J'ai l'air d'un fou, selon toi ?

Neuvième étape

J'étais allé à l'université contre mon gré. J'avais les yeux rouges. Ça se remarquait que j'avais pleuré comme un fou, hier. Rien qu'en pensant à lui, je voulais pleurer. Et en plus, c'était demain le rendez-vous chez le psychologue... Aish, pourquoi est-ce qu'il ne pouvait pas y avoir plus de rendez-vous dans la semaine ? Je voulais être dans les bras de Sunggyu, qui me dirait que tout allait bien. Même si c'était un mensonge, je voulais y croire. Oui. Tout va bien. Tout va bien.

Je soupirai et sortis de l'université. Et je vis Sungyeol. Mon hallucination.
"- Yo, Woohyun !"
Les larmes me montèrent aux yeux. Pourquoi est-ce qu'il était apparu ? Au bon moment quoi... Alors je l'ignorai simplement, et commençai à marcher pour rentrer chez moi. Je devais simplement l'ignorer et passer mon chemin.
"- Yah Woohyun ! Pourquoi tu m'ignores, sérieusement ?!"
Parce que tu n'existes pas.

Tout le long du trajet, j'entendais "Sungyeol" m'appeler. Mais je l'ignorais. Il n'existait pas. Il n'existait pas. J'étais arrivé chez moi. Et là, Sungyeol s'infiltra dans ma maison. Je me retrouvai face à lui, et sans défense. Je ne pouvais pas continuellement l'ignorer.
"- Yah Woohyun ! Tu m'as ignoré pendant beaucoup de jours ! C'était chiant !
- Arrête.
- Arrête quoi ?
- Arrête de jouer au gamin heureux, s'il te plaît.
- Quoi ? Mais de quoi tu parles ?
- Arrête. Je sais que tu n'existes pas."
Je vis le sourire de Sungyeol se décomposer.
"- Hein ?
- Tu n'existes plus. Tu es mort le dix-sept mai deux mille cinq. Tu t'en souviens ?
- ...
- Et tu m'aimes.
- H-h-heeeein ?!
- Enfin, tu m'aimais..."
Je sentis une larme tomber.
"- Woohyun...
- Alors pars putain ! Pars de chez moi, pars de mon cerveau. Je ne t'oublierais plus jamais, c'est bon !"
Je vis Sungyeol sourire.
"- Alors on est réconciliés, hein ? Pour de bon ?
- Oui..."
Sungyeol rigola et me fit un câlin.
"- Tout va bien Woohyun. Tout va bien.
- Mensonges...
- Si, tout va bien, pas vrai ?
- Foutaises."
Je l'entendis rire. Ce foutu rire qui me donnait envie de pleurer.
"- Woohyun, je t'aime vraiment.
- Pardonne-moi, Sungyeol...
- Tu es déjà pardonné. Quoique tu fasses, je te pardonnerais toujours. Parce que je t'aime.
- Sungyeol...
- Ne t'inquiètes pas pour moi, hm ? Tout va bien. Vis ta vie sans te soucier de ce que tu m'as fait.
- Sungyeol...
- Tu as le droit de vivre en m'oubliant, tu sais. Tu ne commets pas de pêché grave.
- Non, c'est faux !
- Alors... Woohyun... Juste... Merci.
- Quoi ?
- Merci pour tout, Woohyun.
- Je n'ai rien fait de tel pour que tu puisses me remercier !
- Non, vraiment. Merci. Je n'ai jamais osé te le dire en face.
- Sungyeol..."
Il se sépara de moi, et colla son front avec le mien en souriant.
"- Tu n'as vraiment pas à t'inquiéter. Vis simplement ta vie, Nam Woohyun. Ne passe pas ta vie à te morfondre sur mon sort. Car après tout... Nous n'avons qu'une vie."
Une larme roula sur ma joue.
"- Donc c'est pour ça que je te remercie. Merci d'avoir été là quand j'allais mal, merci d'être mon meilleur ami, merci d'être toujours aussi franc, merci de me laisser te recopier, merci de m'accompagner pendant que je faisais des bêtises, merci de me laisser gagner quand on jouait aux jeux-vidéos, merci de me protéger et merci...
- Sung... Sungyeol...
- Merci... Merci de m'avoir permis de t'aimer, Nam Woohyun."
Il me sourit. Un horrible sentiment s'empara de mon coeur. Mes larmes ne cessèrent de tomber. Je ne pouvais pas les arrêter. C'était trop dur à supporter.
"- Voilà. Juste.... Merci !"
Il sourit, et je vis une larme perler au coin de son oeil.
"- Sungyeol !"
Mais je ne le vis plus. Son visage disparut de mon champ de vision, et je tombai à terre. Il avait disparu. Je le cherchai partout du regard. S'était-il enfui ? Sur le canapé ? Derrière la télévision ? Dans ma chambre ? Dans celle de mes parents ? Dans la salle de bain ? Il n'était nulle part. Je relâchai mon sac de cours, et le jetai violemment dans ma chambre dévastée. Où était-il ? Je me mis à fouiller partout chez moi, même dans les placards, même derrière un meuble, même sous un objet. Mais il n'était plus là. Il n'était vraiment plus là. Je tombai à genoux, et pleurai. Il avait bel et bien disparu.