Part 30

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[retour Pdv ]

Tu le regarde avec les mains sur les hanches.

- Tu me fais une blague là non ?

- Pas du tout. Je ne me souviens de rien, pas même de mon prénom. Je suis désolé.

Tu fais toutes sortes de grimaces de sorte à ne pas éclater en sanglots, mais tu n'y peux rien. Il vient à côté de toi et te prend dans ses bras.

- Je ne voulais pas te faire pleurer. On a un lien de parenté ? Tu es ma sœur ?

- Bien plus que ça. Tiens regarde cette bague.

Il regarde longuement ta bague, sans vraiment comprendre.

- Je ne me rappelle pas, pourquoi !

- Ça viendra, je le crois.

- Donc je m'appelle comment ?

- Dylan O'BRIEN, tu as 23 ans, tu es américain et on est actuellement en France.

- Comment je suis arrivé ici ?

- Ah ça, c'est une longue histoire.

- D'accord. Et c'est moi qui t'as offert cette bague ? Dit-il en prenant ta main et en regardant la bague de plus près.

- Effectivement. À l'occasion de nos fiançailles.

- Oh. Il arbore un air choqué. Je suis désolé. Vraiment.

Il te serre encore plus fort, tes larmes diminuent petit à petit. La porte s'ouvre lentement, et apparaît un petit bout de femme.

- Jeune homme comment vous sentez-vous ?

- Bien, je crois.

- Il pourra sortir quand ?

- Son état psychologique le permet un peu mais son état physique, c'est toute autre chose madame. Encore deux ou trois jours ici et il pourra retourner chez lui.

- Ouais, bon je repasserais demain. Au revoir Dylan.

- Au revoir .. ton prénom m'échappe.

- [ton prénom].

- À demain [ton prénom].

Tu te retourne une dernière fois, lui adresse un sourire franc et pars.Les jours qui suivent se déroulent comme ça, tu viens le voir le soir venu, accompagné de votre fils, tu les laisse seul pour qu'ils fassent de plus ample « connaissance ». Petit à petit il se rappelle de tout, de son passé, de son présent et envisage même un futur, hum comment dire ... Prometteur ?

1 semaine plus tard chez vous ...

Papa ! Papa ! Regarde le dessin que je t'ai fais.

- C'est beau, merci beaucoup !

- Il est si beau ce petit !

Tout le monde est là pour fêter le retour de Dylan, Danny est présent, tes collègues de travail aussi. Cristobal est même de la partie. Vous gardez de bonnes relations, tuas quand-même rappeler à Dylan que l'enfant que tu portes et de lui, cependant il ne lui en veut pas pour autant. Étrange.

[... ]

Le lendemain même tu te rends sur la tombe de tes parents, ils sont enterré ensemble, telle fut leur dernière volonté. Tu te recueille, quand une voix d'homme se fait entendre pas loin de toi :

- Oui, monsieur et madame [nom de famille], dit-il, étaient des braves et honnêtes gens, qui n'ont jamais dit une parole plus que haut que l'autre, qui ne nuisaient à personne et n'ont jamais fait de mal.

Tu croises tes mains, regardes leur tombe commune. Les larmes remplacent tout les mots qui sont restés blottis au fin fond de ton esprit. Ces larmes qui n'ont pas coulé depuis un certain temps, tant de fois où tu avais envie de pleurer, tant de fois où tu les a retenu prisonnier de tes yeux. Cela dure quinze minutes.

Il y a là sur ton chemin un sans domicile fixe, avec une petite pancarte où il y a son prénom : Jack. Tu fouille dans la poche de ton manteau et n'y trouve rien, tu emprunte donc de l'argent à Danny. Ce fait, si léger en lui-même, occasionne chez Jack un accès d'horrible tristesse. Le jour tombe lentement, un crépuscule embrumé t'agace, tu regarde la tombe et enterre ta dernière larme de jeune femme, cette larme arrachée par les saintes émotions d'un cœur pur, une de ces larmes qui, de la terre où elles tombent,rejaillissent jusque dans les cieux. Tu contemple le ciel, les nuages s'installent rapidement, et te voyant ainsi Danny s'en va t'attendre dans la voiture. Jack, reste seul, fait quelques pas et regarde Paris, où commence à briller les lumières. Ses yeux s'attachent à ce monde chic et élégant dans lequel il a toujours voulu percer.

Encore une larme. Celle-ci est la dernière en tant que [ton nom &prénom ].

Pile la fête des mères. Tu as pris une semaine de congé, pour la partager avec ta famille. Ce sont à tes hommes de préparer la maison, de décorer, d'acheter le gâteau, les petits fours, la boisson, tout. Tu te permets de te lever un peu tard : 9h,contrairement à d'habitude. Tu pars te doucher, puis tu t'apprêtes pour descendre et découvrir de quoi ils sont capables en matière d'organisation, s'ils s'en sortent. « Magnifique »

- Alors qu'en pense la patronne ?

- Elle est très satisfaite! Bon boulot les gars.

- Merci !

- Qui d'autre viendra ?

- Personne.

- Comment ça « personne » ?

- On restera entre nous ma chérie. Rien que toi, moi et Will.

- Bon, c'est d'accord.

Il te fait asseoir sur la plus grande chaise, la plus belle. L'apéritif est servi par Will, il est grand maintenant, il approche des cinq ans. Il y a un bon climat, un temps estival, tu te sens merveilleusement bien, tu prend dans tes mains leurs mains et fais la petite prière que tu appris par ton oncle, Jeb.

- Tu as des nouvelles de ta mère Dylan ?

- Pour l'instant, non.

- Et ça ne t'inquiètes pas plus que ça ?

- Mais bien-sûr ! Elle m'appellera plus tard.

Sauf qu'elle ne l'appellera jamais... Il sera toujours dans l'attente.

Vous mangez, buvez et riez. Tandis qu'à l'autre bout de la planète une âme murmure, criant son désespoir, pleure un amour perdu autrefois.Personne ne se soucie d'elle. Elle préfère hurler au fin fond de son être que de le dévoiler au monde.

Rien qu'une âme qui vagabonde dans son hôte.

Une âme de plus.



w/ Dylan O'BrienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant