C'est mademoiselle...

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Du haut de ses 1m58, 68 si nous comptons sur ses talents aiguilles, Carla une belle noire américaine aux yeux marrons en amandes et aux cheveux longs marchait distinctement vers le bureau de sa belle soeur qu'elle n'avait pas revu depuis des lustres.

-Escusez moi madame mais vous ne pouvez pas rentrer dans ce bureau sans un rendez-vous. L'en empêcha Julianna.

Carla prit du recule et regarda la jeune femme devant elle.

-Votre nom s'il vous plaît madame.

-C'est Mademoiselle. Mademoiselle Azerford.

Julianna fut surprise d'entendre ce nom. À vrai dire elle ne s'était jamais questionné sur Penny, elle n'avait jamais prit le temps de se renseigner sur son employeur. Carla lui lança un regard hautain l'air de lui demander ce qu'elle attendait pour se retirer de son passage ce qu'elle fit après quelques micro secondes d'hésitation. Carla entra alors dans le bureau de sa belle soeur qui était en pleine discussion avec le DG, George, un homme qu'elle connaissait très bien. Elle ne se gêna pas pour les interrompre:

-Hello Darling! Lança-t-elle en fixant Penny avec un grand sourire. Celle-ci fut surprise de voir sa belle soeur là, dans son bureau tandis que George commençait à froncer ses sourcils. George. Dit elle en se dirigeant vers sa belle soeur.

-Carla, quelle excellente surprise. Repliqua-t-il.

-Hmhm. Fit elle en roulant des yeux.

-Bon je...je vais y aller, Penny je vous vois plus tard.

Elle hocha la tête avant de se retourner vers sa belle soeur, Carla-Kayte Azerford était belle et bien la grande soeur de Éric. Née en deuxième position, 30 minutes après Steven son frère jumeau Carla-Kayte surnommée Ceekay (C-K *en anglais*) par ses proches, était une femme extrêmement difficile mais quand vint la mort de son petit frère elle était devenue une femme patiente et pleine de surprises. Rêvant depuis toute petite de devenir danceuse étoile, elle a passé un tiers de sa vie dans les académies les plus prestigieuses des Etats-Unis d'Amérique mais elle a dû renoncer à son rêve à cause d'une histoire d'amour qui l'avait conduit dans une dépression dont elle s'était remise difficilement, alors elle travaillait désormais comme professeur de dance classique dans l'Ihoa. Elle avait fait ce voyage pour passer du temps avec sa famille qu'elle n'avait pas revu depuis l'enterrement du cadet.

-Carla, que fais-tu ici à New-york?

-Quoi? Tu n'es pas contente de me voir? Plaisantait elle en prenant place. Maman va bientôt fêter son anniversaire et elle nous a tous réunis pour l'occasion. C'est vraiment perturbant d'ailleurs...

Penny se redressa soudainement, elle avait oublié l'anniversaire de Demetria. Mais quelle importance? Elle n'y était jamais invitée et les rares fois où ce fut le cas, Demetria s'arrangeait toujours à faire à ce qu'elle ait une multitude de dossiers à traiter. Carla quant à elle continuait à se plaindre du comportement protecteur ou plutôt le côté "maman poule" que Demetria avait adopté depuis un certain temps. Elle disait que sa mère était dans sa crise de la cinquantaine. Penny l'écoutait sans vraiment le faire, trop occupée à se demander la raison de cette visite soudaine.

Clara s'arrêta de parler lorsqu'elle remarqua la tenu de sa belle soeur quand elle se leva pour prendre un verre d'eau; une jupe taille haute assortie avec un haut court manche longue, le tout rayonnant d'un rouge corail qui s'accordait parfaitement avec son teint.

-Dis moi Penny, tu va bien?

Penny se retourna en fronçant les sourcils.

-Je veux dire... depuis... depuis la mort de Éric. Es ce que tu va bien?

Elle se résigna à hocher positivement la tête ce qui fit baisser celle de Carla. Elle grimaça avant de déclarer:

-Je ne suis pas bête tu sais. Je sais qu'on a jamais été vraiment proches toi et moi donc c'est normale que tu ne veuille pas te confier à moi mais il faut que tu en parles avec quelqu'un Penny. Ça ne peu plus-

-Je vais bien Ceekay, d'accord? Je vais bien.

-Ohh, on ne me la fait pas à moi. Je suis passé par là moi aussi, j'ai été dépressive. Tu t'en rappelle?

-Oui mais moi je ne le suis pas. Dit-elle en essayant de se rassurer elle même.

-Même un aveugle pourrait deviner que quelque chose ne va pas, Tout ce rouge que tu porte, moi j'en connais la raison. Tu as besoin d'aide, tu as besoin d'aller de l'avant! Tu as vue cet article sur toi dans le New York times Magazine? Il te surnomme la veuve rouge. La VEUVE ROUGE Penny, Bonsang arrête de te voiler la face. Tu crois vraiment que ce que Éric voudrait pour toi? Que tu vives dans la mélancolie et le regret?

Les mots de Carla ont eu l'effet de plusieurs bouts de verre qui s'attaquaient à sa peau fragile. Elle savait que Carla avait raison et elle s'en voulait de ne pas être capable d'assumer son passé et le laisser derrière elle, elle n'y arrivait pas simplement parce qu'elle ne voulait pas. Elle ne voulait pas admettre qu'elle n'arrivait pas à s'en sortir. Pour elle c'était plus facile de paraître en pleine forme que de l'être. Après quelques minutes de silence, Carla se décida à partir mais avant qu'elle ne franchisse la porte, Penny la prit dans ses bras. Agréablement surprise, Carla ne fit rien d'autre que de répondre à son câlin.

-Même si au début on ne s'entendait pas très bien, je suis heureuse de t'avoir eu comme belle soeur. Dit Penny en laissant échappé une larme montrant sa sincérité.

-Tu peux toujours me considérer comme ta soeur, parce que pour moi tu le restera à jamais. Même si Éric n'est plus là. Répondit Carla les larmes aux yeux.

Les deux femmes se séparèrent après cette réconciliation, Carla poursuivit son chemin vers son hôtel et Penny retourna à ses affaires.

Plus loin, dans la résidence des Azerford Senior, les choses s'activaient. Les cuisiniers étaient aux fourneaux préparant un festin dont le goût se confondait à l'odeur qui se répandait dans toutes la maison. Les femmes de ménages couraient dans tous les sens car en plus de leur routine de ménage habituelle, elles devaient astiquer, frotter, polir, épousseter, dépoussiérer, faire briller: lampe, lustres, armoires, étagères, carreaux, tables et objets de décoration. Ce soir était le grand soir et Demetria avait tout prévu, tout sauf...

-J'ai choisis de ne pas l'inviter c'est tout. Se justifiait-elle.

-Tu agis comme une petite fille pourrit gâtée Demetria grandit un peu!

-Oh, je t'en pris. Ne commence pas Frank c'est un dîner familiale-

-Commencer quoi? Elle fait aussi partie de la famille tu as oublié ? Ce n'est pas parce TOI tu ne veux pas d'elle qu'elle ne fait pas partie de notre famille. Notre fils Éric l'a choisit pour épouse et aujourd'hui elle porte le nom de Azerford, celui que tu portes toi-même. Cette fille ne t'as jamais rien fait à ce que je sache alors maintenant tu vas arrêter tes enfantillages et l'appeler.

Demetria roula des yeux et remit ses lunettes de vue afin de continuer sa lecture.

-Je veux la voir ce soir avec nous au dîner. Dit il sur un ton ferme.

Étant soumise à son mari malgré son fort caractère, Demetria finit, après presqu'une demi heure d'hésitation, par se lever de son canapé préféré afin de prendre son téléphone et d'envoyer un message à Penny. Un message simple, clair et précis:

à Penny:

Ce soir, 21h30. Ne soit pas en retard, habille toi décemment.

-Demetria.

La femme en rouge [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant