J'avais cheminé - Qui m'âme ?

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(Si vous souhaitez une analyse d'un de vos écrits semblable à celle ci, contactez moi ici ou sur mon Babillard !) 

Dans ce chapitre, je fais l'analyse du chapitre le doute (premier chapitre) de Qui m'âme ? écrit par @oniankitan-morty (compte récent sur Wattpad). 

Ce livre au titre original raconte l'histoire d'un parricide qui a été incarcéré vingt ans et qui apprend qu'il a un cancer. Comme l'histoire semble à rebondissements, je vous conseille d'autant plus de la lire avant l'analyse. 

Même si je n'analyse pas les covers (ni les titres, ni les résumés), je dois admettre que celle ci est réussie : trois couleurs (blanc, rouge, noir), et une composition bien réalisée, où tout converge vers le personnage. 

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Stylistiquement, le texte traduit les "doutes", comme dit le titre du chapitre, de Mara, le protagoniste. L'image même du couloir traduit l'errance, l'égarement (voir mon poème dans "le parfum de l'eau" : composition), et c'est ainsi que s'ouvre le texte. La situation est celle-ci : Mara, le personnage ex prisonnier, erre dans le couloir de l'hôpital et est reçu par le médecin, qui lui annonce une maladie mortelle. Un cancer du pancréas en phase II, c'est particulièrement grave. Mais ce qui est à retenir outre la situation en elle-même et l'atmosphère angoissante, c'est la façon dont il l'annonce, et dont Mara le reçoit. Il y a des rebondissements, mais ils sont assez contre intuitifs, contrairement aux formes des persos féminins dans les histoires clichées de Wattpad, l'histoire n'a pas les formes "là où il faut", et c'est ce qui fait son originalité. Le texte manque parfois de ponctuation, ce que je trouve un peu maladroit mais qui peut aussi témoigner de l'angoisse, du souffle coupé. 

Une atmosphère angoissante et confuse 

Dans le texte, la narration est double, et passe sans transition du "je" au "il". C'est d'après l'auteur un élément clef de l'intrigue. On peut donc supposer un dédoublement, ou une forme de recul, comme si le personnage s'objectivait, mais en attendant, on a cette impression confuse et mystérieuse. La narration à la première personne est évidemment de la focalisation interne, par exemple, le personnage "suppose" quelque chose, on a donc ses pensées, et il juge le sourire du médecin hypocrite. La troisième, à l'inverse, relève de la focalisation externe : Mara met les mains dans les poches "comme pour cacher le fait que ses mains tremblaient" (au passage, je trouve que "le tremblement de ses mains" est une formulation plus fluide). Donc le narrateur externe n'a pas accès aux pensées de Mara.

Le jugement de Dieu ou le couloir de la mort sont des éléments de la fatalité qui semble peser : Mara se sait foutu, c'est un ex prisonnier après tout (et il s'agit peut être d'une histoire sur la rédemption, un peu comme Jean Valjean, même si ce dernier était presque innocent et n'avait que volé alors qu'il avait faim et tenté de s'évader). C'est donc un personnage qui n'espère pas. Son pas est qualifié de "frêle" et il a "cheminé des couloirs", ces emplois sont assez poétiques à mes yeux. Le personnage est "tétanisé par la peur", et les longues phrases donnent l'impression d'une apnée, voire d'une noyade psychologique. 

Le début du texte évoque le couloir. Le personnage de Mara a vu de nombreux couloirs, mais aucun ne l'angoisse autant que celui qu'il traverse en ce moment (même plus que celui de la mort, confusion entre sens littéral et croyance, ce qui rend, une fois encore, le texte poétique). 

Inversion des valeurs 

"inversion des valeurs" est un terme nietzschéen, mais ce n'est pas forcément dans ce sens que je l'emploie, ce n'est pas une allusion à ce philosophe peu compréhensible. (je me suis cassé les dents en prépa !). 

Le comportement du médecin est expéditif, il va droit au but (il a une réunion, donc pas le temps) et manque de tact ou de finesse. Narrativement, c'est une façon d'aller à l'essentiel, même si je doute qu'un vrai médecin annonce les choses de cette manière. Le narrateur sait qu'il n'est pas apprécié, mais il remercie tout de même le médecin pour la place assise. 

Et là, le médecin lui annonce deux nouvelles, une mauvaise (son cancer) et une bonne (un bienfaiteur anonyme lui finance tous ses soins). Dans ce roman contre-intuitif, la "fatalité" lui fait se dire que tant pis pour le cancer, mais c'est la bonne qui va le bouleverser. A tel point qu'il ignore si c'est une "malédiction" ou une "bénédiction", à nouveau un lexique spirituel, qui ajoute à sa confusion. 

Le début est rempli d'étrangeté, de choses contre intuitives : il se sent seul au milieu de la foule, (c'est davantage de l'isolement que de la solitude), est ébranlé par une étrange nouvelle qui devrait le soulager, et le protagoniste est le "méchant" (dans le sens "classique" et factuel) alors que le personnage mystérieux qui a tu son nom est le gentil. Ainsi, ce serait comme un polar inversé où l'on cherche un mystérieux bienfaiteur.

Mais la raison de fond, on la connaît : le protagoniste n'a jamais reçu de gentils gestes de sa vie, et est donc bouleversé quand on lui offre la lune. (Bien sûr, la vie humaine a une valeur infinie, mais concrètement payer une prise en charge totale d'un cancer en phase II, c'est énorme). Ce qui est profondément pathétique (=triste, éveillant la pitié).Car Mara n'a pas l'air d'être un sale type en dépit de ce qu'il a fait.

A noter que le premier chapitre nous accompagne directement dans l'action, avec sa fin "à suspense".

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Merci @oniankitan-morty pour ce moment de lecture. 



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