6.

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Oublions juste un instant les soucis, profitons juste quelques minutes, juste quand le temps s'arrête pour mieux rigoler, sourire et te regarder. Je veux juste te voir mieux, pouvoir te serrer encore dans mes bras, j'aimerais que tu restes encore un instant pour que je puisse profiter de ta présence qui m'a tant manqué. Dis-moi, est-ce que je saurais te manquer lorsque nous serons encore séparés? Une séparation n'est jamais facile. Toute ma vie, j'ai eu cette impression que l'on a fait que me séparer des personnes que j'aime. Cela n'a pas toujours été évident pour moi, de voir des gens me quitter. Petite, je sais que je ne le vivais pas très bien ; puis au fil des années j'ai eu comme l'habitude que les gens de mon entourage devaient partir. Au début, c'était ma mère, partant pour son travail à des millions de kilomètre de moi. J'ai eu une mère présente par téléphone, mais sa présence me manquait énormément. Je ne pourrais jamais lui en vouloir car son métier lui permettait de sauver des gens du monde entier. Elle a choisi cette voie et même si cela n'a pas été facile pour moi, je l'ai toujours admirée. Cette femme courageuse, qui a su se dépasser, s'éloigner de nous pour mieux aider les autres...c'est juste magnifique. Tout au long de ma vie, les personnes me quittaient mais le départ qui le plus marqué était celui de Ian. Celui-là, j'ai eu du mal, pourtant j'avais essayé de m'y préparer psychologiquement mais ce n'est pas toujours évident.

-Eh...Oh, il y a quelqu'un ? Dit-il pour essayer de me sortir de mes pensées.

Je reprends doucement mes esprits. Je le regarde un instant avant de plonger mon regard sur la route. Je me demande où il m'emmène.

-Je suis contente d'être avec toi. Dis-je en fixant la route, n'osant pas affronter son regard.

Je reconnais petit à petit, nous arrivons sur un parking, pas très loin se trouve un parc. Nous avions l'habitude de nous retrouver à cet endroit. En plus, il sait très bien que j'aime beaucoup ce lieu, par son silence, sa nature magnifique.

En voyant l'entrée du parc, je suis excitée comme une puce. Je sais qu'il ferme plus tard que celui de ma ville. Ici, le soir, c'est juste magnifique avec toutes les lumières qui savent le mettre en valeur. Nous avançons et il me rapproche de lui en me prenant par la taille. Nous arrivons, et là je vois que tout est illuminé.

-Je savais que tu aimais toujours autant cet endroit. Dit-il en me regardant.

-T'imagines même pas. Dis-je me préoccupant de regarder un peu partout.

J'aime beaucoup venir ici même si cela faisait un moment que je n'y avais pas mis les pieds. Nous marchons sans parler, juste dans le silence, admirant cette vue, profitant de ce doux moment, de ses bras me serrant contre lui, de son odeur qui me frôle le bout du nez. Je veux juste profiter de lui avant qu'il ne reparte.

-Adréa ? Dit-il en se tournant vers moi.

-Oui ? Dis-je.

-Tu penses que ma mère peut s'en sortir? Dit-il d'un ton nostalgique.

-Je ne sais pas Ian. Dis-je.

Je ne compte pas lui dire que oui, cela serait lui mentir. Personne ne peut savoir, son état peut s'améliorer comme se dégrader. Je ne voulais pas le dire juste pour lui faire plaisir, je ne veux pas lui faire plus de mal.

-Quand je serais partie, tu pourras être auprès d'elle?

Dans ses yeux, je vois de la tristesse. Je le sens tellement malheureux que cela m'affecte, je déteste le voir dans cet état-là. Je vois qu'il se sent mal pour sa mère, qu'il est perdu et impuissant face à la situation. Je me sens mal à l'aise car je ne sais pas quoi faire pour le réconforter.

L'amour à l'enversOù les histoires vivent. Découvrez maintenant