CHAPITRE 4 : un petit peu de réconfort.

51 8 2
                                    

Ce n'était pas possible. Cela sortait de l'inimaginable. Tout ce qui pouvait se dérouler, si rapidement, en une seule nuit... Les lueurs de l'aube n'étaient même pas encore apparues.
Les infirmiers en uniforme pâles défilaient devant moi, me demandant à tour de rôle si j'allais bien, ou si j'avais besoin de quelque chose en particulier. Ils disaient qu'etre traumatisée, après ce que j'avais vécu, était tout à fait normal dans ce genre de situation. On me faisait prendre des médicaments quelconque et aux gouts amers, mais je m'en fichais. Je passais des heures à pleurer, m'apitoyant sur mon sort, essayant de me réveiller de l'affreux cauchemar dans lequel je venais d'entrer. Mon père avait téléphoné deux fois, navré de ne pas pouvoir être présent. Il ne m'avait posé aucune question sur ma mère, et c'était très bien comme ça. Je me sentais incapable d'y répondre.
Et cet homme me hantait complètement. Lorsque je ne voyais pas le visage aimant et familier de ma très chère mère, je voyais le sien, aux traits fins et aux yeux transperçants.
Au moment où une nouvelle larme débutait ses roulades, de mon oeil jusqu'aux contours de mon menton, le policier bienveillant entra dans ma chambre avec délicatesse. Il m'y avait laissé seule un petit peu plus tôt.
-Je te dérange ? Me demanda t-il en s'asseyant à mes cotés, sur le lit.
-Non, ça va, mentis-je en m'epongeant les yeux à l'aide d'un Kleenex.
Il me fit un triste sourire, compatissant, puis posa sa grande main sur la mienne. Ce contact était chaud et étrangement rassurant. Il massa tranquillement ma peau assez pale avec son pouce, et je me laissai faire. Je croisai son regard -le rouge me monta aux joues.
-Merci, lachai-je soudainement. Sans vous, je ne serais pas là aujourd'hui.
-C'est notre boulot. C'est assez rare d'avoir affaire à de tels fous, je te l'avoue.
Ses yeux étaient d'un beau vert de jade, et ses lèvres étaient follement attirantes. Peut être était-ce les événements passés qui m'avaient donné envie de réconfort, mais à ce moment précis, j'étais prise d'une fièvre passionelle.
-Et bien, je vous félicite, agent Redford, continuai-je d'une voix que je ne me connaissais pas -elle semblait plus lasse. Vous avez fait du bon boulot.
-Oh, tu peux m'appeler James.
Je ne sais pas exactement ce qu'il s'était passé, mais l'instant d'après, ses lèvres étaient délicieusement posées sur les miennes. Ses deux bras musclés entouraient mes hanches et les serraient fort. Je fermai les paupières, totalement envoûtée par son parfum masculin et sexy. Je posai mes mains sur son dos, l'invitant à prolonger le baiser.

Il se pressa contre moi, me faisant de ce fait basculer, allongée sur mon large et confortable lit d'hôpital. Mes doigts remontèrent le long de ce corps, pour venir se perdre dans ses cheveux bruns, doux et soyeux. Les siens parcouraient avec expertise les courbes de mes hanches. Je me sentais protégée et en sécurité avec lui.

Je passai mes mains sous son haut de travail -lourd et bleu. C'est alors que ses lèvres se séparèrent des miennes, et il me demanda très sérieusement :

-Est-ce que tu es certaine de ce que nous faisons ? Après un tel choc émotionnel...

Ces simples mots avaient réussi à briser tout le charme de la situation. Des images horribles me revinrent alors en mémoire -je me redressai légèrement.

-Tu n'as pas envie ?

-Si, si, répondit-il. C'est juste que...

Pour le faire taire, je l'embrassai de nouveau. Il ne broncha pas, et nous reprîmes de ce fait notre étreinte passionnée là où nous en étions. L'instant suivant, ses mains étaient sous mon t-shirt, les miennes tentant de défaire les boutons de son pantalon. Il poussait de temps à autre des gémissements impatients.
C'était la première fois, et à ses côtés, je me sentais bel et bien prête.

Il essaya de dégrafer mon soutien gorge, réussit, et me l'ôta par mes manches courtes. Il embrassait mon cou langoureusement, me touchant de toute part. Je n'avais jamais ressenti un tel désir.

Il ôta mon pantalon, le jeta par dessus son épaule, et fit de même pour mon t-shirt. Lorsque j'enlevai le sien, je découvrais ses abdominaux saillants et bien dessinés. Je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi beau et excitant.

Plus le temps passait, plus notre peau était nue et exposée. Je me retrouvais de ce fait totalement à poil, tandis que lui ne possédait plus que son caleçon -qu'il envoya bientôt en dehors du lit.

-Je vais devoir vous passer les menottes, mademoiselle.

Il n'en fit pas moins, la seconde d'après, il me les avait mises. Mes bras étaient attachés au dessus de ma tête, et mon corps était tout à lui. Il commença alors à prendre les choses en main. Tout fut d'abord doux, puis plus rapide, plus intense.
A un certain moment, la porte s'ouvrit, dévoilant le visage impartial et grave de mon docteur, qui nous dit:

-Je vois que vous vous êtes remise, Adélaide.

[TOME 1] Une petite jeune filleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant