souvenirs

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23/02/2006

Un cri se fit entendre dans toutes les pièces de la grande demeure des Azerford. Penny essayait de se tenir debout en s'appuyant sur sa commode, la main droite sur son ventre. Elle se tordait de douleur et hurlait sa souffrance. Une grosse tâche rouge avait envahit son lit et sa robe de chambre.

-ÉRIC!!!!! Appelait elle désespérément.

Ses cris alertèrent ses deux ménagères qui devaient sûrement être en train de dormir dans les dortoirs qui leurs sont réservés. Une d'entre elle, Claudine, accourut devant la porte de la chambre de Penny.

-Claudine, aide moi! Je ne veux pas perdre cet enfant, pas encore. Implora-t-elle en pleurant.

-Oh mon Dieu, A-Adéle appelle les secours! Maintenant.

Les choses se passaient au ralenti dans la tête de Penny. Elle était prise de nausées et de vertiges. L'ambulance arriva et Penny se retrouva à l'hôpital très vite.

-Mon bébé, mon bébé, mon bébé... Répétait-elle alors qu'elle commençait à perdre connaissance.

Lorsque Penny se réveilla, elle avait un énorme mal de crâne. Elle regarda autour d'elle et distinguait des éléments qui lui permirent d'en déduire qu'elle était dans une chambre d'hôpital. Elle portait un masque à oxygène, la permettant de respirer et ses yeux étaient à moitié fermés mais très vite, se mit à paniquer lorsque la raison de sa présence à l'hôpital lui revint.

Une main serra la sienne et immédiatement elle se calma, son époux, Éric était là. Il avait le teint pâle et ses yeux étaient rouges et gonflés. Elle le remarqua et comprit, comprit que pour la troisième fois, elle avait été incapable de garder un enfant envie. Elle en était à sa deuxième fausse couche en 1 an.

Présent.

Elle avait encore fait cette saleté de cauchemar qu'elle faisait tout les ans à la même période. Elle prit le temps de choisir sa tenue avant de faire sa toilette et de se faire un café. Aujourd'hui, Penny était habillée tout en blanc, elle s'était coiffée et n'avait pas mis énormément de maquillage. Juste ce qu'il fallait pour cacher ses cernes et sa mauvaise mine.

Arrivée à son travail, Hazel se précipita vers elle lui faisant comprendre qu'elle était en retard d'une trentaine de minutes et qu'il y avait des gens dans son bureau qui l'attendaient. Penny se rappela alors qu'elle avait une réunion avec la société de Daniel Baker. Elle se dépêcha d'entrer dans son bureau sans oublier pour autant de saluer ses employés.

-Messieurs, toutes mes excuses je suis en retard je-

-Ce n'est rien, de toutes façons vous ne pouviez rien faire contre l'embouteillage monstre de ce matin. Intervient un homme en costume.

La femme en rouge qui était aujourd'hui en blanc était confuse. Elle regarda Hazel qui lui faisait plusieurs signes et comprit que c'était l'excuse qu'elle avait donnée pour son retard.

Durant l'entretient, Daniel regardait Penny et une chose le perturbait. Elle ne portait aucune trace de rouge, même pas sur ses lèvres charnues, seule la semelle de ses chaussures était rouge. Pourquoi ?
De plus, elle n'avait pas bonne mine, malgré ses nombreuses blagues et son sourire charmeur, elle avait l'air de mauvaise humeur. Il avait été le seul à avoir remarqué, elle l'intriguait.

Après deux heures à avoir discuté, Penny Azerford était finalement d'accord pour investir dans leur projet. Ils avaient fixé une date pour que le contrat soit signé au cours d'un dîner d'affaire. Penny était désormais dans sa voiture en direction de l'église. Une fois arrivée, elle sortie de sa voiture avec son sac et entra dans le grand bâtiment. Elle s'avança doucement et se plaça dans un coin isolé et commença à pleurer.

Daniel n'avait pas pu s'empêcher de suivre cette dernière. Il fut surprit lorsqu'il vit sa voiture garée derrière. D'un coup sec il entama la marche arrière et se gara loin d'elle. Il fit son entrée dans l'enceinte du bâtiment en le scrutant afin de retrouver celle qui l'obsèdait quand des sanglots parvinrent à son oreille. Il se retourna et vie une Penny à genoux, la tête dans le creux de ses bras; il n'en croyait pas ses yeux, en l'espace d'un instant son coeur s'était arrêté, jamais il n'aurait pensé que la femme en rouge pouvait être aussi vulnérable, aussi faible. Celle qui paraissait intouchable, imperceptible, la voilà anéantie. Il hésita entre aller la voir ou la laisser dans son intimité.

Finalement il s'en alla avec un sentiment de tristesse qu'il ne comprenait pas. Ce qu'il venait de voir lui donna encore plus envie de la connaître, de la consoler et de la protéger. Il ne savait pas pourquoi mais le personnage étrange qu'est Penny Azerford lui procurait une curiosité immense qui se rapprochait dangereusement de l'obsession.

Daniel Baker_ Daniel Simmons.

La femme en rouge [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant