Chapitre 8.

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Lana | Colorado, octobre 2022

- Ça fait des heures qu'elle est inconsciente !

- Désolé, je ne peux pas faire plus. Elle est très faible, mais elle devrait bientôt se réveiller, je vous l'assure !

Jace ?

C'est sa voix que je crois entendre. Je tente de lui répondre, mais aucun son ne sort. Mes yeux peinent à s'ouvrir. L'effort me demande une force improbable et mes paupières me paraissent vraiment lourdes.

Prise de panique, j'essaye de bouger, mais je ne sens ni mes jambes ni mes mains. Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Je tente à nouveau d'ouvrir les yeux, plus doucement cette fois. Ma vue est floue, m'obligeant à cligner plusieurs fois. Peu à peu, je parviens à distinguer des formes.

Je suis dans une grande chambre aux murs noirs. La faible luminosité est apaisante. J'entends une sorte de bip constant, proche de ma tête. Sur ma droite, Jace discute avec un homme en tenue blanche.

- Ja... Jace ? dis-je faiblement, ma gorge trop irritée pour parler plus fort.

Il se retourne subitement.

- Elle se réveille ! crie-t-il en accourant vers moi, suivi de l'homme en blanc. Lana ! Tu nous as fait tellement peur !

Il attrape ma main et je lis dans ses yeux du soulagement.

- Je ne sens plus rien, Jace, dis-je, affolée. Qu'est-ce qu'il se passe ?

- C'est tout à fait normal, mademoiselle, me rassure l'homme en blanc.

Je le regarde avec un air interrogateur.

- Je m'excuse, reprend-il en tirant sur sa blouse, je suis le Docteur Martinez. Je vous ai mise sous analgésique, c'est normal que vous ne ressentiez rien pour l'instant. Ce traitement vous évite toute douleur.

Mes souvenirs me reviennent de plein fouet. Le couteau dans la main, ma cuisse entaillée et les coups au visage. L'expression de cet homme qui m'a torturée pendant des heures. Mes yeux se perlent de larmes, pendant que Jace me fixe avec impuissance.

Quelqu'un d'autre entre dans la pièce et nous tournons la tête dans sa direction. C'est Éros. Il s'avance et se positionne derrière Jace sans jamais me lancer un regard.

- Comment va-t-elle ? demande-t-il au médecin.

- Elle est encore très fragile. J'ai fait des pansements à ses blessures. Celle sur sa jambe devrait cicatriser rapidement, en revanche celle de sa main devrait mettre un peu plus de temps. Par chance, elle en retrouvera une totale motricité. Cette jeune fille va devoir se reposer pendant quelques jours avant de pouvoir reprendre une activité normale. Ses blessures mettront deux à trois semaines à réellement bien cicatriser.

Éros acquiesce, puis ils se dirigent tous les deux vers la sortie.

- Je te laisse te reposer, Lana, me dit Jace en me faisant un bisou sur la joue avant de quitter la pièce à son tour.

Jace, ne me laisse pas seule.

J'ai envie de crier, de le supplier de rester avec moi, mais les sons meurent étouffés dans ma gorge meurtrie. À tout instant, ces gens peuvent revenir, m'enfermer à nouveau dans une cellule et me torturer. Qui sont-ils et que me veulent-ils ? Pourquoi moi ? Je ne sais rien sur leur Sidéris. Comment Jace et Éros ont fait pour me retrouver ?

Ma tête me fait terriblement mal à cause de toutes ces questions. Je ferme les yeux et rejoins rapidement les bras de Morphée.

Je me réveille avec une envie d'aller aux toilettes. Derrière les volets à moitié fermés, la nuit est tombée. Je ne sais pas combien de temps j'ai dormi, mais je suis maintenant capable de sentir mes jambes et mes mains. Je crois apercevoir une deuxième porte dans ma chambre, qui doit sûrement mener à une salle de bains et, je l'espère, à des toilettes.

Sidéris T1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant