S'il y a encore un discours de plus, je crois que je vais me jeter dans l'étang à côté du château. Je n'en peux plus de leurs compliments exagérés, de leurs anecdotes qui nous mettent plus la honte qu'autre chose, des photos de nous petits qui sont juste horribles.
Il y a déjà eu Helena, mon père, et je crois même que ma mère aimerait parler, ce qui m'angoisse étant donné ce qu'elle pense du mariage. Mon père me regarde assez désemparé, il ne savait pas que ma mère voulait parler. Je commence à quitter la table prétextant que j'ai besoin d'aller aux toilettes.
Je rentre directement dans le château, je vois les serveurs s'agiter dans tous les sens et pourtant moi je marche tout droit sans rien laisser paraitre. Je vois certaines personnes me regardéer, néanmoins je ne dis rien, je continue de marcher regardant droit devant moi. J'entends une personne parler derrière moi mais je n'y prête pas attention. J'entends juste une phrase.
-Je m'occupe d'elle, servez les invités.
Je sens des mains se poser sur ma taille. Je suis toute déboussolée, j'ai juste besoin qu'on me laisse et que je m'isole. Lorsque je vois que c'est Ian, je ne dis rien et me laisse faire. Il me prend la main et décide de me diriger vers les escaliers. On monte doucement pour rejoindre les chambres. Je sais qu'il comprend de quoi j'ai besoin.
Arrivés dans une chambre, on se pose sur un canapé puis il me prend dans ses bras en me caressant les cheveux comme il avait l'habitude de le faire quand nous étions jeunes. Je me laisse faire et commence à fermer les yeux. C'est si bon de se laisser emporter pendant quelques minutes.
On est tous les deux l'un contre l'autre, je sais qu'on devrait rejoindre nos invités, seulement un peu de calme fait du bien. C'est juste un bonheur de rester tous les deux sans que personne n'essaye de venir nous féliciter où nous raconter la clé d'un mariage heureux. Je dois bien avouer que ça me gonfle royalement. Alors c'est dans les bras de mon époux que je trouve du réconfort pour mon plus grand bonheur. J'entends des personnes s'agiter en bas. Ils nous cherchent peut-être.
-On reste là, qu'importe s'ils nous cherchent, dit-il lui aussi autant épuisé que moi de toute cette agitation autour de nous deux.
-Je n'ai certainement pas envie d'y retourner, dis-je en chuchotant par peur qu'on nous trouve en m'entendent parler.
-Tu en as marre de cette mascarade ?
-Ce n'est pas ça qui m'énerve, c'est le trop plein de compliments, de sourires, de conseils pour notre vie de jeunes mariés. C'est un trop plein de beaucoup trop de choses.
Je l'entends rigoler à ce que je viens de dire même si pour ma part je ne vois pas réellement ce qu'il y a de drôle. Je trouve que c'est une assez bonne idée de s'éclipser de son propre mariage.
-Et toi, tu fuis quoi ?
-Je ne fuis rien, je ne voulais pas que tu te retrouves seule et je voulais juste te parler.
Serait-ce l'heure de notre fameuse conversation, dois-je implorer au fond de moi pour qu'on nous retrouve. C'est quoi le pire ? Affronter une conversation sur mes sentiments ou avoir des conseils sur notre vie à présent. La question est plutôt difficile. Je ne réponds rien car si nous devons parler, je ne sais même pas par où commencer, quel sujet aborder... Vous croyez que c'est aussi facile de parler de sentiments...pour certaines personnes c'est un jeu d'enfant, d'ailleurs je n'ai toujours pas compris ce genre de personne puisque pour moi c'est un supplice. Cela est dur comme mot, néanmoins c'est la réalité.
-Tu ne crois pas qu'on devrait arrêter de se mentir.
Mentir ? C'est tellement plus simple que d'affronter la réalité. Il a raison au fond, nous n'avons plus seize ans, mais vingt ans, c'est fini ces conneries.

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L'amour à l'envers
RomanceNi lui, ni elle ne pouvait se passer de l'autre. Complices, meilleurs amis, amoureux, toute leur idylle en faisait rêver plus d'un. Jusqu'à que lui, Ian, décide de partir en Australie rejoindre son oncle pour continuer ses études. La dist...