Chapitre 14

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Après quelques heures d'explications ainsi que de condoléances ils partirent, n'ayant plus d'autre choix. Et je m'endormis sur le canapé, les larmes roulant sur mes joues.

Au milieu de la nuit, de grands coups frappèrent à la porte. Après avoir espéré que cela cesse – sans grand succès – puis me levait pour ouvrir. Derrière la porte, Taylor m'attendait, trempé – il pleuvait sans doute dehors.

- Qu'est-ce que tu fais là ? demandais-je.

- Sarah m'a appelé, et a demandé à ce que je m'occupe de toi. Apparemment, ça va pas.

- Je dormais.

- Elle m'a appelé il y a un quart d'heure, je suis venu dès qu'elle m'a tout dit.

Je le laissais rentrer. Il était tard – ou tôt – et je n'allais pas le mettre à la porte alors qu'il faisait mauvais temps. Je l'invitais à s'asseoir sur le canapé, et partis chercher un peu d'eau, et mon jus de banane. Je m'assis à ses côtés, en tailleur sur le canapé avant de mettre un plaid sur mes jambes dénudées.

- Cette tenue te va très bien, souligna Taylor. Ça te change, entre les tenues de Sainte Marie et le pull trop grand, là tu te mets en valeur, mais tu restes chic.

- C'est gentil.

- C'est honnête. C'est quoi ça ? demanda-t-il en pointant la bouteille du doigt.

- Du jus de banane.

- Sérieux, c'est bon ce truc ?

- Moi j'adore.

Il s'en servit un verre, referma la bouteille, et goûta. Il s'empara de la bouteille, et la cacha derrière lui.

- C'est bon, maintenant c'est à moi.

- Rend le moi ! S'il te plait Taylor !

Je l'escaladais, essayant de récupérer ma bouteille de jus. Il rigola, la prit dans sa main, et la leva haut tandis qu'il me chatouillait de l'autre. Je me tordais de rire, quand il s'arrêta, caressant les côtes dénudées suite à son attaque.

- Il est superbe.

- De quoi ? demandais-je.

- Ton tatouage.

- Merci. J'ai été chez je sais pas combien de tatoueurs avant de trouver le feeling qu'il me fallait. Quand il m'a dit bonjour, j'ai directement su que je pourrais lui faire confiance pour graver dans ma peau. On a discuté, fixé un rendez-vous, et dix jours plus tard, j'avais cette phrase dans la peau, pour le restant de mes jours.

- Pour mon premier tatouage, je me suis pointé chez le tatoueur du coin. Il fait du super boulot, mais il accepte le premier venu. Je suis venu, j'avais dessiné mon tatouage, je lui ai montré, et il me l'a fait, directement. C'était le jour de mes seize ans.

- C'était quoi comme tatouage ?

Il leva son t-shirt tandis que je rabaissais le mien, et me montra, sur sa hanche, un oiseau, sans doute un colibri, réalisé en formes géométriques. Je pouvais presque le voir battre des ailes. Je passais mes mains sur l'encre noire, fascinée. Je levais encore un peu son t-shirt, et parcourais son corps, un mélange de peau et d'encre. D'autres oiseux, des silhouettes. Et l'encre s'anima sous mes yeux, comme pour me raconter une histoire dont je ne percevais pas le sens.

- Ils sont superbes.

- Merci.

- Tu les as tous dessinés ?

How to be perfectOù les histoires vivent. Découvrez maintenant