Chapitre 6

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Règle n°6 : Toujours tout analyser, ne pas se laisser surprendre.

A peine m'étais-je réveillée que je courus aux toilettes, et vomis dans la cuvette. C'est ce type de réveil qu'on espère ne jamais vivre, et pourtant, ils arrivent malgré tout. Je m'assis contre le carrelage frais, et m'attachais les cheveux en chignon, histoire qu'ils ne trempent pas dans la prochaine remontée. Cette dernière ne se fit pas tarder et je me penchais de nouveau vers la cuvette. Un mal de crâne se fit sentir et je pris ma tête entre mes mains. Je finis par la poser contre le sol, espérant ainsi que l'horrible chaleur qui se propageait dans tout mon corps diminuerait. J'attendis que mon estomac fût totalement vidé de son contenu, et me levais en direction de ma chambre. J'y saisis mon portable, mon ordinateur, un livre et un plaid doux, au cas où. J'allais dans le salon, installais mes affaires avant d'aller faire mon lit, puis d'aller chercher une cuvette ainsi qu'un verre de jus de banane bien frais, et ramenai un pichet de limonade.

Je m'installais dans le canapé, prise de vertiges suite à mon agitation. Allongée, sirotant doucement mon jus de banane, la bassine posée par terre, j'allumais la télé, et choisis une de mes séries préférée. Le bruit de la sonnette me fit sursauter, et je me rendis compte que je m'étais endormie. Je regardais l'heure, dix-huit heures treize. J'ouvris la porte et découvris Taylor de l'autre côté de la porte.

- Alors, on dort encore à cette heure-ci, Miss Parfaite ? ricana-t-il.

- Qu'est-ce-que tu fais là ?

- Je suis venu t'apporter tes devoirs. Tu me fais entrer ?

Je le laissais passer, et le guidais jusqu'au salon pour qu'il s'installe le temps que je range mes affaires. L'ordinateur reprit sa place sur le bureau, le livre dans son étagère, le verre fut lavé et rangé, la limonade au frais, et le plaid plié dans un coin du canapé. Je revins voir Taylor, qui, assit sur le canapé, regardait tout autour de lui.

- T'as énormément de place ici ! remarqua-t-il.

- En effet. Veux-tu boire quelque chose ?

- Je présume que t'as pas de bière, alors du soda, peut-importe quoi. Quoi que, t'en as pas non plus, alors jus de fruit s'il-te-plait, dit-il, sarcastique.

Je m'en allais dans la cuisine, pris une bouteille de bière pour l'insolant avec un verre, ainsi qu'un verre de jus de banane pour moi, ne me sentant pas d'avaler de l'alcool dans cet état. J'emmenai aussi deux dolipranes afin de calmer mon mal de tête. Taylor sembla surprit que je revienne avec son premier choix. Je m'assis à côté de lui, et avalais mes comprimés.

- Tu sais, ça fait du bien de voir que tu peux être une humaine comme tout le monde parfois.

Il avait admis cela si bas que j'ai cru avoir rêvé. Cependant, le fait qu'il me fixait avec insistance me prouvait le contraire. Sans savoir pourquoi, je ressentis une douce chaleur m'envahir le corps. Comme si ce qu'il me disait me faisait ... plaisir ? N'importe quoi, c'est tout simplement car je suis malade.

- Je suis une humaine comme tout le monde.

- La plupart du temps, je pense que non.

Je le dévisageais, espérant qu'il continuerait.

- Pourquoi cherches-tu à être parfaite ?

- Je ne cherche rien, je suis.

- C'est bien cela qui te différencie : tu es parfaite. Et pourtant, j'ai l'impression que tu n'es pas. Tu essayes de l'être tout le temps. Et tu réussis, presque. Hier, tu l'étais moins qu'avant. Aujourd'hui, tu es en short et débardeur, malade, les cheveux ébouriffés, sous mes yeux. Jamais quelqu'un de parfait n'aurait toléré qu'on le voie dans cet état. Qu'est ce qui te pousse à jouer ce rôle de perfection, qui te ne va absolument pas ?

How to be perfectOù les histoires vivent. Découvrez maintenant