J'avais toujours eu le sens de l'exagération, cela donnait un caractère puissant à mes explications. Je disais « minuscule » au lieu de « petit » ; « gigantesque » au lieu de « grand » ; « estropié » au lieu d' « égratigné » . . . « se fracassa sur » au lieu de « fut délicatement rattrapé par ». . . « le sol » au lieu de « ses bras musclés ».
Ainsi, en évitant de dramatiser la situation, je pourrais reformuler mes propos en disant que mon dos sur délicatement rattrapé par ses bras musclés.
Je n'avais pas remarqué cette force auparavant. Depuis quand était-il devenu si costaud ? J'observai quelques instant sa musculature qui dessinait parfaitement son bras avant que Théo geigne :
« Dépêche toi de te lever, je contracte mes biceps là, mais je ne vais pas tenir très longtemps. »
Je ris à sa remarque. Attends, la bataille n'est pas terminée !Je braquai Opium sur Théo qui fut surpris de mon initiative. Je voulus prendre du recul pour ne pas trop lui faire mal mais quand je fis un pas en arrière, mon pas s'enfonça dans la terre visqueuse. Je glissai et tombai en arrière. Opium avait glissé à quelques mètres hors de ma portée. Je tentai de me relevai mais dérapai à nouveau et abandonnai l'initiative.
Je me retrouvai ainsi, assise dans une flaque debout humiliée face au fou rire incontrôlable de Théo. Lorsqu'il se ressaisit, il me regarda et se mis à rire de plus belle.
« To-ton AHAHAHAH ton ne-n AHAHAHAH ton nez June AHAHAHAH ! »
Je passai le revers de ma main sur mon nez et remarquai que j'avais de la boue jusqu'à son extrémité. Je tentai de le bouder face à son hilarité.
Une fois ses larmes essuyées, il me tendis la main. Je la saisis, prête à me relever, quand je tirai d'un coup sec sur son bras; suffisamment, pour le faire tomber à la renverse. Toujours assise dans la boue, je ris à mon tour en me penchant d'avant en arrière. Je balançai ma tête en arrière en essayant de me calmer quand une main plaqua mon épaule dans le limon. En essuyant mes yeux pour enlever la bourbe de mon visage, je vis le sien au dessus. Un sourire malicieux se dessinait sur ses lèvres. Son visage se rapprocha du mien dangereusement. Totalement bloquée et désarmée, je paniquai. L'écart se réduisait. Je fermai les yeux instinctivement. Je pouvais sentir son souffle.
Je sentis le métal froid se poser sur ma gorge. Quand je rouvris les yeux, je vis son pistolet-mitrailleur pointé sur mon encolure..
« Fin du jeu ? »
Je soupirai en guise de défaite. Mais j'ajoutai rapidement :
« Sans cette maudite branche, sans cette boue de malheur, j'aurais gagné assurément.
-Mais oui, c'est cela » conclut-il en m'embrassant sur le front avant de se relever.
Avec la grâce d'un éléphant, je me relevai à mon tour en me rassurant du fait que la boue soit un excellent relaxant musculaire.
Je ramassai Opium et nous marchâmes vers les autres groupes.
« Commentas-tu fais pour passer du rocher à l'arbuste ?
-Une seconde d'inattention de ta part quand tu as regardé ta plaie. J'ai agrippé le harpon sur l'arbre et je l'ai rétracté automatiquement pour qu'il me tire.
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Utopya
Teen Fiction[Pause] Et si le monde que vous pensiez connaître, n'était pas celui devant vous ? Dans un pays où le nombre de conflits ne cesse de s'accroître Avec des complots gouvernementaux cachés aux yeux de la nation Et une population séquestrée dans un univ...