Impuissants

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<< Tu incarnes tout ce que je déteste et pourtant je n'arrive pas à te détester ... >>




















        CHAPITRE 18 : Impuissants













Pov : Assane

Ne pouvoir rien faire pour sauver une personne qui nous est chère , est la pire des situations .

À chaque fois que je regarde Salma . J'ai l'impression que toute cette force et ce pouvoir que je revendique n'est qu'une farce . Un spectacle monté de toute pièce . Mais surtout je ressens une rage indescriptible. Un feu s'allume au fin fond mon âme . Et je ne sais pas si c'est le sentiment de culpabilité de n'avoir pas pu la protéger qui ravive ce feu ou alors si c'est la haine de ceux qui lui ont fait ça .

Qu'est ce qui m'empêche d'en finir une bonne fois ? J'ai bien déjà abattu l'homme alors qu'en est il de celle qui reste et qui respire dans mes locaux ? La principale coupable de ce drame ? Ne suffirai-t-il juste pas d'appuyer sur la gâchette pour qu'elle disparaisse à jamais ? Alors qu'est ce qui m'en empêche tant ?

Je ne suis pas quelqu'un qui laisse place à autre chose qu'à la haine dans ma vie . Alors tôt ou tard je la tuerais . Je le sais .

Je suis impuissant face à la situation de ma sœur.  Donc la seule chose que je fais pendant que je viens la voir , c'est me poser sur ce fauteuil pour l'observer.  Je ne veux pas me l'admettre mais il m'arrive d'espérer la voir enfin bouger et ouvrir les yeux . Mais plus le temps passe et plus je me dis que cela ne risque pas d'arriver. 

Elle est devenue complètement pâle. On aurait dit un corps sans vie . Que doit elle penser mes de moi en ce moment ? J'ai manqué à mon devoir de grand frère , j'en suis conscient et ça me tabasse d'avouer que ça me tue de l'intérieur . Et si elle m'en voulait pendant son sommeil de ne pas l'avoir protégé ?

Même si elle m'en voulait à mort , je sais qu'elle ne le montrera jamais. Nous ne sommes pas une famille qui montre nos sentiments.  D'ailleurs nous ne savons même pas les exprimer.  Alors nous arrivons juste à nous comprendre à travers des regards . Et notre fraternité parle à travers nos actes . Mais jamais de mots ... du moins affectifs.

Je décide enfin de me lever avant que mon cerveau ne rumine plus encore sous le bip incessant de cette machine . Je m'approche du lit une dernière fois . Et je réalise pourquoi je tiens tant à m'asseoir sur ce fauteuil à l'écart quand j'entre dans cette chambre . Car il suffit que je la vois de plus près pour que la colère domine tout mon être. Alors je me dirige vers la porte et je quitte cette chambre.

Automatiquement ma main à retrouvé mon arme que j'avais mis à l'arrière de mon pantalon. Quand la haine monte , alors il n'y a plus de place pour la réflexion.  Non !

J'emprunte ces couloirs habituelles . Dans le noir . J'apercevais sa porte au loin et j'étais tellement pressé d'y arriver . Plus je m'approche et plus je me rends compte que peut être elle n'avait jamais été hors de ma tête.  Elle était bien dans un coin de celle ci . Son visage se matérialise dans mon cerveau bien avant que je ne la vois en réalité.

Quelques pas de plus me mènent devant sa porte . Je tourne ce loquet rapidement et la porte s'ouvre.  Une fois chose faite , la chambre se dessine dans mon champ de vision , je la vois posée sur le côté de son lit . Elle venait de cacher quelque chose derrière elle tout en se tournant vers moi . Son visage montrait une peur inéluctable . Elle respirait fortement.  La lumière de la salle de bain me permettais de bien l'apercevoir dans le noir cette chambre. 

Marly Mbaye : Au sein de la MafiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant