Il était tellement tard. Je n'entendais plus un seul bruit. Même pas celui d'un quelconque insecte ou d'une voiture passant dans la rue. J'avais peur, très peur. Ma mère était de sortie, je me retrouvais seule dans son appartement, au rez-de-chaussé. J'étais allongée dans mon large lit, où j'aurais pu y inviter une amie, ou mon copain, si toutefois, j'en avais un. Dès que ma mère était partie, j'en avais profité pour appeler mes quelques amis. Mais le vendredi était malheureusement le soir de leur nuit très romantique. J'étais donc seule et apeurée, avec comme seule compagnie celle d'un poisson rouge qui tournait sans cesse dans son minuscule bocal.
Je sortis dans mon lit, pour me diriger vers le salon où trônait la vieille télévision. Je m'installai sur le canapé, allumai la télévision, et mis les informations -j'adorais les suivre de près, elles me cultivaient tellement-. Je fus rapidement choquée et vraiment apeurée : un fou-furieux rodait dans les rues voisines. Les journalistes nous conseillaient de rester bien sagement chez nous, et de composer le numéro d'urgence si nous observions le jeune homme. Je pris le téléphone fixe, et essayai de joindre ma très chère mère. Elle décrocha, et déclara :
« - Ma petite Adé, je m'en veux tellement. J'ai bien entendu les actualités, reste à la maison. N'allume surtout pas les lumières, je rentre d'ici un petit quart d'heure. Si jamais on frappe à la porte, n'y va pas. »
J'essayais de parler mais aucun son ne pus sortir. Je mis mon visage enfantin contre une fenêtre, et vis que chaque maison du quartier étaient éteintes. Je suppliais Dieu, maître suprême, de me garder en vie et d'éloigner le fou de chez moi. Quelques minutes plus tard, j'entendis un atroce bruit provenant de l'appartement voisin. Je courus me mettre à l'abri sous un lit. Quelqu'un toqua à la porte. J'étais sous mon lit, sanglotant comme un nourrisson. J'avais pourtant envie de savoir qui était devant chez moi à une heure pareille. J'entrouvais la porte d'entrée et le vis. Avec sa barbe coupée courte, son visage bronzé, ses petits yeux gris et sa tenue blanche, c'était lui. Il se retourna vers moi, et je fermais la porte rapidement. Je mis le verrou, et pleurais de peur. J'avais fait la pire bêtise du monde. J'avais ouvert à cet inconnu, alors que ma mère m'avait clairement demandé de ne pas ouvrir les portes. Je l'avais vu, le fou-furieux. Il était assez imposant, j'espérais tellement qu'il ne m'ait pas vu. Je pris le téléphone, composais le numéro d'urgence. Une femme me répondit :
« - Bonsoir, si vous avez vu le suspect dans vos rues voisines, faites le 1. Si vous l'avez vu dans votre rue, faites le 2. Si vous l'avez vu devant chez vous, faites le 3.
J'appuyais sur le numéro trois. Un homme à la voix très grave et peu rassurante déclara :
« - Faites nous suivre votre adresse, nous arrivons très vite.
- J'habite dans la rue ... Je l'entends.
- Vous l'entendez? Il semble être près ?
- Comme s'il était derrière ma porte !
- Où habitez-vous?
- La porte est enfoncée ! »
Je vis une large silhouette se dessinant dans mon champ de vision. Elle s'approcha de mon petit corps, et je vis des tâches de sang sur ses grosses mains. Puis un bras, avec un bracelet que je connaissais si bien. C'était un bracelet religieux, qui se transmettait de mère en fille. Me bras si fin et si clair appartenait à la seule femme digne de confiance : ma très chère mère.
Il n'y avait qu'un seul bras, le sang était caillé à l'endroit où aurait du se trouver son épaule.
Le grand homme s'approcha de moi, lâcha le bras qu'il tenait, pour saisir le mien. Il ne me tua pas, il s'approcha tout près de moi. Je pus sentir son haleine, une odeur de sang frais s'en dégageait. Ses yeux devinrent rouges, ses dents grandirent très rapidement. Il prononça :
« - Adélaïde, tu es une bonne petite chrétienne, mais je pense pouvoir te faire dépasser les règles. »
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[TOME 1] Une petite jeune fille
Novela JuvenilAdelaïde est une jeune fille sérieuse et bonne catholique. Elle habite à Dallas, avec un père richissime et une mère très croyante. Une nuit, celle-ci se fait dévorer par un psychopathe ambulant... Quelques jours plus tard, le psychopathe revient ha...