How to be perfect

Chapitre 7

Règle n°7 : Ne pas parler de soi.

« Bonjour, vous êtes bien sur la messagerie de Sarah, je ne suis pas disponible pour le moment, laissez-moi un message, je vous rappellerais. »

- Sarah, c'est moi. Désolée. J'en peux plus. J'arrive plus. Il est partit. Ils sont tous partis. Pourquoi tu m'as abandonnée ? Pourquoi t'as pas lutté ? Pourquoi est-ce qu'il ne m'aime plus ? Pourquoi est-ce qu'il m'a laissée ? Je peux plus sans lui. J'arrive pas. Il avait promis. Je suis désolée. Sarah, je peux plus, je vais pas pouvoir lutter. J'arrive plus. Je peux plus me battre contre tout le monde, je peux plus me battre contre toi. Sarah, ils me manquent. Tellement. J'en peux plus. Reviens. Reviens. Reviens .. Reviens ..

Recroquevillé dans le noir, un corps se tordait de douleur, des plaintes sourdes en émanant. La peau blanche de ce corps semblait translucide sous la lumière de la lune.

"T'avais promis .. T'avais pas le droit .. Me laisse pas !"

Aucune larme, aucun sanglot, uniquement de longues plaintes déchirant le silence de cette nuit d'été.

"Reste .. S'il te plait, reste .. Je peux pas sans toi. Je peux pas ! Reviens ! RESTE !"

Le corps fut pris de convulsions, tandis qu'un cri, presque bestial, sortait du plus profond de ses entrailles.

Je me réveillais, un souvenir ayant hanté mon sommeil. Je m'asseyais doucement, frottant mes yeux gonflés suite à mes larmes. Je remarquais alors que j'étais à même le sol, un coussin et un plaid me servant de lit. Je tentais d'allumer mon portable, mais il était totalement déchargé. Je me rappelais alors le message que j'avais laissé à Sarah, en plein milieu de la nuit. Je finis par me lever, ignorant les affaires jonchant sur le sol, et partit à la recherche de ma montre après avoir branché mon portable. Huit heures. Tant pis pour les cours. Qu'est-ce que j'en avais à faire ? Je retournais dans mon plaid, et pris mon exemplaire du Petit Prince.

Il était une fois un petit prince qui habitait une planète à peine plus grande que lui, et qui avait besoin d'un ami ...

La sonnette retentit. Je me levais maladroitement, essuyant les larmes qui coulaient sur mes joues après la lecture de ce conte qui me rappelait tant de souvenirs. Je partis ouvrir la porte. Le facteur devait surement m'apporter un reçu. Je tournais les clefs dans la serrure, et actionnais la poignée.

- Kate !

Oh non. Jamais je n'aurais cru que cela arriverait. Cependant, c'était bien elle, juste sous mes yeux. Ces yeux noisette, que je reconnaitrais entre mille. Je me sentis trembler de tous mes membres, et avant que je ne réagisse, j'étais dans ses bras. Ses cheveux, d'un châtain soyeux, sentaient la pomme. Ils étaient toujours de la même longueur, au milieu de ses omoplates. Elle n'avait pas changé de parfum. Et pourtant, elle m'avait abandonnée. Je la repoussais.

- Qu'y-a-t-il ? Tu sais que tu peux tout me dire.

- Tu m'as abandonnée Sarah. Que fais-tu ici ? Tu es venue pour m'humilier ? Pour te moquer de ce que je suis devenue ? Essayer de me prouver que j'ai absolument besoin de toi pour avancer ? De vous ?

- Mais qu'est-ce qu'il te prend Kate, je ne comprends rien ! Je suis venue suite à ton message d'hier soir. J'étais inquiète pour toi. Et je le suis encore plus en te découvrant dans cet état. Et jamais, au grand jamais je ne t'ai abandonnée. Tu es partie, comme ça, du jour au lendemain, tu ne m'as donnée aucune explication. J'ai attendu la rentrée pour savoir ce qu'il s'était passé, et c'est Max qui me l'a expliqué. Et tu t'es montrée tellement froide, distante et blessante, que j'ai compris que tu avais besoin de temps.