25: Always, remember?

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| Stand by me ; Ben E King |

* * *

La suite des évènements est trouble.

Je me souviens de lumière, de beaucoup de lumière. D'une forte émotion, d'étreintes, d''embrassades, de mots chuchotés à l'oreille :

« Ce n'est pas grave / tu es la meilleure pour nous / tu aurais dû gagner / je suis sûre que les votes sont trafiqués / bois un peu d'eau on dirait que tu vas t'écrouler / ça va ?/ tu te sens bien/ viens, viens dans mes bras, tout iras mieux / ce n'est pas la fin »

Je me rappelle avoir été entrainée or de la salle, mise dans une voiture. Je me rappelle avoir grimpé des marches, m'être assise sur un canapé, avoir bu de la bière. Je me souviens m'être couverte les oreilles parce que la musique était trop forte -mais qui a décidé de faire une fête ?- -puis une petite voix m'a chuchoté que c'était moi-, je me suis levée, j'ai murmuré quelques excuses et je me suis engouffrée dans ma chambre.

J'ai arraché ma robe de mon corps endoloris -je le regretterais plus tard, c'est une certitude- jeté mes talons hauts dans un coin de la pièce, ai enfilé un short et un t-shirt, ai ouvert la baie vitrée, prit une couverture, et je me suis assise sur le balcon.

C'est maintenant, alors que j'observe les lumières de la ville, que j'écoute les bruits qui caractérisent New-York, que je reprends mes esprits.

J'ai perdu.

Demain, je devrais appeler l'Université pour m'inscrire à la rentrée ; peut-être dans une autre filaire, c'est même sûr. J'ai fait mon temps avec le droit, et ce n'est pas mon truc. Pourquoi pas du journalisme ? De la psychologie ?

J'ai encore quelques temps pour y réfléchir.

J'ai perdu.

Je vais devoir partir d'ici. Quitter Luke.

Pourquoi ne pas partir dans une Université en Californie ? Ça va être trop dur de rester dans cette ville, me rappeler sans cesse mon échec, la déception que j'ai lue dans les yeux de mes proches...

Des bruits de pas me sortent de mes pensées. Quelqu'un s'installe à mes côtés. Je tourne légèrement la tête, et ouvre la bouche d'étonnement devant ma mère.

« Mère ? Comment m'as-tu trouvé ?

-C'est ton frère qui m'a guidé. Je voulais passer te voir avant de retourner à l'hôtel. »

Je lève les yeux, et ricane.

« Qu'est-ce que tu es venue me dire, au juste ? Que j'ai été pitoyable ? Que tu avais raison, une fois de plus ? Que je ne suis pas faîte pour ça, que j'aurai dû t'écouter, que j'ai fichu ma vie en l'air ? »

Elle me coupe brusquement :

« Non, pas du tout. Au contraire, je suis venue te dire que TU avais raison. »

J'écarquille les yeux.

«...quoi... ?

-Je suis tellement désolée...si tu savais....ça a été un véritable déclic quand tu es partie de la maison. J'ai trouvé ton père tellement cruel avec toi...tu m'as parue tellement...heureuse sur scène....les jours ont passés, et je me suis rendue compte que j'étais complètement aveugle. Alors, j'ai demandé le divorce à ton père, et j'ai décidée d'être présente ce soir. »

Il y a trop d'informations d'un coup.

Scène, aveugle, divorce ?

« Mon Dieu, mère...

A L W A Y SOù les histoires vivent. Découvrez maintenant