Chapitre 8

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- Kate, est-ce-que je peux te poser une question ?

- Bien sûr, qu'y-a-t-il Max ?

- Pourquoi est-ce-que tu ne te sépare jamais de ton appareil photo ?

- Hum.. C'est compliqué à expliquer. Pour commencer, c'est un présent, que m'ont offert mes amis et mon père, lors de mon dernier anniversaire. J'ai toujours aimé voir des photos, ainsi qu'en faire. On dit qu'une photo immortalise un instant, une émotion. Ce n'est pas moi qui vais contredire cela. Alors, pour être sûre de pouvoir immortaliser les émotions, les moments, pour pouvoir me dire plus tard que « ça », ça a existé à un instant précis, et en voici la preuve, eh bien je ne me sépare jamais de mon appareil.

- Alors pourquoi prends-tu des photos de moi ?

- Pour être sure qu'un jour, tu as fait partit de ma vie, avec l'espoir que tu seras à mes côtés pour le prouver.

- Bonjour Kate.

Il me sourit, doucement. Je me levais brusquement, passant mon regard de lui à Sarah.

- Max, répondis-je, sans émotions.

- Comment vas-tu ?

Je ne répondis pas, fronçant les sourcils, et me tournant vers mon amie. Elle baissa les yeux, se tordant les mains. Je compris alors.

- C'est toi qui lui as dit de venir ?

Elle leva les mains en l'air, comme pour m'apaiser ou pour se défendre.

- Kate, je pensais que tu aurais peut-être besoin de lui parler, que vous auriez besoin de vous parlez ..

- Mais bordel, tu crois franchement que si je ne te parle pas, je vais lui parler à lui ? Je peux pas Sarah, je peux pas !

Je me dirigeai vers ma chambre, et me changeai en vitesse, enfilant un short, un débardeur et ma veste militaire. Je pris mon portable, mes écouteurs, et revenant dans le salon, mon appareil photo ainsi qu'un peu de sous dans mon sac.

- Kate, attend, je peux m'en aller si tu veux, m'arrêta Max.

- Non, reste, j'ai besoin d'air de toute manière. Enfin, fais ce que tu veux.

- Je suis désolée.

- Laisse tomber Sarah, je n'aurais pas dû t'appeler. J'aurais dû vous laissez m'oublier, et me débrouiller seule. C'est moi qui suis désolée.

Et je partis, claquant la porte derrière moi. Je n'avais même pas pris mes clefs, je ne pouvais donc pas prendre mon vélo pour me défouler un peu. Je marchais donc dans les rues, cherchant un bel endroit, ou un beau point de vue. Je passais devant un bureau de tabac, et j'en profitais pour acheter 3 paquets de clope. Un pour Sarah, à la menthe, le reste était pour moi. Dans mon ancien lycée, j'avais pris la mauvaise habitude de fumer pendant les sorties ou les soirées avec mes amis. Je n'étais pas dépendante, malheureusement, la cigarette m'aidait souvent à gérer mon humeur, en particulier lorsque ça n'allait pas. J'ai arrêté d'y toucher lorsqu'il m'a quittée. Pour pouvoir devenir parfaite. Et aussi peut-être car je croyais que s'il ne m'aimait plus, que s'il m'avait laissée, c'était en partie à cause de cette mauvaise habitude.

Mais pour l'instant, je m'en moquais un peu de ce qu'il pouvait penser. Je me rendis au parc, et m'assis sur un banc. Alors que je tentais de photographier un moineau, j'attachais mes longs cheveux en un chignon très rapide, qui ne ressemblait en rien aux coiffures que j'avais pu me faire les jours précédents. Ce chignon ressemblait plus à ceux que je me faisais avant que quitter mon ancienne ville. J'ai toujours eu les cheveux longs, aussi loin que je m'en souvienne. Il adorait mes cheveux. Sentant les larmes monter, j'allumais une cigarette, et me reconcentrais sur l'oiseau. Je continuais à prendre des photos du parc, renouant avec cette passion que j'avais délaissée. Lorsque je fis une petite pause, cherchant un peu d'inspiration, je découvris l'heure avec stupeur : dix-huit heure trente et un. Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas pris de photos, que j'avais laissé le temps filer, sans penser à rien. Cela devait faire au moins trois heures que j'étais ici. Je regardais les photos du jour, jusqu'à celles de Max, Sarah, et moi. Je les parcourais, allumant une nouvelle cigarette au passage. Je regardais le sourire sur le visage de mon amie, le faux qui ornait le mien, et le très discret de Max. Il est vrai qu'il n'avait pas beaucoup sourit ce jour-là, malgré tout.

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