commencer par ces hommes au club. Ils ont osé poser les yeux sur elle, la toucher. Ils ont été trop proches, et ça suffit à les condamner.Dehors, l'air frais de la nuit m'apaise légèrement, mais l'agitation en moi est trop forte. Une vendetta doit être menée. Il n'y a aucune place pour la pitié.

J'avais déjà chargé Liam de me fournir les cassettes vidéos du club. Lui et moi avons nos désaccords, mais il sait quand il doit livrer sans poser de questions.Chez moi, je transfère rapidement les vidéos sur mon ordinateur. Mon logiciel de reconnaissance faciale se met immédiatement au travail. Il est synchronisé avec plusieurs bases de données, y compris celle du FBI.

Les gens croient que le FBI est infaillible. Ils se trompent. Avec les bons accès et une discrétion suffisante, tout devient possible.

Je passe chaque visage au crible, repérant un à un ceux qui ont interagi avec Selena. Le logiciel fouille les bases de données internes, me donnant des informations détaillées sur leurs identités : adresses, états civils, et si par chance, ils vivent seuls.

La liste des cibles :

En quelques minutes, sept noms apparaissent.

1. Brent Collins – 37 ans, divorcé, vit seul.
2. Marcus Devlin – 29 ans, sans famille proche.
3. Ethan Price – 42 ans, célibataire.
4. Darren Quinn – 34 ans, aucune attache connue.
5. Owen Bishop – 31 ans, seul après une récente rupture.
6. Scott Willis – 45 ans, aucun enfant ni compagne.
7. Rick Larson – 38 ans, veuf, vit seul dans un appartement isolé.

Je me prépare minutieusement. Mon équipement est simple : une arme de poing avec silencieux, un couteau pour les moments plus intimes, et une paire de gants en latex. Pas d'empreintes. Pas d'erreurs. Chaque détail compte.

La première cible est Brent Collins. Je le surprends chez lui, en train de boire une bière devant la télévision. Il n'a même pas le temps de comprendre ce qui lui arrive. Un coup sec à la tempe avec le manche du couteau, et il s'effondre. J'achève le travail d'un coup précis à la gorge.Ensuite vient Marcus Devlin. Je coupe l'électricité de son immeuble et entre par la porte arrière. Il se débat, mais je lui enfonce la lame dans le cœur, rapidement, efficacement. Pas de bruit.

Chaque cible est une mission en soi. Je fais preuve d'une précision froide, m'assurant que personne ne me remarque, que chaque mouvement est parfait. Ethan, Darren, Owen, Scott... Tous subissent le même sort, un à un, chaque meurtre soigneusement orchestré. Pas de témoins. Pas de traces.

Je nettoie le sang à chaque fois, détruisant toute preuve pouvant me relier à ces crimes. Chaque mort est un rappel : on ne touche pas à ce qui m'appartient.La dernière cible, Rick Larson, vit dans une maison isolée. C'est le plus facile à atteindre. Après l'avoir surpris, je termine son existence sans hésitation. Je me lave rapidement dans sa salle de bain, éliminant toute trace de sang sur moi, puis je sors dans la nuit noire, laissant son cadavre refroidir.

Le monde est calme, mais moi, je me sens léger. Le poids de la colère s'est dissipé.Il est presque l'aube quand j'arrive enfin chez moi. Je m'allonge sur le lit, regardant le plafond, mais mes pensées s'agitent encore. Un dernier nom trotte dans ma tête. Kai.

Lui aussi a approché Selena, de la pire façon possible. Il l'a brisée. Il mérite de disparaître. Ce serait si facile. Un accident bien orchestré, et il n'en resterait rien.

Mais alors, je pense à Selena. Et à ce que cela lui ferait. Si elle découvrait la vérité, si elle savait que je suis derrière la disparition de Kai...

Cette pensée me dégoûte. Non pas parce que j'ai peur de tuer Kai. Mais parce que devenir une source de douleur pour elle est une ligne que je ne franchirai jamais.

Je ferme les yeux, la décision se cristallisant en moi. Il vivra. Pas parce qu'il le mérite, mais parce que je ne détruirai jamais ce qui compte pour Selena.

Mais s'il ose jamais revenir dans sa vie, il n'aura pas une seconde chance.

Je souris légèrement, apaisé par ma décision. Kai vit. Mais pour combien de temps encore, cela dépendra entièrement de lui.

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