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Deux heures que nous sommes là, à attendre qu'un médecin vienne nous donner des nouvelles. Je viens de passer les deux heures les plus longues de ma vie. Nous sommes arrivés en catastrophe à l'hôpital, le père de Ian a tout de suite pris son fils dans ses bras. Il avait besoin de réconfort face à la situation. Je me suis posée juste à côté de mon père qui était là aussi. Il m'a annoncé qu'elle avait fait un malaise après le repas qu'ils avaient pris ensemble. Et dire qu'ils devaient venir nous voir dans les jours qui suivaient...je ne dis rien et attendit.

Ian est très vite venu se poser à côté de moi, je l'entendis renifler comme s'il venait juste de pleurer. Je pose ma main sur la sienne qui est juste sur son genou afin de le réconforter et de lui montrer que je suis là pour lui. Mon père a essayé de demander des nouvelles, mais pour l'instant personne n'a réussi à nous répondre. Il faut tout simplement attendre le médecin.

Les heures passent, les minutes s'accumulent et l'angoisse s'amplifie. C'est tellement dur d'attendre, de ne pas savoir et d'être dans l'ignorance lorsqu'une personne chère à nos yeux est sur un lit d'hôpital. Mon père décroche son téléphone, je crois que c'est ma mère au bout du fil. Elle s'inquiète autant que nous. D'après ce que j'entends, elle aurait voulu être là, néanmoins je sais très bien que les milliers de kilomètres l'arrangent bien.

On voit un médecin arriver vers nous. Tout le monde se lève afin d'écouter. Il nous annonce que son malaise est dû au fait qu'elle a mal supporté sa dernière chimio qui était plutôt forte pour elle. Lorsque j'entends le médecin parler, je me rappelle avoir entendu une conversation d'elle et son mari annonçant que les médecins allaient augmenter le dosage à sa demande. Je me rappelle aussi qu'à l'entendre, la peur m'avait traversé dans tout le corps, néanmoins j'avais fait comme si je n'avais rien entendu. J'ai tout simplement prié pour que tout aille bien et c'est quelques semaines après qu'on se retrouve dans cet hôpital.

Le médecin nous dit quand même qu'elle va bien même si son état reste grave. Elle va donc rester quelques jours à l'hôpital, ce qui ne nous rassure pas. Dans un premier temps, le père de Ian va la voir, puis ce sera notre tour, il ne faut pas trop de monde dans la pièce. Je prends mon père a part pour lui parler.

-Que veux-tu me dire ? demande-t-il.

-Nathan est dans les Hamptons il est venu hier, dis-je.

-Quoi ? Mais pourquoi il est venu te voir ?

-Je ne sais pas, il est arrivé tard. D'après ce qu'il m'a dit, il voulait partir chez lui suite à une dispute avec sa mère. Je l'ai senti plutôt désemparé, dis-je.

-Je vais l'appeler, pourtant sa mère n'a pas essayé de m'appeler non plus. Va voir ta belle-mère, dit-il en souriant même si je le sens crispé.

Je ne dis rien et suis Ian jusqu'à la chambre de sa mère. Je la vois sur ce lit d'hôpital très mal mais essayant de rester éveillée afin de parler à son fils.

-Tout se passe bien dans les Hamptons ? demande-t-elle.

-Ça se passe très bien, maman, dit-il en se forçant à sourire même si je le sens très mal.

-Retournez dans les Hamptons, profitez l'un de l'autre, dit-elle avec un grand sourire.

-On va écourter notre séjour, on pourra reprendre un peu plus tard, dis-je.

-Mais où allez-vous dormir ? Dormez à la maison, dit-elle.

Cela me surprend qu'elle ne tienne pas tête sur notre choix de rester à ses côtés, cela montre bien son état.

L'amour à l'enversOù les histoires vivent. Découvrez maintenant