- Papa ? Est-ce que tu peux me lire la suite du Petit Prince, s'il te plait ?
- Bien sûr. Alors, on en était où ?
- Quand le Petit Prince il rencontre l'allumeur de réverbères.
- Ah oui. « La cinquième planète était très curieuse. C'était la plus petite de toutes. Il y avait là juste assez de place pour loger un réverbère et un allumeur de réverbères. Le petit prince ne parvenait pas à s'expliquer à quoi pouvaient servir, quelque part, dans le ciel, sur une planète sans maison ni population, un réverbère et un allumeur de réverbères. »
- Mais Papa, la planète elle clignote du coup ?
- Eh bien, sans doute.
- Alors, c'est cette planète que je vois la nuit, qui se déplace et qui clignote ?
- Haha, non, ça c'est un avion Kate.
- Oh ...
- Ne soit pas déçue, c'est juste qu'elle est très loin. Et un jour, on prendra l'avion tous les deux si tu veux. Et qui sait, on verra peut-être un des astéroïdes que le petit Prince a visité.
- Promis ?
- Promis.
Je me réveillais, callée dans des bras puissants. C'est alors que je découvris que j'avais passé la nuit avec Max. Et je me rendis compte, encore une fois, que lui seul pouvait chasser mes cauchemars et mes peurs, d'un revers de main. J'étais faible. Une larme coulait sur ma joue, et je décidais de sortir avant qu'il ne se réveille. Il n'était que six heures treize, j'avais largement le temps. Avant de sortir sur mon balcon, je pris malgré tout une photo de Max, emmêlé dans les draps blancs, torse nu. J'enfilais un pull par-dessus mon short et mon débardeur, pris mon paquet de cigarette ainsi que mon portable et mon appareil photo et sortis, prenant soit de refermer la baie vitrée derrière moi. L'air frais du matin me mordit les joues, mais je trouvais ce sentiment agréable. Je surfais rapidement sur Instagram, avant de prendre une photo du soleil levant et de la vue imprenable que j'avais sur la ville, aussi bien avec mon smartphone que mon appareil, et la postait sur le réseau social. Ainsi, c'était la première nouvelle que je donnais à mes amis d'avant. J'allumais une cigarette, et contemplait la vue, prenant quelques photos de temps à autres. La baie vitrée s'ouvrit derrière moi. Les mains qui me saisirent les hanches appartenaient sans aucun doute à Max. Il se colla contre moi et calla sa tête dans le creux de mon coup. Je retins mon souffle, mon cœur manquait un battement.
- Bonjour Kate.
- Bonjour Max, soufflais-je si bas qu'il aurait pu ne pas m'entendre.
Il me prit la cigarette des mains, se détacha de moi, et s'accouda à la rambarde, me laissant ainsi une pleine vue sur son torse bien bâti, sans pour autant bodybuildé. Il ne portait qu'un jogging de coton gris, et un caleçon en dessous, dont l'élastique ressortait. Il tira sur mon bâton fumant, et expulsa la fumée de ses poumons.
- Alors comme ça tu fumes, dit-il.
- Pas vraiment. C'est compliqué.
- Explique-moi.
- J'ai fumé des clopes à Sarah hier. Je lui ai acheté un paquet, et je m'en suis acheté aussi. J'en ai fumé au parc, et celle-ci ce matin. La dernière fois que j'avais fumé, c'était il y a plus d'un moins, juste une bouffée. Et avant,...
Je me tus, et il comprit. Il comprit que la dernière fois, c'était avec lui, lors de ce dernier après-midi. Il continua de tirer sur ma cigarette, et je la lui repris avant qu'il ne la finisse. Il me prit dans ses bras, alors que je tirais à mon tour.
- Si seulement ça s'était passé autrement ...
- Mais c'est comme ça, on y peut rien, le coupais-je avant qu'il ne finisse sa phrase, qui me ferait plus de mal qu'autre chose.
Il me serra un peu plus contre lui, et m'embrassait sur le sommet du crâne. Je m'éloignais un peu de lui, mon cœur s'emballant, alors qu'il n'y avait aucune raison qu'il s'emballe. Je savais pertinemment qu'il ne se passerait rien. Mon regard se planta dans le sien, interrogateur. Je détournais rapidement des yeux.
- Désolée, mais j'ai pas pu totalement oublier ce que je ressens pour toi, murmurais-je.
- Oh ...
Il se gratta la nuque, gêné. Je n'osais toujours pas le regarder, sans doute rouge de honte.
- Vraiment, désolée, c'est juste que je ne sais pas comment je pourrais réagir, c'est pour toi, riais-je.
Il rit doucement, en me regardant avec tendresse. Puis, il se retourna vers l'horizon. C'est alors que je dégainais mon appareil, et par habitude, le photographiais.
« Pour être sure qu'un jour, tu as fait partit de ma vie, avec l'espoir que tu seras à mes côtés pour le prouver. »
Il tourna la tête vers moi, et me sourit, voyant que je prenais des clichés. Et une fois de plus, je tombais amoureuse de lui.
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How to be perfect
RomanceKate a 18 ans. Son but : être parfaite. Tout du moins en apparence. Si son fort intérieur est chamboulé, elle souhaite que tout le monde la croit invincible, indestructible. Établissant plusieurs lignes à suivre, elle se rend compte que son objectif...