~ 19 ~ Il fait toujours beau au dessus des nuages

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Cette OS est une façon pour moi de rendre hommage à une des personnes les plus importantes de ma vie, alors il est normal qu'il y ait certaines références qui n'ont rien à voir avec l'univers du Labyrinthe. En vous souhaitant une bonne lecture.

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Mort.
Voilà ce que tu es maintenant. Mort.
Tu. Es. Mort.
Je ne fais que me le répéter, mais cela sonne beaucoup trop faux dans ma tête. C'est pas possible. Pas toi. Pas l'amour de ma vie. Pas ma raison de vivre. Pas celui pour qui j'aurais donné ma vie sans hésiter une seule seconde.
Non.
Ce n'est définitivement pas possible. Je ne veux pas croire à ça.
Non.
Jamais.
Et pourtant, je me souviendrai de ce jour, de ce moment où je l'ai appris, toute ma putain de vie. Le 22 janvier 2025, cette date gravée à jamais dans ma tête, dans mon cœur à présent vide de toute émotion. Vide de toi.

Quelle pouvait être la probabilité pour que le garçon de 21 ans décédé d'un terrible accident de voiture dont parlaient les journaux cela soit toi ? Hein ? Laquelle, putain ?

La vie, c'est vraiment de la merde. Quand ta cousine m'a confirmé que cela était bien toi, qu'il n'y avait plus de doute, j'ai hurlé de douleur. J'ai hurlé à m'en décrocher les cordes vocales tellement la douleur était forte. À ce moment précis, j'ai cru mourir, j'ai cru que l'on venait de m'arracher le cœur à mains nues. Parce que je peux t'assurer d'une chose : si, les quelques secondes avant ta mort officielle, un ange serait passer me voir et m'aurait demandé d'échanger ma vie contre la tienne, sache que je n'aurais pas hésité un millième de seconde pour te la donner. Tu étais tout pour moi. "Plus que ma propre vie", c'est là que cette phrase que je répétais sans cesse a pris tout son sens. Je n'ai jamais aimé et n'aimerais jamais quelqu'un comme toi je t'ai aimé, c'est indéniable.

Le jour de ton enterrement, le samedi 25 janvier 2025, restera à tous jamais gravé dans ma mémoire, c'est là que je t'ai vu pour la dernière fois, là que j'ai du te dire officiellement au revoir. Sans aucun doute un des pires jours de ma vie.

Je revois encore et encore ton corps allongé dans ce cercueil. Tu étais si beau dans ton costume noir, tes cheveux coiffés comme tu aimais tant, tes yeux fermés sous tes lunettes noires et, enfin, ta peau blanche comme neige. Tu m'avais l'air si paisible. Cette musique de Pearl Harbor passant en fond, je ne pouvais détacher mes yeux de toi, je ne voulais pas te lâcher, je voulais te garder auprès de moi jusqu'à la fin de ma vie. Si ton père ne m'avait pas pris dans ses bras à ce moment-là, je me serais surement effondré à nouveau. Quand le moment de te dire au revoir est arrivé, qu'ils ont fermé et scellé ton cercueil, j'ai ressenti un vide si grand que même la douleur avait disparu sur le moment. J'étais là sans être la, je ne voulais pas réaliser que tu étais définitivement partie, que je ne te reverrais plus. Je ne l'ai toujours pas réalisé d'ailleurs, le déni fait un travail parfait.
En sortant de la pièce, j'ai touché pour une des dernières fois ton écrin en bois en te disant mot pour mot : "au revoir mon amour", heureusement que je ne l'ai pas dit à voix haute, parce que ma voix se serait brisée en même temps que tout mon être ne l'a fait.

La cérémonie de ton enterrement me semble bien floue. Elle m'a paru durer des heures comme à peine quelques minutes. Je voulais que tout cela se termine, mais en même temps pas. Tout se mélangeait dans ma tête, un trop plein de sentiments beaucoup trop contradictoires. L'amour, la tristesse, la douleur, la colère. Mes larmes ne cessaient de couler, je n'avais pas la force de les arrêter. J'étais assis sur ce banc, mon regard fixé sur ta photo encadrée reposant sur ton cercueil. Tu étais habillé d'une de tes chemises blanches, les mains croisées sur les hanches, le sourire jusqu'aux oreilles, beau comme un dieu. Je ne pouvais détacher mes yeux de ce toi si heureux et épanoui.

Tu étais mon pilier, ma raison de me lever tous les matins même si ça n'allait pas, parce que tant que tu faisais partie de ce monde, tout ne pouvait qu'aller, mais maintenant que tu n'es plus là, je ne fais que survivre. Je suis là sans être là, j'ai un mélange d'émotions dans ma tête sur lequel je n'arrive pas à mettre de mots. Une des seules choses que je peux admettre avec certitude, c'est que j'ai un vide constant qui m'habite. J'ai l'impression d'avoir un trou noir sans fond à la place de mon cœur, de mes organes. La colère me ronge de l'intérieur, j'en veux au monde entier que le ciel t'ait pris avec lui aussi tôt. Je suis en permanence à la recherche d'un coupable. J'en suis venu à aller à l'endroit même où tu as perdu la vie pour essayer de comprendre, mais mes questions continuent à rester en suspens, je n'ai toujours pas d'explication et cela me rend totalement fou. Accepter ta mort est, à l'heure actuelle, une chose qui me parait invraisemblable. Je ne peux tout simplement pas, c'est au-dessus de mes forces, cela me ferait beaucoup trop de mal de le faire.

Quand ça ne va vraiment pas, quand le silence devient trop fort et la solitude trop grande, une des seules choses qui peut m'apaiser, c'est d'écouter en boucle le son de ta voix parmi tous les vocaux et toutes les vidéos que j'ai pu récupérer de toi. J'en ai carrément fait un podcast.

Une autre chose qui peut me calmer totalement et qui peut paraitre un peu étonnante pour certains, mais pourtant c'est mon seul véritable remède, et c'est d'aller sur ta tombe. Poser ma main sur la pierre froide et te parler me procure un bien-être fou, je me sens apaisé, proche de toi. Si cela ne tenait qu'à moi, je pourrais passer des heures auprès de toi à bavarder de tout et de rien en imaginant parfaitement chacune de tes réponses comme chacune de tes réactions. C'est simple, c'est les seules rares moments où la douleur disparait, où tout me semble paisible, comme si tout cela n'avait été qu'un terrible cauchemar. Mais quand le moment de devoir te quitter arrive, la boule dans ma poitrine revient en force et je n'ai qu'une envie, m'effondrer à nouveau. Pourtant, il faut que je reste fort, je n'ai pas le choix, j'aimerais l'avoir justement, mais ce serait vraiment égoïste de ma part si je venais réellement à faire tout ce qui me passe par la tête. Il faut que je remonte la pente pour vivre la vie que tu n'as pas eu, toi, la chance de vivre. Il faut que je le fasse pour ma famille, mes amis. Il faut que je réalise mes rêves, que je me donne une nouvelle raison de vivre. Je dois le faire pour toi alors même que ma vie c'était toi.

Et puis je me dis que malgré tout, il me reste les souvenirs. Je serais parfaitement incapable d'en choisir un en particulier si on venait à me le demander, parce que, durant toutes ces années avec toi, il n'y a pas eu un moment qui en a surpassé un autre. En effet, chaque seconde passée avec toi était particulièrement unique, exceptionnelle. J'étais heureux en permanence. Je m'illuminai dès que j'étais près de toi. Je me sentais si bien, si léger, en sécurité, comme sur un nuage. Un bien-être constant qui ne s'atténuait jamais. Nous étions comme le yin et le yang, on se complétait parfaitement et je trouvais ça si beau et si doux à la fois.

J'essaie constamment de me remémorer tout ce qui a fait de toi et moi un nous, un tous.

Mes mains sur ta peau si douce, ce picotement si familier et mon estomac qui se retourne à chaque fois que mes lèvres caressent les tiennes, nos regards pleins d'envie et de désir, mon rire mélangé au tien, l'extase, l'amour inconditionnel, ton odeur enivrante, tes bras si réconfortants, ces moments si doux au réveil enlacés à ne faire qu'un, tes caresses, nos bisous esquimaux, nos chamailleries, tes blagues pourries mais toujours drôles, tes têtes bizarres sur presque chacune de nos photos, nos cheveux en bataille et nos corps en sueur après l'acte, la béatitude, nos massages, nos petits sourires en coin, la musique Le jerk, la douceur, Bernadette, le réconfort, nos discussions profondes, le bien-être, les mots doux, la sérénité, les "je t'aime", tout cela est un manque constant, mais ce sont également les meilleures choses de toi, de moi, de nous finalement. Et grâce à toi, j'aurai pu connaitre tout ça, j'aurais pu connaitre le bonheur absolu. Je sais maintenant ce que cela fait d'aimer et d'être aimé, et c'est la plus belle chose au monde. Tu es la plus belle chose qui me soit arrivée dans mon monde à moi, et je ne te remercierai jamais assez pour tout ça.

Alors,

À toi mon amour,

À toi ma plus belle étoile,

À jamais et pour toujours,

Repose en paix.

Newt,

L'homme et l'amour de ta vie.

OS de NewtmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant