Je fis volte face. Mon degré d'alcool troubla ma vision et je dus attendre quelques secondes avant que mon œil s'accommode. Durant cette période de stagnation, je distinguai ses mèches blondes retomber sur ses grands yeux noirs.
« Arthur le fémur ! » criai-je en rigolant de ma rime.
Il me regarda étrangement, cette tête était trop mignonne et je m'accrochai à son cou si vite que le fauteuil bascula en arrière. Arthur se retrouva coincé sous le cuir pendant que moi, je m'appliquai à le câliner.
« June, lève toi.
-Ahah ! T'es trop nul en rimes !
-June, bouge tes fesses maintenant où je vais crever, asphyxié sous ton poids qui côtoie celui de Neptune.
-June est aussi grosse que Neptune. Booyah ! C'est trop méchant ! Ahah ! C'est qui cette June ?
-June, t'es totalement bourée là ?
-Bonjour, moi c'est June la prune. Et je suis agent secret et je travaille pour... »
Il plaqua sa main contre la bouche et me regarda droit dans les yeux. Il relâcha sa pression. Le nombre d'atome d'oxygène qui séparait nos deux visages était très faible. Si faible que mon esprit me dit qu'il fallait combler ce vide. J'approchai mes lèvres. Il resta paralysé, toujours bloqué sous mon poids. Et je l'embrassai sur le nez en rigolant de plus belle.
J'étais fatiguée. Ce siège était très confortable, qu'est-ce-qu'on y était bien ! Je luttai pour tenir mes paupières ouvertes. Mais quand elles se scellèrent, je ne pus les rouvrir.
* * *
Je fus réveillée par un mouvement circulaire dans ma chevelure.
« Enfin réveillée princesse ? Tu sais que tu m'as laissé dans de beaux draps hier quand tu t'es endormie sur le fauteuil ? »
Je maugréai quelque chose d'incompréhensible. Ce mal de tête. Rapidement, j'avalai mon cachet d'aspirine remerciant mon anticipation. Je me souviens de tout. Foutaises toutes ces séries où les protagonistes ne se rappellent pas de leur débauche ! Je me rallongeai sur le tapis où Arthur m'avait sûrement déposé et me mis à geindre de ma bêtise.
* * *
Après quelque minute de « Je ne boirai plus jamais de ma vie », je me décidai de me lever. Je me dirigeai vers le salon en essayant d'éviter les corps gisant sur le sol. En passant devant les toilettes, une odeur violente m'irrita les narines et je dus traverser le couloir en apnée. Je repris mon souffle quand j'arrivais devant le fauteuil en cuir, toujours renversé. Des tessons de bouteilles, des vêtements, des miettes de chips et des ... sous-vêtements jonchaient le carrelage. Dans un coin, je distinguai Cléa, assise, qui conversait avec Elio. Le dos de se dernier était calé dans l'intersection des deux murs, les deux jambes tendues et écartés. Mon amie était logée entre ces dernières, la tête contre son buste.
Alors que je voulais éviter à tout pris les questions, je fis demi-tour mais je butai contre la jambe d'un corps. Je me confondus en excuses et les deux amants me regardèrent, étouffant des rires discrets. Ils m'invitèrent à les rejoindre.
Un peu mal à l'aise, je m'avançai.
« Alors on a passé une bonne soirée ?
-Si par « bonne soirée » tu entends mal de tête le lendemain, alors je suppose que oui.
-Sarcastique... On m'avait prévenu. »
Cléa, qui n'avait pas encore touché un mot, pris la parole :
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Utopya
Teen Fiction[Pause] Et si le monde que vous pensiez connaître, n'était pas celui devant vous ? Dans un pays où le nombre de conflits ne cesse de s'accroître Avec des complots gouvernementaux cachés aux yeux de la nation Et une population séquestrée dans un univ...
