Chapitre XIX

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Amandine continuer à tenter de m'étouffer avec mon fusil en appuyant de plus en plus sur mon cou. L'air venait vraiment à me manquer. Si je la laissais faire, j'allais disparaître et rester bloquée avant de réapparaître aléatoirement dans Utopya.

Je tenais mon arme pour essayer de la repousser.

Malheureusement, ce game over n'allait pas passer inaperçu dans les registres du Conseil. Cela faisait plusieurs jours que j'expliquai mes longues escapades par une envie forte de m'entraîner seule avant l'assaut final. Tous mes supérieurs étaient ravis de me voir si motivée. Mais si je mourais maintenant, je devrais trouver un autre mensonge en béton. Je me vois très mal leur dire « Hey, je suis tombée d'un arbre mais je ne me suis pas seulement cassée une jambe, je suis morte. C'était un très grand arbre...oui...très grand...très grand très grand ! » ou bien « En fait, je m'entraînais à tirer en mouvement et vu que c'est une grande nouvelle pour moi, j'ai commencé à courir tout en regardant dans le viseur. Tout se passait bien, jusqu'à ce que je trébuche. Chose commune me direz-vous. Seulement, en trébuchant, mon arme a vrillé et la balle est partie toute seule...dans mon thorax. Pas de chance, non ?». Non. Ça ne passera jamais. Malgré ma grande aptitude pour mentir, je vais me faire griller. Et après ça, je me ferai enfermer, mes parents aussi et on sera bloqué jusqu'à la fin des temps dans les prisons du Conseil. Et tout ça, à cause de moi, parce qu'Amandine m'aura étouffée.

Je ne pouvais pas risquer ma liberté pour une petite rousse prétentieuse ! Je balançai mes bras en arrière par le bas à l'aveugle et réussis à entourer sa taille. Je réunis mes deux mains derrière son dos. Mon emprise autour d'elle la surpris, assez pour qu'elle écarte mon fusil de ma trachée. Je fis appel à mes abdominaux pour replier mes genoux à ma poitrine, me balancer en arrière, placer mes pieds entre Opium et mon cou, et détendis mes jambes. J'entendis son dos et mes mains se fracasser contre le caillou sur lequel j'étais précédemment installée. Elle fut prise de court et relâcha toute emprise sur moi. Alors je délassai mes bras de sa taille, me tournai pour lui faire face. De ma main gauche, je la poussai en avant en lui abattant la tête sous l'eau. De la main droite, je saisis une flèche de son carquois, la levai comme pour prendre un élan et la plantai sur son omoplate. La ventouse s'aplatit sur son débardeur vert qui se teinta de peinture bleue.  

J'avais gagné.

Je sentis mes muscles se détendre. Je lâchai la tête de mon adversaire et pris quelques secondes pour reprendre mon souffle.

Alors que je me réjouissais de cette paix brève, j'entendis Amandine qui grognait littéralement.


« Aaaargh ! Noon ! Non, non et non ! »


Je la regardai, les yeux écarquillés, elle était vraiment folle de rage. Cela lui tenait vraiment à cœur de gagner cet entrainement ?

Alors qu'elle égouttait ses longs cheveux roux frénétiquement, elle tapait des pieds telle une enfant de six ans.  En faisant cela, elle marcha dans une cavité un peu plus profonde et sa tête fut immergée en deux secondes. Quand elle remonta à la surface, elle commença à battre des bras inutilement avant de se rendre compte qu'elle avait pied.


« Tu veux de l'aide ? » Proposai-je


Premièrement, elle me regarda avec mépris. Puis, elle souffla franchement avant de me saisir la main que je lui tendais. Je lui souris brièvement mais elle n'y répondit pas. Après tout, il ne fallait pas abuser de son élan de bonté. Je l'aidai à se relever, et me tournai pour rentrer au QG. Elle m'arrêta:

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