Hello Scott /Histoire terminée ~♥/

13 || W T F

- What the fuck Mike ?! 

J'ai grogné en déboulant dans le salon, le gant de toilette qui avait servi à éponger mon front toujours serré dans mon poing. Mike a tourné la tête vers moi, sa guitare sèche calée sur ses genoux et entouré d'une magnifique nana aux longs cheveux bruns et d'un garçon quelconque fringué de ce fameux sweat que tous les ados de 16 ans possèdent et sur lequel je mise 80€ rien que pour le logo de la marque.

Mike a basculé sa tête en arrière, poussant un long soupir et roulant les yeux au plafond.

- Qu'est-ce qu'il y a encore Sully ?

Je n'avais pas envie de me donner en spectacle devant ses deux potes alors j'ai ravalé ma frustration.

- Rien, désolée.

J'ai soufflé, avant de m'éclipser de l'encadrement de la porte pour disparaître dans ma chambre. Mike sembla surpris, peut-être qu'il ne s'attendait pas à ce que je lâche l'affaire aussi vite...

Après avoir refermé ma porte, je suis restée debout, sans bouger, pendant un long moment à contempler ma moquette. En fait, j'étais paumée. Je détestais Mike, et je détestais encore plus ces moments où il me paraissait sympa alors qu'en vrai c'était un pauvre petit con. Je détestais quand les gens avaient ce genre de double revers dans leur veste, lundi ils sont charmants, et mardi, infectes.

Il n'y avait rien de pire que de ne pas savoir comment juger une personne.

Il n'y avait rien de pire que Mike.

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Je me suis endormie au milieu de ma moquette sans le vouloir. Je m'étais juste allongée  par terre pour réfléchir, et finalement, mon sommeil y est passé. C'est Mike qui m'a réveillée en toquant à ma porte. Je ne l'ai pas entendu, alors il est venu me secouer légèrement. Evidemment, en me réveillant, je l'ai repoussé du plus fort que j'ai pu et il est tombé le cul entre ma paire de tennis et mon sac de voyage.

- Qu'est-ce que tu fous ?!

J'ai grogné, tentant malgré moi de rester calme.

- Calme-toi putain ! Je venais juste te réveiller.

- Ne m'approche plus jamais !

Mike s'est relevé, visiblement énervé, et s'est vivement épousseté les mains avant de quitter ma chambre d'un pas sec.

- Y a quelqu'un pour toi en bas. A-t-il craché en passant la porte.

Je me suis levée à mon tour et suis descendue, c'était Ed. Il souriait, il avait même un bouquet de fleurs en mains, et là, je sais pas pourquoi, j'ai fait la chose la plus débile de toute mon existence.

Je me suis avancée vers lui d'un pas rapide et j'ai flanqué une gifle dans le bouquet. Toutes les pétales ont volé dans les airs et le regard d'Ed s'est désintégré.

Il n'a rien dit, sa bouche s'est entre-ouverte, mais j'ai vu, j'ai su que j'avais brisé quelque chose en lui.

- Dégage. J'ai pesté entre mes dents.

Toujours sans rien dire, il s'est retourné, et il est parti. Des pétales entre ses doigts et des larmes aux creux des yeux. Je l'avais blessé, et dès l'instant où la porte s'est refermée derrière lui j'ai regretté, de toutes mes forces j'ai regretté. 

Tout s'était mélangé. Je m'étais revue à l'hôpital, quand personne ne savait encore pour ma maladie, personne à part mes parents, et qu'ils sont venus me voir avec ce même bouquet hideux, qu'ils se sont assis sur mon lit et qu'ils m'ont regardée avec pitié, déception, colère. Je les ai entendus prier pour la première fois alors qu'ils n'ont jamais été croyants de leur vie, ils ont imploré quiconque les écouterait à me sauver de cette maladie.