Les Highlands, Tome 1: La Rebelle Campbell.

Chapitre VIII

Celtic/ Emotional Music- Celtic Love Song~~

             Ce n'était pas la première fois qu'elle se réveillait avec une mine affreuse. Neassa n'avait pu dormir toute la nuit. Durant la moitié de celle-ci, elle guettait les allers et venus des personnes qui se baladaient dans les couloirs pour savoir si Ethan allait la forcer à la rejoindre. Étrangement, il n'en avait rien fait. Malgré les rumeurs qui circulaient dans le château sur leur nuit de noces, les Campbell soutenaient leur maitresse même s'ils devaient être du côté de leur nouveau laird.

Duncan avait été relâché après avoir prouvé qu'il servirait mieux vivant que mort. En fait, la jeune femme avait entendu dire qu'une importante décision allait se prendre dans une semaine. L'on disait que Duncan reprendrait alors le clan en tant que nouveau laird et qu'il avait alors  l'obligation de concrétiser un pacte avec les MacCullen. Neassa, une Campbell, avait épousé un MacCullen et si Duncan reprenait le flambeau alors une alliance ce serait déjà établie. Mais tout n'était pas sur, peut-être qu'Alaric allait devenir le nouveau laird des MacCullen dans leur clan qui avait, disait-on, besoin que leur laird revienne. Ethan serait donc un Campbell, sauf s'il ne voulait en aucun cas changer son nom en tant qu'Ethan Campbell mais au contraire, en tant qu'Ethan MacCullen sur les terres des Campbell. Pour certains Anglais, ce système était difficile à comprendre. Même Neassa avait du mal à se dire qu'elle serait une MacCullen si jamais il décidait de garder son nom, parce qu'elle s'était toujours dite « Campbell » et se le dirait toujours, pensait-elle.

            L'écossaise se vêtit de son kilt après s'être lavée, elle vint à se faire, en quelques minutes à peine, une natte qu'elle enroula sur sa tête en une couronne tressée puis mit ses bottes en cuir qui trainaient au pied de son lit. Se regardant devant le miroir, la jeune femme essayait de cacher sa mine désespérée, elle ne voulait en aucun cas montrer à son clan qu'elle souffrirait juste parce qu'elle avait décidé d'être leur sauveuse. Elle ne voulait pas que son clan la voit comme un sacrifice et s'en voulait de lui avoir offert cette vie qu'elle n'avait jamais voulu. Lorsqu'elle passa le pas de la porte, Neassa eut un sursaut de stupeur en voyant qu'une masse corpulente l'attendait juste sur le côté. Appuyé contre le mur, le jeune homme observait la jeune femme, les bras croisés.

«Que faites-vous ici ? N'avez-vous pas un entrainement à mener ? dit-elle directement avant qu'il ne puisse sortir un son de sa bouche.

Ethan referma sa bouche en un grognement sourd puis finit par soupirer.

--J'étais venu vous voir.

--Ou plutôt savoir pourquoi je vous ai fuis, c'est cela ?»

Il marchait à ses côtés sans répondre. Ils allaient en direction de l'aile Ouest du château, pour pouvoir sortir par l'une des portes menant directement au jardin, au lieu de passer par l'aile Est et arriver dans le hall où tout le monde devait prendre, ou devait avoir fini de prendre, leur petit déjeuner.

«Je ne cherchais qu'à vous voir, Neassa. Je sais, non je comprends que ce mariage ne vous ravit pas mais je ne peux désormais l'annuler, il n'est plus question de vos choix personnelles mais aussi ceux de votre clan et du mien.

--Non, vous ne comprenez pas. Et puis, malgré le fait que ce ne soit pas désormais mes choix qui comptent, en quoi votre clan est-il concerné ?

--Il voulait une maitresse de clan.

--Angélique ne vous suffit pas ? lança-t-elle ironiquement avant de commencer à descendre les escaliers. »

Ethan sur ses talons, ne lui répondit que lorsqu'ils furent seuls. Des servantes étaient au pied des marches et la plupart adorait fouiner. Prenant le bras de la jeune femme de force, il la mena au jardin assez rapidement, sans qu'elle n'ait pu prendre du pain et un verre de bière...C'est ce qu'elle avait prévu comme petit déjeuner. Rester dans sa chambre, en attendant que les servantes arrivent lui ferait perdre son temps et puis elle ne voudrait en aucun cas les entendre jaser derrière la porte de sa chambre.