Prologue.

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«Dans la pièce c'est plutôt tendu, personne ne parle. Ni lui, ni moi. Nous nous sommes éloignés pour échapper à ce repas plutôt ennuyant cependant aucun de nous deux ose dire quelque chose. Je me sens mal pour lui, vu sa situation. Quand je le regarde, je remarque très vite que même en trois ans, il a beaucoup changé, comme moi d'ailleurs. Il lève la tête vers moi et me sourit.

-Je ne pensais pas revenir aussi tôt. Dit-il pour voir ma réaction.

Seulement au final, je sais très bien, qu'il ne serait pas revenu avant très longtemps ou juste pour revoir sa mère.

-Comment vas-tu ? Ça ne doit pas être facile.

-Ma mère a un cancer et en plus je dois partir puisque je n'ai pas le visa américain. Dit-il en serrant les points.

-Tu ne peux vraiment pas l'avoir, ce visa ?

-Non, j'ai pris la nationalité australienne depuis peu, c'est impossible. Dit-il en jetant son verre par terre.

-Calme-toi. Je suis sûre que tu trouveras une solution. Dis-je en essayant de le rassurer.

Un long silence se fait ressentir. Je me sens mal pour lui, j'aimerais l'aider, il est toujours aussi important à mes yeux mais c'est dur de ce sentir impuissante. J'essaye de détendre l'atmosphère, en disant deux ou trois conneries. Cela le fait sourire mais rien de plus.

-Tu n'as qu'à te marier. Dis-je en rigolant.

Je le vois rigoler à ma connerie et je lui souris aussi.

-Il faut être deux pour se marier, dis-moi.

-Je suis là, moi.

Nous nous regardons, aucun de nous ne parle. Mais une chose est sûre, c'est que je suis prête à l'aider et si pour cela il faut que l'on fasse un mariage blanc, alors faisons-le.»

.QUELQUES JOURS AVANT.

Regarder la mer se projeter sur les rochers, sentir le vent frais de l'automne, entendre les mouettes. Cela m'avait manqué, l'air marin. J'aime tellement être ici, c'est mon deuxième chez moi, un vrai petit coin de paradis. Depuis petite, j'y viens y passer des vacances ou tout simplement des week-ends, auprès de ma grand-mère. C'est à chaque fois un bonheur de la revoir, de retrouver cette grande maison qui surplombe tout l'horizon. J'ouvre les yeux pour faire face à l'océan qui se dresse devant moi. Quel beau paysage, je crois ne jamais m'en lasser.

Je jette un coup d'œil à ma montre et remarque qu'il est huit heure. Depuis déjà deux bonnes heures, je suis éveillée, je n'arrivais pas à me rendormir, cela doit être le rythme des cours qui ne veut pas disparaître même en vacance. Je décide de prendre un petit chemin pour atteindre la plage.

J'enlève mes chaussures pour sentir le sable puis ensuite me balader les pieds dans l'eau, même si nous sommes en automne.

Cela fait du bien de se ressourcer près de la mer. Je viens tout juste de recommencer les cours à la fac. Je suis plutôt une bonne élève, toujours constante, à suivre en cours et faire mon chemin sans trop rien dire. J'ai eu mon bac littéraire avec mention bien et j'en suis plutôt fière après j'ai fait deux ans en fac de langue mais j'ai abandonné car au final ce n'était pas ce que je voulais réellement faire. Je me suis donc tournée vers une fac de lettre ce qui me plait énormément. Cependant les cours ne sont pas toute ma vie non plus, j'ai d'autres occupations et heureusement.

Je sens mon téléphone vibrer dans la poche droite de mon gros gilet en laine. Je regarde, et vois que cela vient de ma mère. Elle vient tout juste de m'envoyer une photo d'un énième paysage, je souris en voyant qu'elle pense à moi, même à des milliers de kilomètres. C'est vrai que ce n'est pas évident tous les jours, d'avoir une mère médecin dans l'humanitaire. Elle va et vient, entre nous et ses nombreux pays pauvres. Je l'ai de temps à autre aux téléphone ou par message mais ce n'est pas pareil. Cependant, je ne lui en ai jamais voulu de mettre sa carrière en avant, je l'admire beaucoup d'ailleurs, même si nous sommes très différentes.

Du coup, mon père a beaucoup été là pour moi. Très protecteur et compréhensible, j'ai trouvé un bon équilibre avec lui, ma sœur et mon frère, qui sont d'ailleurs de faux jumeaux.

Pour moi, ma famille est très importante. Ce sont mes piliers de tous les jours, ceux qui me remontent le moral quand tout va mal. Nous sommes plutôt une petite famille unie même à travers nos différences. Depuis toute jeune, je suis le vilain petit canard, celle qui est différente. C'est vrai que depuis toute petite, je suis une personne solitaire et timide, ce qui fait que parfois je me mets à l'écart.

Autonome depuis longtemps, mes parents m'ont très vite laissée faire ma vie à ma manière. D'un coté rêveuse, j'aime m'évader dans mes nombreuses pensées palpitantes, cependant je garde quand même les pieds sur terre. Je suis une personne qui a du mal à s'attacher aux gens -autre que ma famille- par peur de souffrir, de décevoir... Je n'ai que très peu d'amies et encore je laisse une certaine distance entre nous, pour je ne sais quelle raison.

Très peu de personnes m'ont marquée ou on vraiment réussi à savoir qui j'étais réellement, sauf lui. -Ian- Nous étions différents mais si unis, si complices, que cela me donne un côté mélancolique lorsque j'y pense. Parfois je me demande ce qu'il est devenu, si je lui manque car en tout cas, pour ma part notre relation si fusionnelle et unique me manque. Mais cela fait partie du passé...

Il y a une autre facette de moi qui peut surprendre mais au final qui me correspond tellement, ce sont aussi mes quelques tatouages. Pas grand monde sait que j'ai des bouts de mon passé, de mes secrets sur mon corps. Cela pourrait choquer vu mon caractère, cependant j'aime ça, me marquer à vie, ne pas oublier d'où je viens ou même ce que j'ai vécu.

Parce qu'au final, ce qui nous fait est dû à notre passé. Je ne le dis pas à grand monde pour mes tatouages, ce sont des choses tellement personnelles et si précieuses à mes yeux. Ils sont discrets, fins, intimes.

Ils sont MOI. Adrea, jeune fille de 20 ans avec mes secrets sur mon corps.

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PETIT MOT:

Voici ma toute nouvelle histoire. J'espère de tout cœurs qu'elle sera vous plaire.

L'amour à l'enversOù les histoires vivent. Découvrez maintenant