Chapitre 32

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Dans la peau de Karim:

Nous voilà chez le père de Ramatoulaye entrain de lui offrir tout notre soutien et de lui présenter nos condoléances. C'est dure de perdre un proche personne ne peut ressentir la douleur plus que lui , elle a été le fruit de son amour, elle était le portrait craché de sa défunte mère , elle lui rappellait la femme qu'il a aimé de tout son âme, elle était sa fille chérie , sa seule et unique fille , celle qu'il avait choyé, celle qu'il avait chéri, celle qu'il aimait malgré toutes ses défauts, la seule qu'il pardonnait ses erreurs et essayait de la guider.
La vie est vraiment éphémère et injuste dés fois, Ramatoulaye a été injuste envers son père qui a toujours été lá pour elle , elle a été injuste envers sa fille et moi je suis injuste envers moi-même puis que je crois toujours que tout est de ma faute et pourtant sa belle mère était dans la maison le jour de son suicide. Je la comprends, je connais ce sentiment quand tu te sens isoler non lorsque la société t'isole. Lorsque tu te sens inutile, lorsque tu ne cesses de te répéter des mots , des phrases qui ont fini par te rendre insensible.
Père Souleymane était inconsolable, mon père essayait de le calmer. Babacar était présent , je l'ai obligé de venir . Je veux qu'il la pardonne pour au moins le repos de son âme.

Père Souleymane: ma fille est morte Karim, pourquoi elle ? Ma seule raison de vivre. Je priais chaque jour pour quitter ce monde avant elle , pourqu'Allah apaise son cœur dit-il

Moi: je suis désolé tonton

Mon père : calme toi Souleymane, toudeul Yallah ( aie foi en Allah) . C'est dure mais c'est la volonté divine.

L'imam hôche la tête.

Du côté des femmes , c'était des discussions, des rigolades. Elles ont oublié la raison de leur présence. Certaines parlent de modes et d'autres parlent sur la vie des gens oubliant qu'elles sont à un enterrement, qu'elles commettent un péché en faisant de la médisance et oublient que la mort ne prévient pas.
Elles étaient encouragées par la belle mère de Ramatoulaye, je ne supporte pas de la voir rigoler de l'autre côté et venir se jouer à l'hypocrite devant nous. Dire qu'elle pleurait à chaude larmes hier , seigneur quelle comédienne !
Ma femme n'a pas duré, elle a présenté ses condoléances et est partie . Dire que je me suis emporté avant-hier, j'ai touché un côté sensible dans ma vie. Je voulais tout partager avec elle ce soir là mais je me suis ressaisis et bonne femme qu'elle est , elle ne m'a pas brusqué et je sais qu'elle ne l'a pas oublié.

Moi: je sais que ce n'est pas le moment tonton mais nous aurons une discussion sérieuse bientôt in cha Allah.

Lui: in cha Allah

Moi: je rentre mais je reviendrai vous voir mon oncle.

Lui: á bientôt et merci pour le soutien mon fils.

J'hoche la tête.
Babacar dit au revoir et me suit.

Babacar: je ne crois toujours pas qu'elle s'est suicidée.

Moi: moi non plus et je n'allais jamais lire ses lettres si Dieynaba ne m'avait pas forcé. Je me dis tout le temps que si je l'avais lu tôt peut-être qu'elle serait en vie.

Babacar: arrête de te morfondre.

Moi:...

Babacar: pourquoi nos vies sont si compliquées ?

Moi:...

Babacar: Quand j'entends quelqu'un dire que l'argent fait le bonheur ça me fait rire. Regarde nous , nous sommes nés avec une cuillère en or dans la bouche et nous avons grandi dans un environnement toxique. Aïda et moi avons un père violent qui n'hésitait pas à frapper notre mère devant nous , Aïda en est devenue faible pour ne pas dire folle . Il faut qu'elle voit son psychologue pour être normale. J'étais renfermé et j'avais trop de haine. Toi tu étais dépendant de la drogue .

La soumise du milliardaire Où les histoires vivent. Découvrez maintenant