Chapitre 20

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Joyeux Noël ! 


- Fais attention, évite de trop boire.

- Je fais ce que je veux, répliquais-je en prenant mon deuxième shooter.

- A tes risques et périls, dit alors Taylor en haussant les épaules.

Je commençais à me sentir un peu plus à l'aise dans l'immense maison de Lise, remplie de gens qui pour la plupart m'étaient inconnu. L'ambiance était à son comble, le DJ engagé se ferait sans doute beaucoup d'argent ce soir. C'était malgré tout assez impressionnant que ce genre de fête existe vraiment : c'était le parfait cliché du genre de fête dans les séries américaines. L'odeur de l'alcool était omniprésente ainsi que la fumée des nombreuses cigarettes allumées, et les corps se collaient et se décollaient sur le rythme de la musique. Parmi la foule, je me sentais petite, mais ne regrettais absolument pas d'avoir enfilé ma paire de converse blanche avec ma petite robe noire plutôt qu'une paire de talons vertigineux : j'étais tellement plus à l'aise. Je me mouvais dans la foule, un verre à la main que je sirotais tranquillement, et dans l'autre une cigarette que je venais d'allumer. Pour moi, ces soirées ne signifiaient rien d'autre qu'une manière d'oublier, de perdre mes repères. Et parfois, ça me faisait du bien. Mais après ce moment de plénitude, la réalité revenait et me frappait de plein fouet.

Je finis les deux choses que je tenais en main et partit me resservir un verre, me faufilant à travers la foule. Je croisais Aïsha après avoir bu de nombreux verres, et nous repartions danser ensemble. Poussées l'une contre l'autre par les danseurs qui se dandinaient sur place, elle rit aux éclats, et je la rejoins dans son expression d'ébriété et de joie. Je passais un bras autour de sa taille pour danser avec elle, et elle passa les siens autour de mon cou. Ses lèvres se posèrent sur les miennes et bientôt nos jumelles se mirent à mouvoir ensemble. Elle mordit ma lèvre inférieure en passant une main dans le creux de mes reins, l'autre sur ma hanche. Ma langue rencontra la sienne, tandis que je caressais sa nuque et que mes doigts se faufilaient dans ses cheveux. C'était un baiser fougueux, rempli d'ivresse. Aïsha se détacha de moi en embrassant doucement mon cou.

- Je suis lesbienne Kate. J'aime Lise. Putain, qu'est-ce que je l'aime.

- Bah va l'embrasser elle alors ! m'exclamais-je, folle d'une joie inexplicable.

Elle hocha de la tête en manquant de tomber, gloussa, et partit à la recherche de notre amie. Il faisait beaucoup trop chaud dans la salle soudainement, je sortis donc, attrapant une bouteille de rosé framboise au passage, et courus sous la neige. Je vidais rapidement la bouteille, dansant sous les flocons. J'allumais encore une cigarette, et la fumait rapidement. Je pris la dernière gorgée de ma bouteille, avant de rentrer dans la maison. Je trébuchais sur une chaussure et tombais. La bouteille s'explosa et des morceaux de verre s'enfoncèrent dans mon bras. Je ris suite au choc, et je sentis quelqu'un me relever.

- Coucou Taylor ! T'as vu mon bras ? C'est trop marrant !

- Viens, on va soigner ça.

Il prit ma main et m'entraina dans une salle de bain dissociée d'une chambre, histoire d'être tranquille. Il verrouilla la porte de la pièce un peu étroite, et me fis m'assoir sur le meuble à côté du lavabo. Il sortit d'une petite armoire une pince à épiler, du désinfectant, des compresses, des pansements et des bandages, et commença à s'occuper de mon bras.

- Attention, ça peut faire mal.

Il commença à retirer les morceaux de verres, et je tentais de me concentrer sur autre chose pour éviter de rendre les substances que j'avais avalées dans la soirée. J'entendis alors, malgré la musique assourdissante, les cris des ébats dans les chambres à côté. Le plaisir qu'ils y prenaient. La dernière fois, c'était mes cris. Mon plaisir. Ses lèvres. Lui. Nous. Et je me mis à hurler, une douleur soudaine transperçant ma poitrine. Je hurlais, pleurais, agrippant ma poitrine, comme pour la déchirer pour arracher cette douleur vive qui émanait de mon cœur. Je sentis les puissants bras de Taylor m'enlacer, et je m'y accrochais, espérant qu'en m'écrasant, il ferait cesser la douleur. Après de longues minutes, la douleur se calma même si elle était toujours présente, et c'est seulement à ce moment-là que je ressentis ma blessure au bras. Taylor s'écarta doucement de moi, et désinfecta la plaie, avant de la bander.

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