Les Highlands, Tome 1: La Rebelle Campbell.

Chapitre XI

Les bruits de pas dans la forteresse avaient réveillés l'une des servantes. Valentina s'aventurait seule, dans l'obscurité des couloirs pour suivre ses bruits et enfin savoir de quoi il s'agissait. Vêtue d'une nuisette assez large, elle avait tressé ses cheveux, dont quelques mèches rebelles avaient décidés de s'en tirer grâce aux frottements de sa chevelure contre les oreillers. Les yeux mi-clos, et pieds nus, elle baillait quelque fois sans savoir où elle mettait ses pieds, bien décidée à apaiser sa curiosité qui avait été attisée lorsqu'elle avait été réveillée par ce boucan. Lorsqu'elle s'arrêta à l'intersection d'un couloir menant à la chambre de l'ancienne maîtresse Campbell, elle s'adossa contre le mur et ouvrit grand ses oreilles.

« Ma lady, le cousin du laird réclame votre présence pour les nuits à venir...Que dois-je lui répondre ?

--Inventez une excuse...

Angélique, adossée contre le dossier du lit à baldaquin, se mit à bailler fortement, une main devant sa bouche.

--Mais-...

--Écoute-moi bien, si jamais Ethan apprend que j'ai été celle qui a incité son cousin à faire une rébellion dans son clan, non seulement je ne trouverai que mépris dans ses yeux mais il m'enverra chez moi. Et il en est hors de question ! la coupa Angélique sur un ton ferme.

Celle-ci serrait entre ses doigts sa cape, apeurée par la colère de sa maitresse qui venait de surgir.

--Il...Il est plutôt sur les nerfs depuis qu'il sait que seigneur Alaric ainsi que le frère de la nouvelle maitresse MacCullen seront là dans la soirée.

--La nouvelle maitresse MacCullen ? demanda-t-elle brusquement en serrant ses dents, piquée au vif par ces paroles.»

Angélique se leva avec une lenteur calculée, vêtue d'une nuisette en soie bleu nuit, la jeune femme paraissait plus belle le soir que le jour. Mais bien plus effrayante encore. La lumière provenant des bougies allumées, par la chandelle à 5-bras avec laquelle la servante était venue, ne pouvait éclairer la laideur de sa vanité. Même si elle pouvait bien être belle pour certains, pour d'autres elle n'était qu'une vulgaire et arrivante femme gagnant sa vie par ses ruses et son physique.

Valentina sursauta de stupeur et resta immobile près de la porte de la chambre en entendant tout d'abord un fracas, ses yeux s'ouvrirent petit à petit alors qu'ils étaient clos. Elle déglutit péniblement et s'efforça de faire le moins de bruit possible en entendant ensuite un cri aigu. La jeune femme blonde reprit la parole en sifflant entre ses dents serrées :

«Trainée ! Sors d'ici et j'espère que tu ne te feras pas repérer. Ou sinon, tu le paieras de ta vie.»«Ma Lady...souffla-t-elle, commençant par faire une petite révérence.

--Entre je te prie...Selena ? C'est cela ?

--Valentina, ma lady, répondit-elle d'une petite voix, serrant ses vêtements entre ses doigts.

Elle fit quelques pas, du moins c'était ce qu'elle pensait, cependant Valentina n'était qu'au pas de la porte. La peur l'avait gagné, cette femme l'horrifiait et elle témoignait un immense respect à la maitresse Campbell pour pouvoir lui tenir tête.

--Depuis combien de temps écoutais-tu à ma porte ? Demanda-t-elle brusquement en la contournant pour fermer la porte et regarder en même temps si d'autres personnes étaient dans les parages.

Valentina fit acte de silence. En fait, ce n'était pas l'envie de ne pas lui répondre qui la faisait taire mais plutôt à ce qu'elle allait avoir comme châtiment si jamais elle apprenait qu'elle avait écouté.

--Depuis combien de temps ? répéta-t-elle articulant chacun de ses mots.

Angélique s'approcha de Valentina avant de la pousser brusquement au milieu de la pièce, Valentina fut obligée d'y aller sans quoi elle serait tombée sur le sol à plat ventre.