« Mes chers petits parents adorés.
Préparez une boîte de mouchoirs parce que cette lettre va très probablement vous faire pleurer.
Je veux enfin vous parler toutes les vérités que j'ai jusqu'ici enfouies au fond de moi depuis toutes ces années, mais avant tout, je tiens à vous dire que je vous aime vraiment du fond de mon cœur.
Je n'ai pas beaucoup de bons souvenirs avec vous, à vrai dire je n'en ai que trois, et que je chéris précieusement.
Le premier date de lorsque j'avais quatre ans, on attendait que maman finisse le travail, et pour patienter, papa m'a payé un cornet de frittes et on s'est baladé près du fleuve.
Le deuxième, lorsqu'un jour où je suis sévèrement tombée malade et que je ne pouvais pas aller à l'école, papa m'a emmenée avec lui à son bureau pour pouvoir veiller sur moi et m'a autorisé à regarder des dessins-animés à côté de lui. J'ai fini par m'endormir, et pour me féliciter d'avoir été sage, tu m'as acheté cet ours en peluche que j'ai toujours dans ma chambre.
Le troisième, et le dernier, maman, malheureusement tu ne t'en souviens plus, mais il était avec toi, rien que nous deux.
Ça n'a pas toujours été rose à la maison, d'aussi loin que je puisse me souvenir vous n'avez cessé de vous disputer, il y a eu des problèmes d'argent, des problèmes d'alcool, vous nous reprochiez de ne pas réussir à l'école, et puis quand le verdict de ma maladie est tombé, c'est comme si, brutalement, vous aviez oublié comment aimer. Vous avez voulu vous échapper de cette réalité qui était la mienne, et vous nous avez profondément blessés, Lucas et moi.
Je vous en ai beaucoup voulu, et je n'arrivais pas à effacer cette horrible pensée de vouloir mettre fin à mes jours. Je me demandais même si vous m'aimiez encore pour de vrai, et j'ai dû m'accrocher à ces trois seuls petits souvenirs pour me réconforter.
Je mangeais seule à table, je ne savais pas à qui me confier, je ne savais pas non plus comment me confier, mais aujourd'hui, tout va beaucoup mieux.
J'ai retrouvé mon envie de me battre pour vivre une vie sans regret.
Mais je sens que si vous n'êtes plus heureux, c'est de ma faute. J'aimerais tant que vous cessiez de vous inquiéter pour moi, et d'accepter l'éventualité que je m'en aille avant vous.
Et surtout, j'aimerais que vous vous pardonniez vous-même.
Car je ne peux pas vivre ma vie sans regrets, si vous n'êtes pas dedans.
Je vous aime, vraiment très fort.
Sully. »
Je savais que je n'arriverais jamais à parler à mes parents de vive voix, mais il fallait que je leur dise, alors j'ai écrit cette lettre, suis descendue au salon, ils étaient tous les deux assis dans le canapé à lire un livre, ai fait un pas vers eux, mes mains tremblaient.
Je ne saurais comment vous décrire la peur qui s'emparait de moi à cet instant. Peut-être que vous l'avez déjà vécu, ce stress qui monte alors que vous êtes sur le point de passer un examen que vous n'avez pas étudié. Ou sur le point de passer sur scène alors que vous avez oublié votre texte. Ou pire, lorsque vous êtes face à un entretien d'embauche tandis que l'employeur vous poses des questions auxquelles vous n'avez pas de réponses.
Ce stress qui vous consume parce que vous n'avez tout simplement pas la situation en main, parce que vous ne savez pas comment ça va finir, et parce que vous n'étiez pas prêt.
J'ai tendu la lettre à mon père, il m'a demandé ce que c'était, mais je n'ai pas réussi à répondre. Je crois que j'étais à deux doigts de tomber dans les pommes. Il a déplié la lettre, a lu les premières phrases, a relevé un regard indescriptible vers moi, puis s'est penché en avant, une main sur son menton, afin de lire plus attentivement.
Je n'avais jamais vu mon père pleurer.
Et je n'avais jamais vu ma mère aussi calme.
VOUS LISEZ
Hello Scott /Histoire terminée ~♥/
RomantizmIl n'y a pas de populaire. Ni populaire, ni intello. Pas de capitaine de football non plus. Pas de racaille, de pouf, de paumé. Rien Il y a seulement Scott Walker, Et lui, il est spécial.