Fake lover

Chapitre 27: le poids du silence

———MASON———

Je la regardais, assise en face de moi, les mains posées sur la table. Ses yeux brillaient d'une lueur tranquille, mais je savais qu'au fond, elle portait encore des fardeaux invisibles. Les silences entre nous étaient lourds, mais dans un sens apaisant. Ils n'étaient pas l'absence de mots, mais plutôt le prélude à une nouvelle compréhension. Nous étions dans ce café, un endroit ordinaire, mais pour moi, c'était l'un de ces moments qui restaient gravés dans la mémoire.

Elle sourit, et je fus frappé par l'éclat de son visage. Ce sourire... Il avait cette puissance subtile de tout éclairer autour de lui. Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu une telle expression sur ses lèvres. J'avais tellement envie de m'accrocher à ce moment, de ne plus jamais laisser les choses nous séparer.

— On vit, Mason. On vit. On continue à se découvrir, à partager, à avancer. Ensemble, dit-elle avec cette voix douce mais ferme, comme si chaque mot était une promesse silencieuse.

Je lui rendis son sourire, sentant la chaleur envahir mon corps. C'était tout ce que j'avais toujours voulu : l'avoir à mes côtés, à nouveau. Pas juste physiquement, mais émotionnellement, dans l'authenticité de notre relation. La route n'était pas simple, mais je n'avais plus peur. Pas avec elle.

Elle continua, la voix basse mais déterminée : "L'avenir me semble infiniment possible." C'était tout ce que j'avais toujours espéré entendre. Pour la première fois depuis longtemps, je croyais en nous. Pas dans l'idée que tout serait parfait, mais dans celle que nous avions encore la capacité de nous reconstruire. Et c'était déjà un immense pas.

Le café était calme, bien trop calme en comparaison à ce que je ressentais à l'intérieur. Chaque gorgée de café m'ancrant un peu plus dans cette réalité nouvelle. Les bruits du monde semblaient s'éloigner, et tout ce qui comptait, c'était nous deux, là, ensemble.

Puis elle brisa un silence de plus, en me proposant, tout naturellement : "On devrait peut-être partir quelques jours." Sa voix était douce, mais je pouvais y lire un appel à l'évasion. Ce n'était pas fuir, mais se donner un peu d'air, à l'abri des jugements et des attentes. Et pourtant, je savais qu'elle avait raison. Ce voyage serait bien plus qu'une simple pause. Ce serait une chance de nous retrouver. De nous offrir, à nouveau, la possibilité de nous connaître autrement.

— Oui, ça pourrait être une bonne idée. Mais, où est-ce qu'on irait ? demanda-t-elle, intriguée.

Je pris un moment pour réfléchir, les images de paysages lointains défilant dans mon esprit. J'avais besoin de calme, d'un endroit où tout serait plus simple. Où nous pourrions être seuls, loin des distractions du monde.

— Peut-être un petit village en dehors de la ville... ou au bord de la mer. Peu importe, tant qu'on est ensemble, répondis-je.

Ses yeux brillèrent de compréhension. Il n'y avait pas de doute. C'était exactement ce dont nous avions besoin, un endroit où le bruit du monde serait étouffé par le bruit des vagues, un endroit où nous pourrions, enfin, respirer.

Nous payâmes notre note, et en sortant du café, l'air frais de la nuit nous enveloppa. Il y avait quelque chose de calme dans la nuit, presque irréel. Pourtant, en moi, la certitude était là : cette fois, je ne la laisserai pas s'échapper. Nous avancions ensemble.

Devant l'hôtel, je m'arrêtai un instant, me tournant vers elle, les mots me venant naturellement. J'avais besoin de lui dire, de lui rappeler ce que je ressentais.

— Bella, je veux que tu saches que je ne vais pas te décevoir. Je vais me battre. Pour nous.

Elle se tourna vers moi, ses yeux me transperçant comme un rayon de vérité. Je voyais dans son regard toute la peine, tout le doute qu'elle avait traversés. Et pourtant, au fond, une confiance renaissait, timide, mais là.